Archives mensuelles : janvier 2017

Le mot du 31 janvier 2017 (1)

Le gentilé (ou l’ethnonyme) du jour

 

            Les natifs et/ou habitants de la ville de La Roche-sur-Yon sont des Yonnais et Yonnaises.

L’Yon est une rivière longue de 55 km, qui est un affluent du fleuve le Lay (120 km), lequel se jette dans l’océan Atlantique à la hauteur de la baie de L’Aiguillon-sur-Mer.

 

Sans faire, bien évidemment, la moindre réclame pour un fabricant de moutarde et de mayonnaise, je ne résiste pas à lancer un calembour : « « Il n’y a que ma Yonnaise qui m’aille ! », proclamait ce Yonnais ».  Jeu de mot  qui vient rejoindre, entre autres : « À Évreux, du haut du pont, j’admire l’Iton ! » dans une série de jeux de mots liés à des noms géographiques français qui constituera un chapitre au sein d’un des prochains livres à paraître…

 

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Le mot du 30 janvier 2017 (3)

Le mot d’esprit du jour

 

Pour faire des mots d’esprit, il faut avoir… de l’esprit  et maîtriser la langue française.

 

Le célèbre dialoguiste  et journaliste Henri Jeanson fut un jour agressé, à la terrasse d’un café,  par un auteur dramatique au talent incertain qu’il venait d’éreinter dans une critique.  Un policier qui se trouvait non loin de là intervint, et demanda à Jeanson s’il voulait porter plainte.  « Oui, répondit Jeanson. Contre… inconnu ! »

 

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Le mot du 30 janvier 2017 (2)

INFORMATION : Le Concours de culture générale que j’organise dans le 7e arrondissement, au lycée La Rochefoucauld,  pour l’UCIAP-7e, avec le concours de l’AMOPA (Association des médaillés de l’ordre des Palmes académiques), se déroulera le samedi 11 mars.

Ce concours est ouvert à tous (deux catégories : juniors et seniors). Tous les renseignements complémentaires seront donnés dans quelques jours.

Le mot du 30 janvier 2017 (1)

La faute du jour

 

Entendu sur France Inter, au cours d’un bulletin d’information ce lundi 30 janvier 2017 : « On a privilégié la carotte au bâton…. ».

Verbe transitif,  privilégier a le sens d’ « avantager »,  de « favoriser ». On l’emploie  le plus souvent avec un complément d’objet direct : « Le Premier ministre a privilégié le dialogue » ; « Le maire a privilégié les bobos »… On ne peut pas l’utiliser sous la forme relevée ce matin, où il eût fallu dire : « On a préféré la carotte au bâton ». Il faudrait dire et écrire, par exemple : « On a privilégié les couches aisées au détriment des travailleurs pauvres ».

 

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Le mot du 29 janvier 2017 (1)

Le moyen mnémonique (ou : mnémotechnique) du jour

 

            Pour inaugurer une série « moyens mnémoniques », j’ai choisi le substantif cappuccino, que je n’ai pas mentionné dans mon Encyclopédie des petits trucs du professeur Colignon (édit. de l’Opportun). Ce sera donc un ajout !

Ce mot italien désigne un moine de l’ordre des capucins, et, par comparaison avec la couleur brun clair de l’habit traditionnel de ces religieux, le terme a été adopté au sens de « café mousse »,  de « café noir nappé de crème mousseuse ».

Ceux et celles qui pourraient hésiter sur le nombre de c, de p et de n à l’intérieur du mot  on ne compte pas l’initiale) peuvent mémoriser la formulette-recette suivante : « Il faut DEUX P[incées] de sucre, DEUX C[uillers] de café et UN N[uage]  de lait ».

 

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Le mot du 28 janvier 2017 (3)

Le point de grammaire du jour :  « ce qu’on appelle… »

 

J’enfoncerais une porte ouverte si je disais que de nombreux points d’accords grammaticaux plongent dans l’embarras les meilleurs linguistes et grammairiens… Il ne faut pas hésiter à reconnaître ses propres doutes et perplexités, qui subsistent même après avoir consulté les ouvrages des lexicologues et lexicographes les plus réputés.

On reproche très souvent à Maurice Grevisse de ne pas trancher, alors que ses lecteurs attendent de lui qu’il fournisse dans son énorme Bon Usage une réponse « carrée » tirant sur-le-champ de l’embarras ceux qui consultent sur leur lieu de travail son remarquable ouvrage. Le Bon Usage est un extraordinaire recueil, mais qu’il faut lire surtout quand on a du temps devant soi, tellement le texte est dense et riche de milliers de citations. Cette richesse, justement, amène l’auteur à excessivement « botter en touche » en citant des dizaines d’exemples d’écrivains allant dans un sens et des dizaines d’autres allant dans un autre ou dans d’autres sens.  Il y a pourtant un bon nombre de cas qui peuvent amener une réponse claire s’appuyant sur le raisonnement et sur la force d’un usage uniquement contemporain.

Toutefois, l’hésitation de Grevisse et d’autres linguistes faisant autorité se comprend, par exemple quand la règle stricte, orthodoxe, est contrebattue par l’usage, par la majorité ou par un bon nombre d’écrivains contemporains de qualité…

Prenons le cas des sujets constitués d’une proposition relative introduite par ce que ou par ce qui… Plus particulièrement, les sujets du type ce que l’on appelle + attribut du complément d’objet.  Rigoureusement, l’accord doit se faire sur le pronom démonstratif ce, qui, lorsqu’il est suivi de que, est neutre et implique l’accord au singulier : le sujet complet est, en réalité, la proposition ce que l’on appelle.  Dans l’exemple suivant, le bon accord impose donc : « C’est le plus souvent autour d’un journal que se développera ce qu’on appelle les mouvements de résistance*  » (extrait d’un article de presse portant sur les débuts de l’Occupation). Mais, dans le quotidien national où l’on trouvait cette phrase, l’accord avait été fait sur mouvements : « … que se développeront ce qu’on appelle les mouvements de résistance ».  Ce qui rejoint des accords au pluriel comparables adoptés par des écrivains.  Ma foi, le « ad libitum » me tente assez.

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  1. Minuscule à résistance dans un (des) mouvement(s) de résistance, mais majuscule obligatoire dans un (des) mouvements de la Résistance.

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Le mot du 28 janvier 2017 (2)

L’impropriété (ou le chauvinisme) du jour

 

Pour le journaliste de France 3 national parlant (vendredi 27, journal de la mi-journée) de la demi-finale de handball France-Slovénie disputée la veille, les Bleus  ont « écrasé » leurs adversaires 31 à 25.  « Écraser », alors que l’écart n’était que de 6 points…  Qu’eût dit l’enthousiaste reporter si le score avait été de 42 à 25, ou de 24 à 3 !!?  (Certes, ce sont là des scores que l’on ne constate pas à ce niveau…)

Les « Experts » ont fait un excellent match, dont il faut les féliciter,  et il ne s’agit pas du tout de le contester. Les Slovènes ont été constamment dominés au score, du début jusqu’à la fin du match, c’est vrai, mais il n’est pas justifié  –  ni très sportif  –  de prétendre qu’ils ont été « ratatinés », « écrasés »…

Quant à « Experts »,  qui l’emporte dans ce surnom : l’autodérision ou la vanité ?…  On a le droit de penser que les talentueux sportifs qui composent l’équipe de France de handball pourraient se passer d’un sobriquet qui peut s’avérer quelque peu gênant au soir de défaites (qu’on ne leur souhaite pas, bien sûr, mais qui, un jour ou l’autre, peuvent survenir). On a le droit de préférer les surnoms précédents, plus rigolos : les « Barjots »  ou les « Costauds ».

 

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Le mot du 28 janvier 2017 (1)

Le gentilé (ou ethnonyme) du jour

 

 

Les natifs et/ou habitants de la commune de Saint-Jean-de-la-Ruelle, dans le Loiret, sont des : Stéoruellans et Stéoruellanes (avec un seul « n »).

Portant le nom d’Athos à l’époque celtique, le lieu prit celui de Saint-Jean  quand une première église y fut construite.  Comme on accédait à celle-ci par une ruelle,  on compléta alors le nom par référence à cette particularité.

 

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Le mot du 27 janvier 2017 (2)

Le mot du jour : boule puante

 

La boule puante fait partie des farces et attrapes les plus vendues… Aujourd’hui, contrairement à ce qu’indique son nom, la boule puante n’est pas en forme de sphère,  mais d’ampoule   –   généralement en verre fin  –   contenant un liquide à l’odeur très nauséabonde, quasiment insupportable et parfois fort tenace.  Le principe consiste à la jeter au sol, ou à l’écraser discrètement sous la chaussure… puis à s’éclipser de la pièce ou de la salle ! Les victimes ne trouvent pas toujours cela très… farce.

On trouve sur internet de nombreuses offres de fabricants et commerçants, et même des recettes pour concocter soi-même (avec prudence, si l’on ne veut pas rendre invivable pendant des heures son propre appartement !)  une méphitique mixture.  Si l’on crée soi-même ces petites bombes, prudence aussi dans le choix des éléments, dans les dosages, dans la conservation avant utilisation, etc.

Après avoir été utilisée par de Gaulle (« On ne fait pas campagne avec des boules puantes »), Pompidou, et d’autres, l’expression revient au-devant de l’actualité politique.

 

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Le mot du 27 janvier 2017 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

          « Comment faut-il accorder « eu (e ?) »  dans : « Le peu de chance que j’ai eu(e) m’a empêché de réussir dans la vie » ?  Les deux accords sont-ils possibles ? »

 

L’auteur doit accorder selon la signification qu’il entend exprimer…  Quand l’intention  est négative, le scripteur doit accorder sur peu, pour mettre l’accent sur la quasi-absence de chance dont il a souffert : « Le peu de chance que j’ai eu m’a empêché de réussir dans la vie ».

Quand l’auteur veut faire ressortir que, si parcimonieuse qu’elle ait été, la chance ne lui a pas été inutile,  il doit accorder sur chance : « Le peu de chance que j’ai eue m’a tout de même servi ».

 

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