Archives mensuelles : février 2022

Le mot du 28 février 2022 (2)

La question du jour (et la réponse)


            « Bonjour, monsieur Colignon,

            Je crains qu’on ne vous ait déjà posé la question… Tant pis, vous aurez le droit de me tancer !


            Quand on évoque les élections, doit-on écrire « les présidentielles » ou « les Présidentielles » ?

            De même pour les élections régionales…

            Merci beaucoup ! »

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Bonjour,

D’abord :  il faut dire « LA présidentielle »   (= il n’y a qu’un poste à pourvoir).

Ensuite : cela ne mérite pas de majuscule.  Pas plus que   (élections) « législatives », « sénatoriales », « régionales » et « municipales ».

Bien cordialement.

Le mot du 28 février 2022 (1)

La citation du jour (sur les journalistes)

Le jeudi 10 mars 1785, en réponse au discours de réception de Gui-Jean-Baptiste Target (jurisconsulte et avocat, et « journaliste »)  à l’Académie française, Louis-Jules Mancini-Mazarini, duc de Nivernais,   déclara entre autres ceci :

                    « […] dans un temps où le progrès des connoissances inspire à tout le monde le goût & l’émulation du savoir, mais où tout le monde n’a pas le temps ou n’a pas la patience d’étudier, les Journaux sont utiles, peut-être même nécessaires & l’emploi de Journaliste est digne d’être exercé par les meilleurs esprits. Il est même bien intéressant qu’il ne tombe jamais en d’autres mains. Il importe souverainement aux Lettres & aux mœurs que le Journaliste réunisse des qualités dont l’assemblage n’est pas commun ; la pureté du goût & les trésors du savoir, le mérite du style & sur-tout autant de justice dans le cœur que de justesse dans l’esprit ; car le Journaliste exerce une sorte de ministère public & légal. C’est un Rapporteur qui, après avoir fait le dépouillement des matériaux dont il extrait la substance, ne peut sans prévarication rien déguiser rien exagérer ni rien omettre. Ses fonctions sont de rigueur, & il doit être impassible comme la Loi. Il est coupable si l’esprit de satire ou celui de partialité lui font pallier ou aggraver des fautes, s’il s’attache malignement à relever les défauts, ou si entraîné par quelque affection particulière il ne s’occupe qu’à faire valoir les beautés. Mais celui qui, ne perdant jamais de vue ses devoirs & la dignité de son emploi, n’offre au Lecteur que des analyses exactes & précises des résultats clairs & légitimes des conclusions judicieuses & impartiales ; celui-là mérite la reconnoissance des Auteurs, des Lecteurs & de la République des Lettres. »

Le mot du 26 février 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)


            « Cher Monsieur Colignon,

            Le message d’une affiche du Secours populaire français me laisse sceptique.

Il est pourtant bref et clair : « Aider,  Donnez ! ».

            Sauf à ce qu’une évidence m’échappe, je me demande pourquoi utiliser deux modes de conjugaison – un verbe à l’infinitif, et l’autre à l’impératif (dont je suis, par ailleurs, un peu agacé, dans tous les messages publicitaires) – dans la même phrase ?

            À la limite, j’aurais compris : « Aider ? Donnez ! » Sous-entendu : « Vous voulez nous aider ? Alors donnez ! » Dans ce cas, ce ne serait qu’une question de ponctuation. Bof.

            …  À moins que le secours soit plutôt à apporter à la langue française… 

            Bien cordialement. »

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Bonjour,

Eh bien, même si cette rédaction est volontaire, c’est inacceptable !!  

Il est imbuvable d’écrire : « Aider ? Donnez ! »  =  C’est trop elliptique, et donc incompréhensible spontanément.   C’est nul en communication !  Il est dommage que, trop souvent, des associations caritatives soient négligentes quant à la rédaction de leurs affiches, de leurs tracts, etc.


Il suffisait d’écrire  :  « Pour (nous) aider : donnez ! ».


Cordialement.

Le mot du 25 février 2022 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur,

            J’espère que vous allez bien.

            Le verbe espérer, bien qu’il soit un verbe de volonté, exige l’indicatif à la forme affirmative. Or  j’ai eu un doute pour utiliser l’indicatif après espérer : Son interruption, ils avaient espéré qu’elle fut (fût ?) momentanée. En réalisant diverses substitutions, on obtiendrait :  Son histoire, ses lecteurs espéraient que j’en faisais (fasse ?)un roman ou : Son histoire, ses lecteurs avaient espéré que j’en fis (fisse ?) un roman. L’emploi de l’indicatif est-il irréfutable?

            Merci de m’éclairer.

            Bien cordialement. »

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Bonjour, Madame,

Avec « espérer que »,  à la forme affirmative, on préconise l’indicatif   (« j’espère qu’ils viendront »), ou le conditionnel si la subordonnée exprime une éventualité  (« nous espérions qu’il viendrait », « ses lecteurs espéraient que j’en ferais un roman»)…

Le subjonctif est licite :  « Ils avaient espéré qu’elle fût (….. voire « soit », dans la langue courante !)  courte ».

Bien cordialement.

Le mot du 25 février 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)
           

            « Bonjour, Monsieur Colignon,


            Pouvez -vous éclairer ma lanterne ? Doit-on écrire :
            Ce film s’adresse à tout public / tous publics ?


            J’ai cherché et trouvé les deux orthographes !


            Cordialement. »

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Bonjour, Madame,

Les deux orthographes peuvent se justifier… et l’usage ratifie aussi bien le pluriel que le singulier  :  c’est pour tous les publics ou pour le grand public en général, pour n’importe quel public…  Il me semble que l’on écrit plutôt :  un film tous publics, par exemple.

Bien cordialement.

Le mot du 24 février 2022 (3)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonsoir, Monsieur Colignon,

            Je tombe sur cette phrase :

« Nous entendîmes alors les cloches de cristal tinter l’avènement d’un jour nouveau ! »


            Ayant un doute sur la transitivité du verbe tinter, je vais voir le Larousse en ligne…


            Il donne :

1) tinter, verbe intransitif. Produire un tintement…

2) tinter, verbe transitif. Littéraire. Faire tinter une cloche.


            Le verbe 
tinter deviendrait donc transitif du fait d’être précédé du verbe faire ?

C’est toujours la cloche qui tinte. Et elle ne tinte rien !

On a une forme passive, me semble-t-il.

Dans ce cas, tous les verbes intransitifs peuvent aussi être considérés comme transitifs !

Faire briller une bague. Faire rayonner son aura. Faire galoper les chevaux. Etc.


            Qu’en pensez-vous ?

            Merci beaucoup. 

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Bonsoir,

La transitification (??) de tous les verbes, ou quasiment, est en marche depuis des lustres…   L’anglo-américanisme n’est pas pour rien dans ce phénomène de banalisation du langage, que l’on n’est pas obligé de ratifier, même si UN Larousse (ou même plusieurs), le Larousse en ligne, cautionne cette extension d’emploi.

Personnellement, je mettrais par exemple (il y a le choix !) : « … tinter à la gloire d’un jour nouveau », ou bien : « tinter pour célébrer l’avènement d’un jour nouveau », etc.

 Bien cordialement.

Le mot du 24 février 2022 (2)

La citation du jour

« Crédulité. Plus difficile à dissuader qu’à persuader, et plus facile à tromper qu’à détromper. » (Joseph Joubert.)

Le mot du 24 février 2022 (1)

La devinette du jour

(ceci n’est pas un concours; réponse le 27 février)

« Où un cavalier ne doit-il pas se présenter sur un cheval ? »

Le mot du 21 février 2022 (2)

La réponse à la devinette du 17 février

RAPPEL : « Pourquoi fait-on beaucoup courir les moutons ? »

« Pour leur couper l’haleine » (… pour leur couper la laine)

Le mot du 21 février 2022 (1)

La bourde du jour

Dans un sous-titre d’un numéro récent de Paris-Match, il est écrit : « Nicolas de Villiers a créé la Compagnie de France, première entreprise ferrovière 100 % privée depuis 1936 ». Bévue qui recoupe les assez nombreuses confusions relevées entre glaciaire (adj.) et glacière (n. f.), deux mots lexicalisés… Mais « ferrovière », lui, n’existe pas. C’est ferroviaire, bien sûr, que l’on aurait dû lire.