flemme
(Textes du jour déjà édités, complétés par le « Mot du jour »…)
Les effets dévastateurs de la canicule, s’ils sont catastrophiques pour les cultivateurs et les éleveurs, sont plutôt supportables si l’on est en congés, et, de préférence, au bord de l’eau – qu’il s’agisse d’un gave un rien glacé, par exemple, ou de la mer – ou bien en des altitudes rafraîchissantes.
En revanche, s’il faut travailler par des températures où le mercure, vrai vif-argent (ce fut son nom, autrefois), gagne des sommets, peu de personnes se montrent tout feu tout flammes. Transpirant au moindre mouvement, chacun a bien envie de se montrer… « tout flemme ».
Flemme, terme de la langue familière, est emprunté à l’italien flemma, qui signifie « lenteur », ou « placidité », alors que ce mot italien, lui, découle du bas latin phlegma, « humeur », qui par ailleurs est aussi à l’origine de flegme. De la désignation d’un type de tempérament – calme, placide, voire froid –, flemme est passé, en français moderne, à l’acception d’ « indolence », de « paresse », de « fainéantise », de « cosse ».
Si le verbe flemmer, « paresser », est sorti du vocabulaire, il n’en est pas de même des dérivés en –ard (une terminaison très présente dans la langue populaire, avec une intention péjorative) : ici, flemmard(e) et flemmardise sont bien vivants ! C’est normal : les personnes concernées par ces termes se ménagent beaucoup…
La flemme est certainement considérée comme une affection grave, car ceux qui en « souffrent » sont toujours présentés comme « atteints de flem(m)ingite… aiguë » ! Pourtant, cela ne suscite généralement pas autre chose, de la part de ceux qui mentionnent le fait chez autrui, que l’ironie légère ou le sarcasme plaisant. C’est avec indulgence et compréhension que l’on considère la flemme du héros d’Aujourd’hui peut-être, populaire chanson de 1946, de Marcel Sicard (paroles) et Paul Durand (musique), principalement interprétée par Fernand Sardou, et aussi Fernandel et Darcelys, tous Méridionaux bon teint. Mais il s’agit d’une flemme bien honnête, qui n’a pas pour objet d’ « arnaquer » l’entourage familial ou professionnel.
*****
La question du jour :
« Peut-on utiliser l’expression « blessé(e) mortellement » au sujet d’une personne qui a été blessée de façon telle que ses jours soient mis en danger, mais qui, finalement, a survécu à ses blessures ? »
Non, cette expression ne s’utilise que si la personne est décédée. Une blessure n’ayant pas entraîné la mort ne peut être dite mortelle…
*****
La citation du jour :
« Philosophie : itinéraire passant par plusieurs routes qui mènent de nulle part à rien. » (Ambrose Bierce.)