Archives mensuelles : avril 2020

Le mot du 30 avril 2020 (3)

Le point d’orthographe du jour

 

qui-vive n. m. inv.

Avec un trait d’union : Être constamment sur le qui-vive ; Rester sur le qui-vive.

Sans trait d’union dans la demande (locution interjective) : « Qui vive ? » (cf. : « Qui va là ? »).

 

(Extrait du Dictionnaire pratique et moderne des difficultés du français, Jean-Pierre Colignon, Centre de formation et de perfectionnement des journalistes, 35, rue du Louvre, 75002 Paris ;  à  paraître quand le coronavirus le permettra.)

Le mot du 30 avril 2020 (2)

La réponse à la devinette / « confijeu » du jeudi 30 avril 2020

 

La Moldau est sans doute le plus connu des six poèmes symphoniques qui composent le cycle patriotique Ma vlast (« Ma patrie ») du grand compositeur tchèque Bedrich Smetana.

Moldau est  le nom allemand de la Vltava, la rivière qui, affluent de l’Elbe, passe à Prague. (Prononcer très rigoureusement le nom de la Vltava demande un certain effort…)

La Moldau / Vltava étant un cours d’eau, l’instrument de musique qui apparaît comme particulièrement adéquat est le piano… aqueux (= à queue) ! (Ah queu c’est tiré par les cheveux, diront certain(e)s…)

———————————-

Le confinement peut vous permettre d’écouter et réécouter, de découvrir peut-être, les oeuvres remarquables des compositeurs tchèques Smetana et  Dvorak. A condition d’aimer la musique classique, évidemment.

 

Le mot du 30 avril 2020 (1)

Les dictons du jour (fête : la Saint-Robert)

 

A la Saint-Robert,

Tout est vert.

 

La pluie, le jour de la Saint-Robert,

De bon vin remplira ton verre.

 

————————————————————————————————————-

Faites bien attention à vous… et aux autres !   On résiste, moralement et physiquement !

Le mot du 29 avril 2020 (1)

Le dicton du jour (fêtes : la Sainte-Catherine-de-Sienne et la Saint-Hugues-de-Cluny)

Pluie de la Saint-Hugues à la Sainte-Sophie

Remplit les granges et les barils.

——————————————————————————————————————-

Restez tous en bonne santé !

Le mot du 28 avril 2020 (3)

 

Le mot de l’actualité

 

L’ultracrepidarianisme (ou ultracrépidarianisme)

 

Le peintre grec Apelle dit de Cos serait né à Cos en 352 av. J.-C. selon Ovide et  Pline l’Ancien.  Une autre source le fait naître à Colophon vers 380 av. J.-C.

Le nom de cet artiste talentueux  reste attaché à plusieurs anecdotes, ou légendes… On rapporte ainsi  que seul Apelle fut autorisé à faire le portrait d’Alexandre le Grand, dont il était le contemporain, et que, selon Cicéron cette fois, personne n’osa terminer la Vénus qu’Apelle peignit pour les habitants de l’île de Cos, et qu’il avait laissée inachevée en mourant : la beauté du visage, en effet, aurait ôté l’espoir d’y égaler le reste du corps.

Mais l’anecdote la plus connue est la suivante  :  Apelle, lorsqu’il exposait ses peintures, avait pour habitude de se tenir derrière les tableaux afin d’écouter les commentaires des passants.  Un jour, un cordonnier critiqua la manière dont Appelle avait peint une sandale : dans la nuit qui suivit, l’artiste retoucha l’œuvre. Le cordonnier, constatant le lendemain les modifications apportées, et très fier de voir que le peintre  avait pris en compte ses remarques, se mit à critiquer, cette fois, le dessin d’une jambe.  Apelle surgit alors de derrière son tableau et lança au caustique savetier  :  « Sutor, ne supra crepidam ! » (« Cordonnier, pas plus haut que la sandale ! (ou : « que la chaussure ») ou :  « Ne sutor ultra crepidam ! » (« Que le cordonnier ne juge pas au-delà de la sandale ! »).

Ce propos est devenu un proverbe visant  ceux et celles qui veulent parler en connaisseurs de choses qui ne relèvent pas de leur compétence.

Combien de fois pourrait-on   adresser cette apostrophe, en cette période, notamment sur les chaînes de télévision, à des chroniqueurs – journalistes, à des « spécialistes » issus d’on ne sait où, à de prétendus « experts » présidents d’officines inconnues, dont les incrustations des chaînes ne situent pas clairement la profession, ni l’appartenance à telle ou telle chapelle, à telle mouvance, voire à tel mouvement politique…

Car tous ces gens-là pratiquent  l’ultracrepidarianisme  (ou ultracrépidarianisme). Autrement dit, ils ont une habitude : celle qui consiste à donner des avis et des conseils sur des questions, sur des sujets, qui échappent pourtant à leurs connaissances…  Mme Dominique Montoux, bien connue dans le milieu des compétitions de Scrabble, et donc férue de vocabulaire,  a attiré mon attention sur ce mot. Merci à elle !

Le terme ultracrepidarian a été utilisé pour la première fois en 1819, par l’essayiste et grand critique littéraire anglo-irlandais William Hazlitt dans une lettre ouverte à William Gifford, également critique, polémiste et relecteur.  On l’aura deviné : le terme a été forgé  sur  le   crepidam  du proverbe. En français, cette locution est apparentée à « chacun son métier, les vaches seront bien gardées ».

Le mot du 28 avril 2020 (2)

La devinette / « confijeu » du jour

(ce n’est pas un concours)

 

Quel instrument de musique choisissent les musiciens qui veulent nous jouer la « Moldau » ?…

 

(réponse le 30 avril)

Le mot du 28 avril 2020 (1)

Le dicton du jour (fête : la Sainte-Valérie)

 

A la Sainte-Valérie

Souvent le soleil luit.

——————————————————————————————–

Pas de découragement, pas de morosité !!  On résiste et on fait attention !…

Le mot du 27 avril 2020 (5)

La deuxième question du jour (et la réponse)

 

            « Bonjour, Monsieur  Colignon, 

            Pouvez-vous m’indiquer la meilleure façon de présenter un exergue en tête de chapitre d’un ouvrage ? Doit-on le justifier à droite ? Est-il préférable d’utiliser l’italique ou les guillemets ? S’il est tronqué en tête de phrase, faut-il le faire précéder de points de suspension ? Si oui, ces points doivent-ils être mis entre crochets ? Quant à la référence qui suit, quelles règles doit-elle suivre (petites capitales, italique, date, point final) ?

            Par avance, merci ! 

            Bien cordialement. »

 

a) Je pense qu’il  faut  laisser  de  côté  le  débat  sur  la  synonymie  ou  non  d’épigraphe et d‘exergue…  Il y a les puristes, ou hyperpuristes, qui n’acceptent que « l’épigraphe mise en exergue » et  les modernistes, de plus en plus nombreux, qui acceptent l’évolution du langage, et donc la synonymie partielle entre les deux mots

b)  Chaque université, chaque éditeur, a quasiment sa « marche maison ». Pour les travaux universitaires, cela est souvent présenté péremptoirement comme étant LA norme à appliquer. Il n’en est rien, bien sûr, mais on peut comprendre le souci d’uniformiser la présentation de la totalité  des thèses, etc., publiées par un même éditeur.

Le nombre des « marches » de travail est important,  avec de multiples petites variantes de  présentation. Certaines indications, éventuellement trop strictes, ne sont plus de mise  :   en principe, on ne suit plus depuis un certain temps, par exemple, la consigne de faire précéder d’un tiret le nom/signature de l’auteur du petit texte mis en exergue…

Mentionner et détailler toutes les « marches »  demanderait l’équivalent de plusieurs pages d’un dictionnaire d’orthotypographie… Je vais donc indiquer quels sont les usages contemporains de base. Avec éventuellement une ou deux variantes quand celles-ci sont assez suivies.

———————————————————————–

 

Les multiples usages (survivances d’hier  ou usages plus contemporains) en concurrence devraient s’accorder sur les principes de base suivants :

a)  Les épigraphes sont composées en caractère beaucoup plus petit (notamment si le texte de l’épigraphe est un peu long) que celui adopté pour le texte principal.  Ce dernier étant généralement de l’ordre du corps 9 gros œil  au corps 11, l’épigraphe sera alors le plus souvent en corps 7 (ou, plus rarement, en 6 gros œil ). Un 8 petit œil peut être accepté.

b)  Les épigraphes en français sont composées en romain maigre. Les épigraphes en latin, en  langue étrangère, sont en italique.  Si la traduction en français suit, entre parenthèses, l’épigraphe en langue étrangère, la traduction sera en romain entre guillemets.  La composition en caractère gras ou demi-gras est peu fréquente.

c)   La justification (la longueur) de l’épigraphe devra être très inférieure à la justification du texte. De l’ordre du tiers, environ, quand  l’épigraphe, en belle page (page impaire),  se situe au-dessus du texte de la partie, du chapitre, qui commence.

d)   L’éventuelle signature  de l’auteur dont on cite en épigraphe un vers, une phrase, un doublet, voire un quatrain  (l’auteur ne doit pas abuser de la longueur) se met en petites capitales avec grande capitale à l’initiale, soit centrée au-dessous de l’épigraphe, soit  à un ou deux cadratins au fer à droite, voire carrément fer à droite. La mention du prénom n’est pas obligatoire; celui-ci peut être mis en toutes lettres ou bien ramené à son initiale.  En principe, on ne met pas le prénom en minuscules et le nom en grandes capitales; en revanche, le prénom en petites capitales, avec capitale à l’initiale, et le patronyme entièrement en capitales  est une « marche » assez courante.

La signature est séparée du texte de l’exergue par une ligne de blanc. Elle est généralement suivie d’un point.

e)   L’épigraphe se compose soit en drapeau fer à droite, soit au carré, en pavé.  On n’interligne pas ce texte.

f)  S’il s’agit d’une épigraphe qui figure seuleen belle page, en tête de livre, derrière la page du titre, plus éventuellement, celle du faux titre,  on peut adopter un caractère de corps plus important.  On ne mettra pas sur une seule ligne cette épigraphe si elle fait presque la justification du livre. Il est beaucoup plus esthétique de la composer sur deux lignes  en pavé (au carré)  ou en drapeau fer à droite.

g)  Les dédicaces recoupent les épigrammes, avec moins de conventions, plus de fantaisie(s)…  Étant dues aux auteurs des ouvrages, ce ne sont pas des citations : elles sont composées en romain et ne sont pas mises entre guillemets.  En principe, en pavé au carré,  ou fer à droite en drapeau.

h) Par honnêteté intellectuelle, si une phrase de l’épigraphe  est tronquée, on met des points de suspension entre CROCHETS.

i) L’épigraphe étant en principe forcément une citation mise en exergue, et isolée, c’est quelque peu enfoncer une porte ouverte que de la mettre entre guillemets français. Cette « marche » est donc rare (mais n’est pas illicite).

 

Je  le répète :  ce sont là  les usages les plus  courants, les  bases essentielles…  Il faudrait « être fou du cerveau » (cf. La Fontaine) pour entreprendre une réponse qui prétendrait être exhaustive… (De plus, cela retarderait les réponses aux autres questions reçues !…)

 

Faites bien attention à vous… et aux autres !

Le mot du 27 avril 2020 (4)

 

La question du jour (et la réponse)

 

          « Bonjour, monsieur Colignon, 

            Considérez-vous que la formule « les anciennes traditions«   soit  pléonastique ?

            Merci beaucoup pour votre aide. »

 

Si l’on s’en tient à la définition de tradition,  c’est pléonastique :   les us, les coutumes, les habitudes…  se transmettent  de génération en génération sur une longue période et deviennent des traditions.  Celles-ci sont forcément vieilles, anciennes, alors !

Les constructions pléonastiques  (bénignes, à mon avis, du type « dicton populaire ») sont très fréquentes, entrées dans le langage, et, à part les correcteurs, personne, ou presque, n’y fait attention, je crois !  En toute rigueur, il faudrait les éliminer ou mettre à chaque fois « fort anciennes », « très anciennes », etc., pour éviter, en principe, le pléonasme courant.

 

 

 

 

 

 

 

Le mot du 27 avril 2020 (3)

Le nom de collectionneurs /collectionneuses du jour

 

Les  collectionneurs de bouchons en liège ont deux noms ! On ne dira pas, pour autant, qu’ils exagèrent et envoient le bouchon un peu loin !…

On les appelle des tappabotuphiles ou des buttappoenophiles.