La question du jour (et la réponse)
« Très heureuse de retrouver vos « mots du jour ».
À propos de l’ire incontrôlée d’un certain homme politique, j’ai lu plusieurs fois : » il perd ses nerfs ». Expression ancienne, ou invention récente ? Je connais « perdre le contrôle, perdre son sang-froid, sortir de ses gonds », ou, plus familiers, « péter un plomb, péter un câble »… Voulez-vous avoir la gentillesse de m’éclairer ? Merci. Cordialement. »
La fréquence de l’emploi de taper sur les nerfs, porter sur les nerfs, perdre ses nerfs, donner sur les nerfs, avoir les nerfs à vif, etc., chez les écrivains du XIXe siècle, plutôt dans la seconde moitié de ce siècle, me conduit à vous répondre que, concrètement, l’expression est entrée dans l’usage vers 1850-1860. Mais…
… Mais on trouve déjà, en 1593, dans le Dialogue d’entre le Maheustre et le Manant, contenant les raisons de leurs débats et questions en ses présents troubles au royaume de France, de François Cromé* : « Le duc de Guise perdit ses nerfs », avec la même acception.
*Je ne garantis pas l’orthographe de ce nom, qui n’est peut-être qu’un pseudonyme. François Cromé, ou Chromé, ou……….., qui serait l’auteur de ce texte, aurait été un ligueur, membre du conseil des Seize (sorte d’état-major des ligueurs parisiens réunissant les chefs catholiques des seize quartiers de la capitale).