Archives mensuelles : mars 2022

Le mot du 30 mars 2022 (4)

La quatrième question du jour (et la réponse)


            « Bonjour, Monsieur Colignon,


            Je réagis à l’une de vos dernières publications, dans lequel vous citez un article, dont vous reproduisez le titre entre guillemets sans suivre les règles habituelles de l’utilisation des majuscules dans les titres d’œuvres : « La preuve par Fabien Roussel » plutôt que « La Preuve par Fabien Roussel ». Dois-je comprendre que vous considérez le titre d’un article comme une citation plutôt que comme le titre d’une œuvre ?


            Cordialement. »

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Bonjour,

Un titre d’article n’est pas un titre d’œuvre (les titres de journaux sont, eux, assimilés aux titres d’œuvres). Et il faut respecter les règles hiérarchiques de l’orthotypographie :

Voir, dans les Dernières Nouvelles du Pays basque, l’article << Le piment d’Espelette : le bon goût en cuisine >>.  Voir aussi, de Jean Peuplus : << Les jardins d’Arnaga >>.

Les titres d’articles se mettent en romain dans le romain, entre guillemets français, avec seulement une majuscule au premier mot (ainsi que, naturellement, aux noms propres et assimilés).

Bien cordialement.

Le mot du 30 mars 2022 (3)

La troisième question du jour (et la réponse)


            « Monsieur Colignon,

            Excusez-moi, j’ai une autre question.

            Soit cette phrase : «  De telles survenances ont lieu dans des conditions où elles seront les plus à même de produire un contraste saisissant. »

            Je pense qu’il faut remplacer « les plus » par « le plus ».  Ai-je bon ?

            Merci beaucoup ! »

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Oui, d’après le sens, ici il faut « le plus » !  Sauf erreur, on parle des mêmes survenances, et non de ces survenances comparées à d’autres.

 L’article est invariable lorsque l’on parle du degré d’une même chose, d’une même entité (= ici, les mêmes survenances).

Bien cordialement.

Le mot du 30 mars 2022 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)


            « Monsieur Colignon,

            S’il vous plaît, peut-on écrire :


«  Puis, je grimpai quatre à quatre l’escalier de la maison… » ?

            En écrivant « quatre à quatre », on parle des marches, et non de l’escalier…

            Est-ce sous-entendu, ou vaut-il mieux corriger en « je grimpai quatre à quatre les marches de l’escalier… » ?


            Je vous remercie ! »

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Bonjour,

Le raccourci « grimper l’escalier quatre à quatre » est admis, licite, lexicalisé, même si, en toute rigueur…

Bien cordialement.

Le mot du 30 mars 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon,


            Comment allez-vous ?

            Ma question du jour : dans cette phrase, dite par un titi, faut-il mettre des espaces à la place des lettres élidées, ou pas ?

– J’  m’en moque, ça m’  fait pas peur.


ou :


– J’m’en moque, ça m’fait pas peur.

            J’ai trouvé la première présentation dans l’une de mes lectures, alors que, spontanément, j’aurais opté pour la seconde (comme une élision après
que, lorsque…) ; du coup je me pose la question…

            Merci pour votre réponse !

            Bonne journée. »

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Bonjour,

Pour  « traduire »  le  langage popu, titi, notamment parigot, où l’on « avale » rapidement les lettres, on ne met pas d’espaces : « Tiens !  V’là c’t’andouille de Fernand ! »  (Dans ce cas précis, on doit, je crois, plutôt que d’élision,  parler d’ « apocope », mais bon…)

Bien cordialement.

Le mot du 29 mars 2022 (3)

La bourde-contresens du jour

         Contresens de taille, ce jour, dans un article publié par le site de Causeur ! Dans cet article de Jérôme Leroy intitulé « La preuve par Fabien Roussel », l’auteur dit en effet, à propos de l’écologiste Sandrine Rousseau  :  « Plus généralement, on a le droit de s’interroger sur la conception de la « sororité » vue par Sandrine Rousseau. Cette Lilloise n’hésite pas en effet à se faire parachuter dans une circonscription parisienne pour les élections législatives comme nous l’indique Libération, en évinçant la candidate présente depuis de nombreuses années contre l’avis des militants. »

         Non : l’élue écologiste actuellement détentrice du siège ne l’est pas contre l’avis des militants parisiens, qui bien au contraire la soutiennent ! C’est Mme Rousseau qui, via l’appareil du mouvement, veut prendre la place de la députée sortante, et, cela, contre l’avis des militants écologistes de la circonscription.  La vérité aurait donc dû être exprimée non pas par un janotisme-contresens,  mais en disant  :  «   Cette Lilloise n’hésite pas en effet à se faire parachuter dans une circonscription parisienne pour les élections législatives comme nous l’indique Libération, en évinçant, contre l’avis des militants, la candidate présente depuis de nombreuses années. »

Le mot du 29 mars 2022 (2)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            Dans ce cas de figure, faut-il une virgule avant le pronom cela, SVP ?

            =  « Quelle incroyable émotion cela avait été pour nous tous ! » 

            Merci beaucoup. »

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Bonjour,

Ah non !  Impossible, illogique…  On ne peut pas interrompre le fil de la phrase…  Regardez : « Quel beau jardin vous avez là ! », et non  :  « Quel beau jardin, vous avez là ! ».

Bien cordialement.

Le mot du 29 mars 2022 (1)

Le point d’orthotypographie du jour

Mont-Saint-Michel (le)

            Normalement, l’orthographe devrait être : le mont Saint-Michel, mais la notoriété de ce lieu exceptionnel a imposé dans l’usage les trois majuscules et les deux traits d’union. Quand on parle de la commune, la majuscule à l’article défini est obligatoire : Le Mont-Saint-Michel.

(Extrait du Dictionnaire orthotypographique moderne, Jean-Pierre Colignon, Centre de formation et de perfectionnement des journalistes édit., 35, rue du Louvre, 75002 Paris.)

Le mot du 28 mars 2022 (2)

La très lourde bourde du jour

On est de plus en plus souvent sidéré par le manque de réflexion, le manque d’intelligence, de certain(e)s journalistes, de certains commentateurs (commentatrices) …

L’ami Jacques Dumeunier me signale, ainsi, avoir entendu ce jour, à 9 h 50, sur France Info, en annonce d’une émission de la chaîne M6 : « Les violences conjugales à l’honneur demain sur M6… », et, cela, énoncé par une voix féminine !

Autrement dit, M6 fait la promotion des violences conjugales.  Bravo !!

Le mot du 28 mars 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            Cher Monsieur,


            Je lis dans un ouvrage récent une citation de l’énigme du Sphinx ainsi formulée : « Quel est l’animal qui marche à quatre pattes le matin, à deux pattes la journée, et à trois pattes le soir ? »
            Cela me semble un peu bizarre : l’expression « marcher à deux (ou trois) pattes » est-elle acceptable ? J’ai trouvé sur internet une version semblable dans une vieille traduction de Francis Bacon (1803), et cela me fait douter.


            Je vous remercie de l’attention que vous porterez à ma question et vous souhaite un très bon dimanche.


            Bien à vous. »

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Bonjour,

« Marcher à quatre pattes »  se dit couramment, pour les tout-petits…  Le reste peut sembler curieux, effectivement.

Apparemment,  les auteurs grecs anciens considérés comme faisant référence sur ce point, à savoir Apollodore, Hésiode, Hygin et Pausanias, donnent, semble-t-il, la même formulation de la question du Sphinx : « Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes le matin, puis deux (pour) le midi, et trois jambes le soir ?… ». 

Il y aurait donc eu (??) confusion, dans la traduction en français, entre « à » préposition et « a » forme du verbe « avoir »…  Peut-être, mais ce n’est pas du tout certain !…

Bien cordialement.

Le mot du 27 mars 2022 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Cher Monsieur,


            Je lis dans un ouvrage récent une citation de l’énigme du Sphinx ainsi formulée :
« Quel est l’animal qui marche à quatre pattes la matin, à deux pattes la journée, et à trois pattes le soir ? »
            Cela me semble un peu bizarre : l’expression « marcher à deux (ou trois) pattes » est-elle acceptable ? J’ai trouvé sur internet une version semblable dans une vieille traduction de Francis Bacon (1803), et cela me fait douter.


            Je vous remercie de l’attention que vous porterez à ma question et vous souhaite un très bon dimanche.


            Bien à vous. »

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« Marcher à quatre pattes »  se dit couramment, pour les tout-petits…  Le reste peut sembler curieux, effectivement.

Apparemment,  les auteurs grecs anciens considérés comme faisant référence sur ce point, à savoir Apollodore, Hésiode, Hygin et Pausanias, donnent, semblent-ils, la même formulation de la question du Sphinx :  » Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes le matin, puis deux (pour) le midi, et trois jambes le soir ?… ». 

Il y aurait donc eu (??) confusion, dans la traduction en français, entre « à » préposition et « a » forme du verbe « avoir »…  Peut-être, mais ce n’est pas du tout certain…

Bien cordialement.