La (seconde) question du jour (et la réponse)
Je reçois tellement de questions, très intéressantes le plus souvent, qu’il semble souhaitable d’en mettre un plus grand nombre (avec les réponses) à la disposition de tout le monde, au-delà de la réponse envoyée à l’internaute ayant envoyé une question. C’est pourquoi, aujourd’hui, il y aura une seconde question (+ réponse)…
« Bonjour !
Je m’interroge sur l’expression coup de dent. Je corrige un texte où il est question de loups et de renards, et donc de coups de dent, et je trouve majoritairement l’expression avec dent au singulier (Larousse et Robert), sauf une fois dans le Jouette, où il donne les deux possibilités sans préciser le contexte. Mais je ne comprends pas pourquoi ce singulier ? Puisque l’expression est synonyme de morsure, on imagine qu’on mord avec plusieurs dents, non ?!
J’aurais tendance, dans les phrases suivantes, à mettre dent au pluriel, qu’en pensez-vous ?
« Mon frère et moi [ = des renards] avions l’habitude de nous pourchasser, mais nos jeux visaient d’abord à tester notre rapidité, même si un coup de dent n’était pas exclu. »
« M… [ = un loup] lance des regards furieux à L… [ = un autre loup] et lui décoche un coup de dent quand il passe à sa portée. »
Merci ! »
Effectivement, je crois que tout le monde, ou quasiment, donne le singulier. Cela, d’après l’acception précise de « donner un (des) coup(s) de dent »… qui n’est pas du tout l’équivalent de « mordre à pleines dents » en infligeant de graves, profondes, voire mortelles, morsures. Au sens propre, c’est donner un avertissement, peut-être déjà un peu sévère, en pinçant, en serrant, en mordant un peu de biais, de côté, un peu mine de rien, sans aller au-delà. Bien sûr, logiquement, il faut plusieurs dents… mais le sens atténuatif a entraîné la graphie au singulier…
La langue comporte ainsi des singularités, des formes curieuses et des contradictions apparentes…
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