Le mot du 17 juin 2016 (2)

Le point d’orthographe grammaticale du jour

Relevé, dans un quotidien, les propos de personnes se plaignant d’avoir été roulées dans la farine : « Nous avons été victimes d’une manipulation, ils se sont servi de notre naïveté ». Le journaliste   –   ou   le secrétaire de rédaction, ou le « pilote », ou un rédac chef passant derrière lui  –  n’a pas accordé, dans les paroles qu’il rapporte, le participe passé du verbe servir.  Peut-être s’est-il dit que, le complément naïveté étant placé derrière,  ce participe devait rester invariable…  Confusion, erreur, maldonne !

Ici, il faut écrire servis, l’accord se faisant sur le pronom personnel se, qui représente le pronom pluriel ils, et qui est complément DIRECT placé DEVANT. Ce qu’on peut d’ailleurs simplifier en disant que le participe s’accorde ici avec le sujet ils.

Le substantif féminin singulier naïveté ne joue aucun rôle dans le mécanisme des accords, étant complément INDIRECT (« Ils se sont servis de quoi ? DE notre naïveté »).

On peut donc retenir aussi que quand « se servir » signifie « employer quelque chose pour faire une action » il y a accord sur le sujet : « Ils se sont servis du jambon de Bayonne pour estourbir leur tante à héritage ! ».

En revanche, servi reste invariable dans les phrases du type « Ils se sont servi de grands verres de chiroubles », où le participe passé a un complément d’objet DIRECT placé… APRÈS (« Ils ont servi  À se quoi ?  de grands verres… »).

 

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