Archives mensuelles : juillet 2022

Le mot du 31 juillet 2022 (3)

Les deuxième et troisième questions du jour

            « Bonjour, Monsieur,


            J’aurais deux questions..

.
            « Il avait un gros nez, la mâchoire prognathe, et de petits yeux enfoncés qui le faisaient ressembler à un chien de chasse. »
           
Prognathe étant composé du grec « pro » = avant et « gnathos » = mâchoire, n’avons-nous pas un pléonasme ? Ne serait-il pas préférable d’écrire « menton prognathe » ou « une prognathie » ?


            Dans les deux phrases ci-dessous, le passé simple (
tendit/trembla) me gêne. J’aurais bien mis un imparfait, même si l’action est ponctuelle, mais je dois me tromper…
            « Elle fit un autre pas vers lui et remarqua douloureusement qu’il se tendit. »
            « — Cet outil s’appelle une araignée espagnole, annonça-il, et elle eut l’impression que le sol trembla sous ses pieds. »


            Merci pour toutes vos publications.


            Je possède le
Dictionnaire orthotypographique moderne et il m’est d’une grande aide.


            Je vous souhaite un excellent week-end. »

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Bonjour, Madame,

Merci pour votre sympathique courriel.

Effectivement, « mâchoire prognathe » est entaché de pléonasme…  Dans un texte courant, usuel, on hésitera sans doute à utiliser « prognathie » !   Alors, il faut opter pour « une face prognathe », « un visage prognathe »…, peut-être, en effet, « un menton prognathe », ou bien dire : « un individu prognathe »…

——

Le passé simple est imbuvable, dans les deux cas.  Il faut :

“Elle fit un autre pas vers lui, et remarqua douloureusement qu’il se tendait.”  (Quelque peu bizarre, ce « remarqua douloureusement qu’il se tendait »…   J’aurais employé d’autres termes, mais, bon…………)

 » Cet outil s’appelle une araignée espagnole », annonça-t-il, et elle eut l’impression que le sol tremblait sous ses pieds.

Bien cordialement.

Le mot du 31 juillet 2022 (2)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur,

            Que pensez-vous de cette orthographe vue sur une affiche publicitaire :

            « Nous aussi, on fait du recyclage. La preuve : on s’est nous-même recyclé. »

            Personnellement, ce singulier me perturbe…

            Bien à vous. »

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Bonjour, Madame,

Sauf si, par extraordinaire, on était en présence du « nous de majesté » d’un roi et du « nous de modestie » d’un écrivain ou d’un journaliste, l’accord doit se faire normalement, au pluriel  :  « On s’est nous-mêmes recyclés »… (plus rigoureux : « Nous nous sommes nous-mêmes recyclés »).

Bien cordialement.

Le mot du 31 juillet 2022 (1)

Pour information…

La parution au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) de Bourdes, bévues, contresens et Cie – Inventaire impitoyable, mais humoristique, des fautes récurrentes commises à l’écrit comme à l’oral était bien imminente, mais la mise en place auprès des libraires par le distributeur-diffuseur sera effective à compter du 18 août.

*Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), 35, rue du Louvre, 75002 Paris.

Le mot du 30 juillet 2022 (2)

« Traduttore, traditore… »

L’expression italienne Traduttore, traditore se traduit par « traducteur, traître » et fait référence à l’imprécision implicite de la traduction… Mais que dire de la « traduction » apportée par le diffuseur-éditeur Hachette Collections (… Hachette, tout de même !!) pour un objet de collection offert aux acheteurs de la série consacrée aux sapeurs-pompiers ?… Il y est en effet précisé que ledit objet a été fabriqué « au China ».

Le mot du 30 juillet 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

« Monsieur Colignon,

Faut-il écrire, avec un trait d’union : marin(s)-pompier(s) ?

Merci !« 

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On met un trait d’union à sapeur(s)-pompier(s)… Il me semble donc logique d’uniformiser en optant pour : marin(s)-pompier(s). Et c’est ce que fait, entre autres sur son site officiel, le bataillon des marins-pompiers de Marseille, unique unité de la marine nationale comportant le terme de marins-pompiers. Alors, même si tous les dictionnaires ne mentionnent pas le mot composé, il faut suivre cette graphie.

Le mot du 26 juillet 2022 (4)

PARUTION

Le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), après avoir, il y a peu, publié mon Ecrire sans faute(s), enchaîne cette semaine avec l’autre ouvrage qui avait lui aussi été retardé par les soucis de santé : Bévues, bourdes, contresens et Cie – Inventaire impitoyable, mais humoristique, des fautes récurrentes commises à l’écrit et à l’oral.

*Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), 35, rue du Louvre, 75002 Paris.

Le mot du 26 juillet 2022 (3)

Rappel agenda

Mercredi 28 juillet (= dans 2 jours !) : 8e « Dictée à la p(l)age » de Port(-)Leucate, à 16 heures, à la Maison des associations (climatisée).

Participation gratuite, nombreux lots par tranches d’âge. Inscriptions et tous renseignements complémentaires :

– médiathèque : 04 68 40 25 19

– office du tourisme : 04 68 40 91 31

Inscriptions encore possibles sur place, le jour même… en fonction des places disponibles !

Le mot du 26 juillet 2022 (2)

La bourde du jour

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

                Je viens d’entendre, sur France Info, que « pour les Jeux de 2024 à Paris entre 7 et 11 000 personnels de sécurité étaient prévus ».

            Passons sur « personnels »…, mais j’espère qu’ils seront plutôt proches de 11 000 que de 7… 

            Au plaisir ! »

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Non, on ne doit pas passer sur l’emploi fautif, au pluriel, de « personnels ».  Il ne manque pas de termes corrects, selon le cas : policiers, vigiles, stadiers,  agents, gardiens de la paix, membres de sociétés de sécurité…

Quant au second point, il faut, bien sûr, écrire : « entre 7 000 et 11 000 policiers » et prononcer clairement : « entre sept mille et onze mille policiers ». Certes, il n’y a sûrement pas le risque d’une mauvaise compréhension, mais il ne coûte pas plus cher de s’exprimer en français correct !

Le mot du 26 juillet 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Monsieur Colignon, s’il vous plaît,

            Le terme Anschluss est-il masculin ou féminin, en français ?

            La traduction littérale est « raccordement », « rattachement »…

Mais il désigne « l’annexion » de l’Autriche par l’Allemagne…

            Alors : « 1938, l’Anschluss vient d’être déclaré/déclarée » ?

            Je vous remercie.

            Bien cordialement. »

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Bonjour,

Masculin, il me semble (comme en allemand : « der Anschluss »,  « le rattachement »)… mais le dictionnaire usuel le plus vendu en France, très populaire, faisant la référence, ne mentionne pas le genre.

Bien cordialement.

Le mot du 25 juillet 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

                    « Bonjour, Monsieur Colignon,

            Je m’adresse à vous dans l’espoir de trouver enfin l’orthographe d’un mot introuvable dans le dictionnaire.
            Pourriez-vous m’indiquer comment écrire le mot qui désigne le résultat d’une macération : « 
macérât » ou « macérat » ?
            Merci d’avance pour votre retour.


            Cordialement.

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Bonjour, Madame,

De la même façon que l’on a construit, en « -at »  (SANS accent circonflexe), alcoolat (de alcool), « médicament obtenu par distillation de l’alcool sur des substances aromatiques », distillat (de distiller), « produit d’une distillation »,  filtrat (de filtre), « liquide, fluide filtré », hydrolat (d’un ancien mot hydrol; fait d’après alcool), « eau chargée, par distillation, de principes végétaux volatils »,  oléolat (du rad. oléol), « huile essentielle », orangeat (de orange)…, il a été légitime  de construire macérat (sur macérer), 

Ces dérivés à suffixe -at désignent un produit industriel, chimique, ou le résultat concret d’une action. La base peut être un nom (alcool) ou un verbe (distiller).

Bien cordialement.