Archives mensuelles : janvier 2022

Le mot du 31 janvier 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Cher monsieur,


            Excusez-moi de vous déranger, mais… une question :
Dans cette phrase  : « Le couple s’éloigne. L’enfant  n’entend plus les propos qu’ils échangent. »
            Bizarre, ce « ils » se rapportant à « le couple » ! Est-ce néanmoins correct ? Je ne vois pas comment faire autrement.

            Merci beaucoup. Bien cordialement. »

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Eh bien, ce n’est en rien une figure de style que d’aucuns justifieraient (sic) avec laxisme.  C’est  une grossière faute grammaticale !

On peut mettre, par exemple :

« …. n’entend plus les propos échangés »   ou   » …  n’entend plus les propos qu’il s’échange « .

Bien cordialement.

Le mot du 30 janvier 2022 (2)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour,  Monsieur,


            Ma question est la suivante: si j’ai 1 frère et 3 sœurs, j’imagine que je dois écrire « mes frère et sœurs ». Ce n’est pas très joli, mais peut-on faire autrement ?
Qu’en pensez-vous ?


            Je vous souhaite un bon dimanche de réflexion sur cette question. »

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Oui, « mes frère et sœurs » est la formulation courante, licite, correcte…

Vous pouvez préférer « mes sœurs et frère »  !…  Ce qui ne change pas grand-chose, et qui est plus difficile à prononcer, peut-être   (« sseurzéfrère » !!…

Je me refuse catégoriquement à vous proposer « mes froeurs » (ou « mes soeres ») !   Je laisse cela à d’autres…

« Mon frère et mes sœurs »  (ou « mes sœurs et mon frère »)  me plaît bien.  Si la précision est indispensable, on est obligé de dire : « mon frère et mes trois sœurs », ou « mes trois sœurs et mon frère »,  bien évidemment.

Bien cordialement.

Le mot du 30 janvier 2022 (1)

Le dicton du jour (fêtes : la Sainte-Martine et la Saint-Hippolyte)

Prends garde à la Sainte-Martine

Car souvent l’hiver se mutine.

Le mot du 29 janvier 2022 (3)

La deuxième question du jour (et la réponse)

« Bonjour, Monsieur,

Faut-il dire « avant qu’il vienne » ou « avant qu’il ne vienne » ?…

Merci beaucoup. »

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Avec « avant que », le ne explétif est facultatif. Alors, ad libitum : « Il faut agir avant qu’un accident arrive » ou : « Il faut agir avant qu’un accident n’arrive ».

Le mot du 29 janvier 2022 (2)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonsoir, monsieur Colignon,


            Soit un titre de livre : La Ve République en bref


            Est-ce que, stricto sensu, il faudrait une virgule ? Soit : La Ve République, en bref


            Je vous remercie. Bien cordialement. »

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A priori, je pense que la virgule devrait s’imposer.  Mais, en me mettant dans la peau d’un éditeur, je trouve que le titre sans virgule convient mieux à ce titre… bref !   Alors, j’hésite beaucoup…  Mais avec une préférence pour la forme sans virgule.

Bien cordialement. 

Le mot du 29 janvier 2022 (1)

Le dicton du jour (fêtes : la Saint-Gildas et la Saint-Sulpice)

S’il gèle à la Saint-Sulpice,

Le printemps sera propice.

Le mot du 27 janvier 2022 (1)

Les bourdes du jour

« Bien qu’il se revendique d’être “un drapeau français” à lui tout seul, Gérald Darmanin a laissé entendre que le rappeur star Gims n’était pas près d’obtenir la nationalité française… » 

Beau (si l’on peut dire) contresens sur le site de Causeur, à cause d’un janotisme ou jeannotisme ! Des âneries de ce type sont fort courantes, hélas, tous azimuts alors qu’un scripteur ou locuteur lambda devrait prendre tout de suite conscience de sa sottise…

Ce n’est pas Gérald Darmanin qui prétend être un « drapeau français », mais le rappeur en question. Un(e) journaliste ou chroniqueur(-euse) quelque peu soucieux(-euse) de bien diffuser une info, d’être précis(e), aurait dû rectifier son texte et écrire avec plus de véracité : « Bien que Gims se revendique d’être “un drapeau français” à lui tout seul, Gérald Darmanin a laissé entendre que le rappeur star n’était pas près d’obtenir la nationalité française… ».

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« Au fil des mois, les programmes politiques de ces deux formations se sont de plus en plus ressemblés… »

Eh non ! L’accord du participe est erroné (… rappel au passage : deux « r » et un seul « n » !) = chacun des programmes a de plus en plus ressemblé… à l’autre (et non « ressemblé l’autre »).

Cas comparable : « Jusqu’à leurs vingt ans, ces deux soeurs se sont ressemblé (= ont ressemblé l’une à l’autre) comme deux gouttes d’eau… ». On évitera d’employer la bêtise « comme une goutte d’eau » !!

Le mot du 26 janvier 2022 (2)

Les bourdes du jour (suite)

Afin d’illustrer mon précédent « mot du jour », voici une (minuscule) sélection des bourdes, bévues, erreurs, fautes, âneries, notées dans les médias, ou dans des propos ministériels, au cours des trois ou quatre derniers jours…

« Olivier X… a vu le monde à Bordeaux le 23 juin 1978 » : même doté d’une extraordinaire capacité intellectuelle lui permettant d’évaluer sur-le-champ l’état du monde où il allait être contraint de vivre, le nouveau-né, en vérité, a vu le jour à Bordeaux.

« Au cours de sa carrière, le jeune caporal-chef a notamment été déployé au Mali… » : on peut déployer une compagnie, un régiment, un bataillon, mais certainement pas déployer une personne !!! Le militaire en question a été affecté successivement à différents secteurs, a participé à plusieurs opérations terrestres…

Il faut souligner le nombre ahurissant de c….ies débitées par des journalistes, par des politiciens et politiciennes, par des ministres hommes et femmes, à propos de l’armée ou des forces de l’ordre : « un effectif » (= un militaire !!) a été mis en sentinelle »; « douze mille forces de l’ordre » (= douze mille policiers, gendarmes, CRS !!!) ont été dirigées vers la capitale »; etc.

Le mot du 26 janvier 2022 (1)

Les bourdes du jour

Faudra-t-il, dorénavant, intituler au pluriel « LES BOURDES du jour » ceux des « mots du jour » qui sont consacrés aux fautes de français relevées tous azimuts (journaux, livres, bulletins municipaux, revues d’associations, sites internet, etc.), tellement la moisson quotidienne est pléthorique ?… Certes, quiconque est honnête (et un peu instruit) peut dire que la maîtrise de l’orthographe, même basique, s’effondre continuellement. Mais, maintenant, s’y ajoute une méconnaissance de plus en plus profonde du vocabulaire. Contresens, faux sens, impropriétés, absurdités se multiplient… Comment, à ce train-là, les individus pourront-ils comprendre ce qu’on leur dit et ce qu’ils lisent ?… Comment ceux qui sont censés enseigner et informer pourront espérer être… bien compris !? Sans exagération, même, comment pourra-t-on éviter, en certains contextes, des malentendus fâcheux, des différends marquants, des heurts graves que, par bêtise ou par calcul, certains conduiront vers des situations dramatiques ?…

Au lieu de perdre son temps à des stupidités non essentielles comme cette idiotie d’écriture inclusive (qui ne contribue en rien, concrètement, à assurer plus d’égalité) que ses partisans ne sont pas fichus d’appliquer correctement – voir le nombre de « bévues », et le terme est gentil, dans leurs textes -, il serait bon que chacun mobilise toutes ses forces en faveur de l’instruction et de la culture.


Le mot du 25 janvier 2022 (2)

La question du jour (et la réponse)


La question du jour (et la réponse)


            « Bonsoir, monsieur Colignon,

            Récemment, dans un de vos « mots du jour », vous avez rappelé que, dans un titre commençant par un article défini, on devait laisser ce dernier minuscule (exemple : l’Étranger, d’Albert Camus).

            Mais,  lorsqu’il  s’agit  d’une  phrase    par  exemple  l’impossible  est  possible,  de Joseph  Murphy  –,  ne devrait-on pas faire une exception, et écrire : L’impossible est possible ?


          Merci pour votre éclairage. »

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Cela fait partie des règles des titres d’œuvres, que je mentionne dans plusieurs de mes livres, et notamment, bien sûr, dans mon Dictionnaire orthotypographique moderne.  Quand le titre d’œuvre est une phrase commençant par un article défini, seul celui-ci prend une capitale :  Le drapeau noir flotte sur la marmite (film d’Audiard), et classement à Le dans un index.

 Bien cordialement.