Archives mensuelles : septembre 2020

Le mot du 30 septembre 2020 (1)

Le dicton du jour (fête : la Saint-Jérôme)

A la Saint-Jérôme,

Hoche tes pommes.

Le mot du 29 septembre 2020 (2)

Le petit rappel de vocabulaire du jour

Il n’est pas rare de relever la confusion entre amarrer et arrimer. Un élément de navigation spatiale s’amarre au satellite placé sur orbite, comme le bateau s’amarre au quai; il ne « s’arrime » pas.

En revanche, une cargaison est, par exemple, arrimée à fond de cale, c’est-à-dire immobilisée pour ne pas aller d’un bord à l’autre et menacer d’enfoncer la coque.

Le mot du 29 septembre 2020 (1)

Quelques-uns des dictons de la Saint-Michel (Archange)

De la Saint-Michel à la Toussaint,

Laboure bon train.

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A la Saint-Michel,

départ des hirondelles.

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Quand l’hirondelle voit la Saint-Michel, L’hiver ne viendra qu’à Noël.

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A la Saint-Michel,

La chaleur monte au ciel.

Le mot du 28 septembre 2020 (2)

Les questions du jour (et les réponses)

             « Cher Monsieur,


            Merci encore pour vos analyses, et le temps que vous prenez à nous les détailler.

            Pourriez-vous nous faire profiter de votre expertise personnelle concernant les expressions telles que :
– chemises brunes / « chemises brunes » / Chemises brunes ;
– gilets jaunes / « gilets jaunes » / Gilets jaunes ;
– gueules cassées / « gueules cassées » / Gueules cassées, etc.

Vous remerciant beaucoup par avance.
Meilleurs sentiments.
« 

1°  les Chemises noires, les Chemises rouges, les Chemises brunes, etc.   (graphies obligatoires pour des mouvements politiques et leurs membres);

2°   Ce n’est pas encore fixé dans l’usage :   les « gilets jaunes », plutôt, pour l’instant  (= ce n’est pas (encore ??) un mouvement organisé);

3°  les « gueules cassées » quand il s’agit des soldats mutilés; les Gueules cassées quand il s’agit de l’Union des blessés de la face et de la tête.

Le mot du 28 septembre 2020 (1)

Rebond sur citation

            « Bonsoir, monsieur Colignon,

            Je voudrais un instant revenir sur la dernière des trois citations parues dans Le mot du jour de ce dimanche 28 septembr  :   Le mensonge est trahi par la mémoire et la vérité par le silence. (Mazouz Hacène.)

            Vous  nous  dites  que  la construction est bancale, mais ayant consulté le Grevisse au § 218 (Les principaux cas d’ellipse), b, il y est dit que : 

Des grammairiens exigent que le verbe non exprimé ait la même personne et le même nombre que  le verbe exprimé. Mais, pas plus que dans le passé [il y a un bref historique rappelant que : Les classiques s’accommodaient fort bien de ces discordances], les auteurs, même scrupuleux, ne tiennent compte de cette restriction. 

J’y ai repris un seul exemple du Grevisse pour chaque cas de grammaire.

Ex.: Tu seras dame, et moi comte (Hugo, Lég., XV, III, 11).

Un peu plus loin, il y est ajouté que :

Le verbe non exprimé peut être affirmatif alors que le verbe exprimé est négatif.

Ex.: L’esprit n’y est pour rien et la matière pour beaucoup (Camus, Été, p. 49). 

Mais aussi que : 

L’attribut non répété peut avoir un autre genre (ou un autre nombre) que l’attribut exprimé.

Ex. : Aucune femme n’est mécontente d’être regardée, ni aucun homme d’être écouté (Taine, Vie et opinions de Fr.-Th. Graindorge, p. 21).


            Je voulais savoir si l’usage de ces « discordances » est à proscrire totalement ou, si l’on peut continuer, comme le font encore de grands écrivains, à ne pas en tenir compte.

Merci beaucoup. »

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Si j’ai eu le plaisir de connaître André Goosse et Joseph Hanse, et d’apprécier chez ces deux grands linguistes belges l’association de l’érudition et de la simplicité, je n’ai pas eu la possibilité de converser avec Maurice Grevisse.  Je le regrette, car cet autre grammairien était assurément lui aussi un brave homme, un érudit modeste et bienveillant…  Son « Bon Usage » est un ouvrage remarquable, titanesque, exceptionnel, qui mérite assurément d’être lu.

Mais, et c’est le reproche que font à Grevisse notamment des générations de correcteurs et réviseurs, il ne prend pas assez parti et accueille sans cesse de nombreux exemples d’auteurs… qui se contredisent.  Il est trop bienveillant, indulgent, dès qu’il s’agit d’exemples pris chez des auteurs plus ou moins connus.

Ce que vous appelez des « discordances » sont des manques de rigueur et de logique… qui peuvent échapper, un jour ou l’autre, aux meilleurs écrivains, entre autres à des auteurs que j’aime beaucoup. Mais ce sont vraiment des bourdes d’écriture. Je maintiens mon point de vue.

Le mot du 27 septembre 2020 (1)

Citations… et problème grammatico-orthographique

            « Le mensonge compte bien plus que la vérité.  La preuve : n’est-il pas répandu à bien plus d’exemplaires ? » (Paul Léautaud.)

            « La vérité est une. Le mensonge est multiple. La partie n’est pas égale. (Jean-François Deniau.)

            « Le mensonge est trahi par la mémoire et la vérité par le silence. » (Mazouz Hacène.)

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            Beaux sujets de bac que ces trois affirmations, notamment la troisième… qui est entachée d’une construction bancale.  La vérité ne peut pas être « traHI » (au masculin,  sous-entendu). Il ne faut pas hésiter devant une répétition : « Le mensonge est trahi par la mémoire. La vérité est trahie par le silence. ».

Le mot du 26 septembre 2020 (2)

Les dictons du jour (fêtes : la Saint-Côme et la Saint-Damien, la Sainte-Justine)

Servez saint Côme et saint Damien*,

Vous vous porterez toujours bien.

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Chirurgiens de haut parage,

Saint Côme et saint Damien

Sur moy faictes un chef d’ouvrage,

De mes maux froissez le lien.

*Ce sont deux frères, et l’on dit et écrit souvent : « la cathédrale (l’abbaye, la chapelle, la collégiale…) (des) Saints-Côme-et-Damien »

A la Sainte-Justine,

Toute fleur s’incline**.

**Comprendre : c’est la fin des beaux jours.

Le mot du 26 septembre 2020 (1)

La bourde du jour

            Quelques citations choisies à bon escient peuvent agrémenter, voire pimenter, un texte. Encore faut-il être précis et rigoureux, et suivre les recommandations, entre autres, de François Villon :

Que tes citations soient courtes et serrées,

Et n’en change jamais les phrases consacrées.

            Sur France Inter, ce samedi 26 septembre au matin, Christophe Bourseiller a négligé ces recommandations, en glissant dans son propos : « Cachez ce sein que je ne saurais voir »…  Or le dénommé Molière n’a pas écrit cela, mais, plus exactement :

Couvrez ce sein, que je ne saurais voir.

Par de pareils objets les âmes sont blessées,

Et cela fait venir de coupables pensées.

            Le Tartuffe, III, 2 (v. 860-862).

Le mot du 25 septembre 2020 (2)

La question du jour (et la réponse)

         
          « Bonsoir, monsieur Colignon,            



Dans un ouvrage sur la bande dessinée, il est cité un ouvrage de Gustave Doré : Histoire dramatique, pittoresque et caricaturale de la sainte Russie.       


      Je suis allé voir l’original de 1857 sur la BnF.       


      Ce qui est étrange, c’est que sur la page de titre enluminée (juste après la couverture en cuir), on lit : «  HISTOIRE DRAMATIQUE, PITTORESQUE ET CARICATURALE… » https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1044804x/f6.image.texteImage   https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1044804x/f7.highres



Et, quelques pages plus loin (donc dans le même livre, la même édition !), le titre est répété, avec l’éditeur, etc. Mais, cette fois, on peut lire : «  HISTOIRE PITTORESQUE, DRAMATIQUE ET CARICATURALE… » https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1044804x/f11.image.texteImage   https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1044804x/f11.highres



En pareil cas, quel titre doit-on retenir ? Y a-t-il une règle ?   Wiki a choisi « PITTORESQUE » en premier. L’éditeur 2024 (donc bientôt périmé…) a éludé en retitrant : Histoire de la sainte Russie, mais, dans le titre complet, ils choisissent « DRAMATIQUE » en premier. http://www.editions2024.com/livres/histoire-de-la-sainte-russie?rq=dor%C3%A9   Je vous remercie. Bien cordialement.

Et, quelques pages plus loin (donc dans le même livre, la même édition !), le titre est répété, avec l’éditeur, etc. Mais, cette fois, on peut lire : «  HISTOIRE PITTORESQUE, DRAMATIQUE ET CARICATURALE… »

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1044804x/f11.image.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1044804x/f11.highres

          

En pareil cas, quel titre doit-on retenir ? Y a-t-il une règle ?

Wiki a choisi « PITTORESQUE » en premier. L’éditeur 2024 (donc bientôt périmé…) a éludé en retitrant : Histoire de la sainte Russie, mais, dans le titre complet, ils choisissent « DRAMATIQUE » en premier.

http://www.editions2024.com/livres/histoire-de-la-sainte-russie?rq=dor%C3%A9

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Sans doute inadvertance de l’auteur et de l’éditeur…  Il y a peut-être eu un changement de titre de dernière heure entre la fabrication de la page enluminée et l’autre page.

 Ce qui l’emporte, c’est le titre déposé, retenu officiellement par la B.N.  :    en principe, le titre de couverture, et non le faux-titre mentionné quelques pages après.


Le mot du 25 septembre 2020 (1)

Le dicton du jour (fête : la Saint-Firmin)

A la Saint-Firmin,

L’hiver est en chemin.