Archives mensuelles : février 2018

Le mot du 27 février 2018 (3)

Le point d’orthographe du jour

chalet-restaurant n. m.

Les dictionnaires généraux considérés comme les plus fiables parmi les ouvrages contemporains les plus employés sont, en conséquence, appelés couramment « dictionnaires de référence ». Pour parler franchement, on désigne surtout ainsi, aujourd’hui, le Petit Larousse illustré et le Petit Robert, en leurs dernières éditions.

Quelle que soit leur ampleur, quel que soit le nombre des entrées, chacun d’eux ne saurait être exhaustif. Les usagers de la langue se retrouvent parfois face à une impasse, croient-ils, quand le mot recherché ne figure nulle part… En bien des cas, pourtant, il est aisé de trancher le mieux du monde, simplement en comparant le terme recherché à des vocables semblables qui, eux, sont lexicalisés, c’est-à-dire accueillis au sein d’au moins un des ouvrages de référence.

Prenons « chalet(-)restaurant » : faut-il, ou non, un trait d’union à ce mot composé qui n’a pas d’entrée dans les ouvrages usuels ? La réponse s’impose dès le moment où l’on a constaté que hôtel-restaurant et wagon (ou voiture)-restaurant figurent dans le PLI et le PR, et y sont traités de la même façon : trait d’union et double pluriel. Il n’y a donc aucune crainte à avoir : chalet-restaurant est la graphie logique, et son pluriel est chalets-restaurants puisque le mot est formé de deux noms, de deux substantifs. Quand il y a dix chalets-restaurants, on voit dix chalets et dix restaurants…

*****

Le mot du 27 février 2018 (2)

Le trait d’esprit du jour

« Écrire, c’est une façon de parler sans être interrompu. »

Jules Renard.

*****

Le mot du 27 février 2018 (1)

La question du jour (et la réponse)

« Bonjour,

Doit-on vraiment écrire « deux-milliards-trois-cent-vingt-et-un-millions-six-cent-quatre-vingt-douze euros », avec des traits d’union partout ?… ». Cela appartiendrait à la « nouvelle orthographe ». »…

Votre question mériterait une longue réponse de ma part… Notamment pour dénoncer les mensonges éhontés colportés sciemment, ou par bêtise, au sujet des « propositions de modifications » avancées en 1990-1991 et qui n’ont jamais eu la moindre valeur légale, puisque uniquement publiées dans la partie « documents administratifs » du Journal officiel. C’est-à-dire à titre de textes que l’on peut lire pour information : un point, c’est tout.

Mensonges éhontés à propos de la position de l’Académie française, qui, en 2016-2017 (voir le communiqué de Mme H. Carrère d’Encausse), comme en 1991, laisse au plus grand des grammairiens, c’est-à-dire l’usage, le soin d’apporter, en « laissant du temps au temps », les évolutions propres à une langue vivante.

La notion de « nouvelle orthographe » est dans l’illégalité : en France, personne, pas même l’Académie française, n’a le droit de modifier arbitrairement l’orthographe. Aucun texte légal – qui devrait être ratifié par le Congrès, peut-être même par le Conseil constitutionnel – ne le permet, ne l’autorise !

Mettre des traits d’union partout, avec le « joli » (?!) résultat présenté plus haut, constituerait-il une énorme et très utile avancée pédagogique ?… En tout cas, ce n’est qu’une proposition avancée par certains, nullement une obligation légale.

L’usage n’a pas changé, et l’orthographe est facile à mémoriser :

  • Il y a des traits d’union de DIX-SEPT à QUATRE-VINGT-DIX-NEUF inclus. Sauf quand il y a un et, car les traits d’union et le et formeraient un inutile doublon, un pléonasme… Donc :

vingt-huit

quarante-trois

quatre-vingts

soixante et onze

  • IL N’Y A PAS DE TRAITS D’UNION entre les dizaines et les centaines, ni entre les centaines et les milliers, ni entre les milliers et les millions, ni entre les millions et les milliards.

L’orthographe légale et en usage est donc, dans votre exemple : deux milliards trois cent vingt et un millions six cent quatre-vingt-douze euros.

Bien entendu, dans mes dictées comme dans mes ouvrages à paraître, je respecte la légalité, c’est-à-dire l’usage général en cours.

*****

Le mot du 26 février 2018 (4)

La bévue d’écrivain du jour

Les constructions transitives et intransitives avaient-elles des secrets pour Marcel Pagnol ?… Non, sans doute, et c’est par inadvertance que, dans le Temps des secrets, il a laissé filer un « attelage » illicite : « On le voyait au passage ENTRER OU SORTIR DE son cabinet »… Il aurait dû opter pour la construction correcte : « On le voyait au passage entrer dans son cabinet, ou en sortir ». Ou bien alors, par exemple, et cela changeait évidemment la signification : « On le voyait au passage entrer dans la maison, ou sortir de son cabinet »

Pour rester dans l’ambiance des jeux de mots et de lettres proposés samedi dernier à Magland, on notera l’anagramme facile sur le Temps des secrets : Secrets des temples. Il est possible de faire autre chose…

*****

Le mot du 26 février 2018 (3)

AGENDA :

La première dictée de Magland (Haute-Savoie) a réuni dans la bonne humeur, samedi 24 février, non pas 60 participants (comme cela a été annoncé, sur la foi d’un pointage effectué alors que l’animation allait commencer), mais 70, à la suite de « prompts renforts » (non inscrits) de dernière minute !

Voici le palmarès des douze premiers seniors (en donnant le score des trois lauréats) :

  1. Dany Bador (Biviers, Isère), 6,5 f. ; 2. Magali Paul (Magland), 8 f. ; 3. Lionel Maurouard (Bec-de-Mortagne, Seine-Maritime), 9 f. ; 4. Jacqueline Déjuzaine (Mieussy) ; 5 ex aequo. Fabienne Boisier (Brison) et Martine De Salvatore (Gap, Hautes-Alpes); 7. Julie Bataillon-Piccarreta (Sallanches) ; 8. Jackie Steyer (Ayze) ; 9. Rose Vuichard (Passy) ; 10. Marick Villard (Sallanches); 11. Adeline Ceccato (Magland); 12. Liliane Charassain (Magland).

TOUS les participants (dont un grand nombre de seniors qui faisaient une dictée – et des jeux autour de la langue française – pour la première fois depuis… des années !), et notamment les cadets et les juniors, sont repartis avec des prix et des souvenirs. Entre autres, des exemplaires de la revue Défense de la langue française offerts par l’association du même nom, auxquels il faut ajouter, pour les douze lauréats susnommés, des diplômes-abonnements d’un an.

*****

Le mot du 26 février 2018 (2)

La question du jour (et la réponse)

« Bonjour,

Un ami vient de me mettre le doute à l’esprit. La tournure « Parler EN français » doit-elle être considérée comme une incorrection ?
Je vous remercie de votre réponse.

Bien à vous. »

À juste titre, l’emploi du français exige de respecter des règles essentielles… Pour autant, notre langue n’est pas enserrée dans un carcan outrancier, et elle accepte nombre de nuances de formulation.

Ainsi : Nestor parle français… Élodie parle le français… Pour que les enfants ne comprennent pas, Birgit et Andrew se parlent en français… Parler couramment (le) français… Il me faudra parler en français lors de ce symposium… sont des phrases inattaquables. Plusieurs constructions licites sont possibles, selon les cas…

*****

Le mot du 26 février 2018 (1)

Après une toute petite interruption due au déplacement à Magland (Haute-Savoie) – pour y faire une première dictée -, je reprends dans la foulée les publications sur le site…

Le mot du 22 février 2018 (2)

AGENDA : La « Dictée du 7e », qui se subdivisera en une dictée juniors de 13 heures à 14 h 30 (suivie d’animations) et en une dictée seniors de 14 h 30 à 17 h 30 (avec les jeux sur les lettres et les mots), se déroulera le mercredi 14 mars. Les inscriptions préalables sont vivement souhaitées : au 01 53 58 75 60 ou rachida.dati@paris.fr ou encore auprès de moi (je retransmettrai).

*****

Le mot du 22 février 2018 (1)

La question du jour et la réponse (1)

« Bonsoir,

Je trouve « dessous-de-verre » dans un texte, mais ça n’existe pas dans le dico. Est-ce que je peux l’écrire avec les deux traits d’union, sur le modèle de dessous-de-bouteille, par exemple, ou sans, parce que ce n’est pas dans le dico, ou entre guillemets ?

Merci ! »

Attention aux affirmations du type « ce n’est pas dans LE dico » ! Même si l’on considère qu’il y a deux dictionnaires usuels de référence, et même si l’un des deux est plus vendu, donc plus utilisé, que l’autre, on ne doit pas s’appuyer sur un unique ouvrage…

La graphie en trois mots sans traits d’union ne me choque pas… Cependant, vu la proximité des acceptions, je ne vois pas pourquoi on refuserait « dessous-de-verre » à un auteur, alors que ce dernier peut voir que dessous-de-bouteille , avec les traits d’union, est lexicalisé dans le Petit Larousse illustré !!

*****

Le mot du 21 février 2018 (1)

L’à-peu-près journalistique du jour

L’armée française n’est pas à court d’effectifs, ni de moyens, puisque le figaro.fr nous apprend ce jour que la France a déployé en Afrique « 3 000 troupes » pour l’opération « Barkhane ». Quand on dispose du vocabulaire en principe nécessaire à l’exercice de la profession de journaliste, on doit savoir que le mot troupe – qui en principe fait partie du lexique fondamental –, signifie globalement « réunion de gens qui vont ensemble », et, spécialement, « groupe régulier et organisé de soldats ». Pour obtenir le nombre de militaires engagés selon le ou la journaliste, il faudrait donc multiplier par 3 000 le nombre de soldats formant, au minimum, une section, une escouade… On n’ose penser à des compagnies ni à des bataillons, voire des régiments… !!

Le général de Villiers avait bien tort de s’inquiéter…

*****