Archives mensuelles : décembre 2019

Le mot du 31 décembre 2019 (4)

DERNIER MESSAGE DE 2019 :

Très bonne fin d’année, très bonne Saint-Sylvestre, à tous et à toutes ! Et tous mes voeux pour 2020, notamment à ceux qui peuvent être actuellement dans les difficultés ou dans la maladie.

                                                                                                                                J.-P. C.

Le mot du 31 décembre 2019 (3)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            Est-ce un pléonasme de dire c’est « toujours d’actualité « . Selon moi, oui. Quel serait votre raisonnement ?

            Par ailleurs, avez-vous une date pour la sortie de votre dictionnaire des difficultés ?  

            Merci bien et  belles fêtes de fin d’année. » 

 

« C’est d’actualité » ne signifie pas la même chose que « C’est toujours d’actualité »… Cette dernière expression n’est pas un pléonasme, car elle précise qu’une question est posée depuis un certain temps, qu’un débat est en cours depuis longtemps, qu’une situation installée n’est toujours pas satisfaisante,  que cela suscite encore et toujours des interrogations, des réflexions, des commentaires…

Pour plusieurs raisons, la parution du dictionnaire des difficultés au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) de Paris ne se situera qu’entre  fin janvier et 15 février.

Merci. Je vous souhaite également une très bonne fin d’année.

 

 

 

 

 

 

Le mot du 31 décembre 2019 (2)

Le dicton du jour

 

Clin d’oeil – lapalissade pour ce dernier dicton de l’année :

 

Saint Sylvestre,

Un jour de moins était de reste.

…  Eh bien oui, si l’année avait eu un jour de moins, saint Sylvestre restait hors calendrier !!

 

 

Le mot du 31 décembre 2019 (1)

La réponse à la devinette / jeu de mots

                                   « être trempé jusqu’au zoo »

 

(Bravo à tous ceux qui ont donné la bonne réponse. L’élément « sans protection aucune » a incité une internaute à préciser : « être trempé, tout nu, jusqu’au zoo »…    :o)))    )

Le mot du 30 décembre 2019 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)

 

           « Bonjour,

Rencontré aujourd’hui pour la première fois dans un article en ligne (Télérama.fr), mais très souvent entendu dans la bouche d’un animateur radio (Laurent Ruquier), « maline »,  pour exprimer le féminin de l’adjectif malinm’apparaît comme un barbarisme. 

            Or d’aucuns rétorquent sans vergogne que l’on peut dire/écrire indifféremment  maligne  ou maline

            Ce serait dommage de nier ainsi l’origine latine maligna… 

            Qu’en pensez-vous ?… »

 

À l’aube de 2020, la situation est la suivante :

Le féminin correct est toujours maligne, en tous les emplois  :  tumeur maligne, jeune femme maligne

Dans la langue courante, dans le langage parlé, on entend de plus de plus le barbarisme, la déformation « maline » quand l’acception est : « futée, astucieuse, malicieuse… » :  « Elle n’est pas bien maline, celle-là ! ». Cela, sous l’influence de tous les féminins en –ine, évidemment, bien plus nombreux que les bénigne et maligne.

 

Le mot du 30 décembre 2019 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Bonjour, Monsieur,

            Doit-on écrire : “des tomates cœur de bœuf” ou “des tomates cœur-de-bœuf” ?  J’ai beau consulter les ouvrages, je ne trouve pas la graphie pour l’épithète.

            Je vous remercie par avance pour votre réponse. 

            Respectueusement.

 

 

Les traits d’union du nom composé doivent être maintenus quand ce mot est employé en apposition (ou comme épithète, comme on veut).

L’usage très majoritaire actuel  =  « des tomates (de la variété)  cœur-de-bœuf ».  La question de l’accord en nombre en cet emploi adjectif n’est pas lexicalisée en effet, apparemment. Je pense qu’il faut plutôt maintenir l’invariabilité, mais l’usage me démentira peut-être… ce qui ne serait pas un drame !

 

 

Le mot du 29 décembre 2019 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

             « Cher Monsieur,


J’ai lu et relu avec beaucoup d’intérêt votre ouvrage
La majuscule, c’est capital ! , et j’ai pourtant toujours des doutes concernant l’emploi des majuscules pour les divers organismes du Vatican… et la lecture des différents journaux et sites spécialisés n’a fait qu’ajouter à ma confusion !

            Pourriez-vous m’indiquer si les graphies suivantes sont correctes :


– Le collège des cardinaux / le conseil des neuf
– La Congrégation pour la doctrine de la foi
– La Congrégation pour les religieux
– La Congrégation pour les évêques
– Le dicastère pour le service du développement humain intégral
– Le dicastère pour les laïcs
– Le dicastère pour la communication
– La Secrétairerie d’État
– La Secrétairerie pour l’Économie
– La conférence épiscopale allemande
– La conférence des évêques d’inde
– La commission des épiscopats catholiques de l’Union européenne
– La commission pontificale pour la protection des mineurs
– Le conseil de la Couronne de François
– Le Conseil œcuménique des Églises
– Le Conseil rabbinique d’Amérique
– Le Conseil pour l’économie
– Le Conseil pontifical pour les textes législatifs


Je vous remercie par avance de l’attention que vous porterez à ma demande et je vous prie d’agréer, cher Monsieur, mes salutations respectueuses. »

 

Même dans mon assez gros Dictionnaire orthotypographique moderne paru récemment au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) de Paris, je ne peux pas répondre à tous les cas d’espèce, qui représentent des milliers de questions. Il est normal, aussi, que, pour bon nombre de ces cas, plusieurs variantes soient admissibles…  Je vais essayer de justifier par la logique et par le raisonnement, le plus qu’il est possible, mes réponses à votre question-fleuve.

 

1°  le Collège des cardinaux a été pendant longtemps appelé « le Sacré Collège », avec deux capitalesorganisme unique, important : c’est l’ensemble des cardinaux de l’Église catholique; ce n’est pas un collège « établissement scolaire » où des cardinaux enseigneraient ou bien seraient les élèves. Je pense que la majuscule à Collège s’impose.

 

2°  le Conseil des cardinaux, provisoirement nommé « conseil/Conseil des neuf » (= leur nombre a été modifié) : c’est une commission importante de cardinaux-conseillers du pape, mais néanmoins seulement un cercle de quelques personnes donnant des avis. Alors, la majuscule à conseil/Conseil n’est pas obligatoire, et cardinaux doit rester avec une minuscule.

 

3°  les Congrégations/congrégations…  Les neuf congrégations sont des composantes importantes de la Curie romaine (majuscule à Curie, en principe, puisque le mot désigne l’ensemble de tous les organismes du Saint-Siège qui assistent le pape). Les congrégations prennent des décrets, des résolutions, donnent des instructions, notes et directives… Je crois que la majuscule doit être adoptée pour le mot Congrégation : la Congrégation pour la doctrine de la foi (héritière du Saint-Office),  la Congrégation pour les Églises orientales (héritière de la Congrégation pour l’Église orientale), la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (héritière des attributions de la Congrégation pour la discipline de sacrements et, en partie, de la Congrégation des rites), etc.

 

4°  les dicastères…  Les dicastères peuvent être comparés, approximativement, à des ministères, indépendants les uns des autres et n’ayant de comptes à rendre qu’au pape…  L’usage, semble-t-il, est de ne pas mettre de majuscule… ce qui est gênant, puisque les congrégations (voir ci-dessus) et la Secrétairerie d’État, entre autres, font partie des dicastères.  Plus important dicastère de la Curie romaine, la Secrétairerie d’État

est généralement dotée d’une majuscule !!  Pourtant, on écrit le plus souvent : le dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, le dicastère pour le service du développement humain intégral et le dicastère pour la communication.  Pour une meilleure harmonisation, on devrait mettre, dans ces dénominations, la majuscule à Dicastère.

 

5°  les conseils pontificaux…  devraient être alignés sur les congrégations : le  Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le Conseil pontifical pour les textes législatifs, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le  Conseil pontifical de la culture… 

 


6°  le Conseil rabbinique d’Amérique  (organisme unique)

 

7°   la Conférence épiscopale allemande (organisme unique; institution et non rencontre)

 

8°   la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (institution, et non symposium)

9°  Très curieuse dénomination que ce « conseil de la couronne de François » !!!   Certes, le pape est un « souverain »… mais ce n’est pas un monarque, un roi couronné !  Je suis résolument pour la mise entre guillemets, sans la moindre majuscule :   le « conseil de la couronne » du pape.

 

10°  les commissions pontificales… :   ce sont des dicastères ; plus précisément,  des comités d’experts désignés par le pape afin de prodiguer avis et conseils dans tel ou tel domaine.  Il serait logique d’aligner sur les congrégations et conseils pontificaux : la Commission pontificale pour l’Amérique latine, pour conseil et aide aux Églises catholiques d’Amérique latine, la Commission pontificale pour l’archéologie sacrée, pour les monuments et objets sacrés,   la Commission théologique internationale, sur les questions théologiques ; etc.

 

11°  Le Vatican n’emploie pas « secrétairerie à (ou : pour) l’économie », mais donne : « secrétariat pour l’économie ». Comme ce n’est pas un vulgaire secrétariat administratif, mais un dicastère, on peut envisager l’uniformisation sur la majuscule de Secrétairerie d’État, même si cette dernière a un rôle prééminent.

 

Encore une fois, personne ne peut émettre d’avis péremptoires, tranchés, sur l’orthotypographie de ces cas d’espèce !  Le souci justifié de vouloir uniformiser d’après la logique peut, ainsi, conduire à une inflation critiquable de majuscules.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mot du 28 décembre 2019 (2)

La devinette/jeu de mots du jour

Due,  cette  fois,  à  Jean-Pierre  Bailly,  que  je  remercie ( =  une expression à trouver) :

 

                      « Se retrouver sous l’averse, sans protection aucune, jusqu’au parc animalier… »

 

(Réponse : lundi 30 décembre.)

Le mot du 28 décembre 2019 (1)

Réponse à la devinette/dingbat de vendredi

 

                       « Joyeux Noël ! »

(=  joyeux   +    « no L »    >    il manquait la lettre L, et, comme cela était attribué à Churchill et censé être adressé à de Gaulle, ce message pouvait mêler français et anglais…)

 

Bien connue pour être une des étoiles (pas uniquement à Noël) des dictées, Mme Marie-Clotilde Barraud de Lagerie a été prompte à fournir, la première,  la bonne réponse…  En guise de prix, puisqu’il ne s’agissait pas d’un concours, elle reçoit ici toutes nos félicitations !   :o)))

 

Le mot du 27 décembre 2019 (3)

 

L’expression du jour

 

En 1962 est paru dans la collection du Masque un roman policier d’un dénommé Charles Franklin intitulé Pour les beaux yeux de Miranda. Ce roman, traduit (si on ose appeler ça comme ça) de l’anglais, aurait dû être envoyé immédiatement au pilon tellement c’est une escroquerie à l’égard des lecteurs-acheteurs  :  les fautes de français et les erreurs de traduction (à-peu-près, approximations, confinant parfois aux contresens) y regorgent…

On n’accepte pas qu’un boucher mette en vente de la viande pourrie, qu’un poissonnier refile à sa clientèle des bars hors d’âge, etc. Il devrait en être de même au sujet d’éditeurs peu scrupuleux qui mettent sur le marché des textes comportant des dizaines et des dizaines, voire des centaines, d’erreurs !

Tout éditeur (« éditeur » ?) vendant des ouvrages pourris de fautes, parce que n’ayant pas été relus sérieusement, n’ayant pas été contrôlés  par de vrais correcteurs professionnels qualifiés, ni traduits par de vrais traducteurs professionnels, devrait être poursuivi pour tromperie sur la marchandise (car pour ces gens-là les livres sont de la « marchandise » !). Et lesdits ouvrages devraient être retirés de la vente.

Étonnamment, au sein de ce « polar » à l’histoire médiocre,  surgit une expression ancienne dont la signification doit sans doute, en presque 2020, échapper à nombre d’usagers du français. À savoir : « … n’était pas homme à être pris sans vert ». Il faut comprendre que la personne en question, étant sans cesse sur ses gardes, ne peut jamais être surprise, ne peut en aucun cas se laisser prendre au dépourvu…

Cette expression nous vient d’un jeu, d’un divertissement, pratiqué autrefois (dès le XIIIe siècle ?), sans doute surtout par les nobles.  Chaque personne ayant accepté de participer au jeu devait impérativement, entre le 1er et le 31 mai, porter sur elle quelques  feuilles  vertes, obligatoirement fraîchement cueillies du jour. Toute personne « prise sans vert » ou prise par un autre participant avec des feuilles fanées, devait payer une amende. Le total des amendes était ensuite consacré à l’organisation d’un repas en commun, d’une fête…