Archives mensuelles : août 2022

Le mot du 25 août 2022 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)

            « Monsieur Colignon, bonjour,
            Outre l’absence du déterminant avec « en », pourriez-vous  me préciser la subtilité d’emploi entre les prépositions «en » et « dans le » ou « dans la » ?
            Il me semble que dans l’exemple « en forêt » « en » a une valeur d’itération alors que, avec « dans la forêt », « dans » introduit une action plus ponctuelle.

            Avec mes remerciements anticipés, je vous souhaite une bonne journée.


            Bien cordialement. »

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Bonjour !

Personnellement, je ne vois pas de différence de signification entre :

« Dans une forêt, dans les forêts, dans la forêt,  il n’est pas rare de s’égarer… »

et :

« En forêt, il n’est pas rare de s’égarer… »

Y a-t-il des nuances de signification, mais seulement dans certains contextes…?

Bien cordialement.

Le mot du 25 août 2022(1)

La question du jour (et la réponse)   

        « Monsieur,

            « Dans « Souvenirs d’égotisme », Stendhal écrit :
« Je regarde et j’ai toujours regardé mes ouvrages comme des billets à la loterie. Je n’estime que d’être réimprimé en 1900. Pétrarque comptait sur son poème latin de l’Africa et ne songeait guère à ses sonnets. »

            Par « je n’estime que d’être », faut-il bien entendre « j’estime seulement être », ou autre chose ?

            Je vous salue respectueusement.

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Bonjour, Monsieur,

Je n’aime pas beaucoup Stendhal, à cause de ce que j’estime être la pauvreté (voulue, disent certains) de son vocabulaire, de ses multiples répétitions des mêmes mots.

Ici, il s’agit d’une formulation que je trouve critiquable (temps employé, etc.).  Stendhal (mort avant 1900, bien sûr) déclare, semble-t-il : « J’ai toujours comparé mes ouvrages à des billets de loterie, qui pourraient, ou non, à leur parution, avoir la chance de plaire à des lecteurs. Mais je n’estimerais avoir réussi des œuvres que si celles-ci pouvaient être encore réimprimées après 1900… »

Bien cordialement.

Le mot du 21 août 2022 (2)

Le j’m’en-foutisme du jour

Incultes ou, plutôt, j’m’en-foutistes, ces rédacteurs du site Tripadvisor qui indiquent ce jour en gros titre : « Voyages à Norvège »…

Bien des sites donnent à penser que l’équipe rédactrice « balance » n’importe quoi sur le Web, sans relecture sérieuse (… sauf, peut-être, pour les prix proposés), sans respecter les internautes…

Napoléon disait à ses « grognards » : « Il vous suffira de dire : « J’étais à Austerlitz » (ou autre bataille demeurée célèbre), pour qu’on dise : « Voici un brave ! ».  » Aujourd’hui, le contenu de certains sites justifie la réplique-commentaire suivante : « Je suis rédacteur sur… – Ben, voilà un … ! ».

Le mot du 21 août 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

‌           

            « Bonsoir, Monsieur,


            J’espère vous trouver en bonne santé. Peut-être êtes-vous en vacances, auquel cas je vous les souhaite bonnes.

            Quand vous aurez un peu de temps, pourriez-vous me préciser si la phrase suivante est correcte, ce dont je vous remercie par avance ?


« Je m’assure que lors de la création de son compte mon proche ait bien renseigné mon nom et prénom dans l’onglet « validation » afin d’être indemnisé(e). »

            J’aurais écrit : « mon proche
a bien renseigné mes nom et prénom… »

            Meilleures salutations.

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Bonjour, Madame,

Les ouvrages puristes déclarent que le verbe « assurer », employé au sens de « vérifier, se rendre certain de quelque chose », doit être suivi d’un verbe à l’indicatif, et non au subjonctif.  Car son sens implique la certitude d’un fait : il est donc normal d’employer l’indicatif, qui est le mode de la certitude, du fait, du réel; le subjonctif serait contradictoire, car c’est le mode de l’incertitude, de l’hypothèse, du virtuel.

Mais, s’il faut vérifier, c’est que l’on n’a pas de certitude absolue :  au moment où l’on s’assure, rien ne permet donc de dire que le fait est bien certain. Il y a doute…  Le subjonctif est alors plausible, possible selon moi : « Il faut s’assurer qu’ils puissent bien être là pour 11 heures », et pas seulement : « Il faut s’assurer qu’ils peuvent être là » et « Il faut s’assurer qu’ils pourront être là »…

L’anglicisme  « renseigner » doit être banni… Employer « donner », « indiquer », etc.

Bien cordialement.

Le mot du 19 août 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

             « Bonjour, Monsieur,


            Je suis correctrice et ai eu l’honneur de vous avoir comme formateur en 2003/2004.  J’ai dix-huit ans de pratique, mais, bien sûr, je m’interroge et apprends encore chaque jour.
J’ai une question à vous soumettre :


           
« Cette ourse blanche-là » : faut-il mettre le trait d’union ou pas ?


            Nous ne sommes pas dans le cas où un élément s’interpose entre le nom et le démonstratif ou l’adverbe. Cependant, le trait d’union me gêne dans le cas d’un nom à plusieurs mots, même si je pense qu’il est nécessaire. Qu’en est-il,  selon vous ?

            Merci d’avance. »

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Bonjour,

Merci pour ce message sympathique.

La plupart des auteurs s’alignent sur « cette ourse-là » et sur « cette ourse blanche là ».  Cette non-uniformisation découle du recul devant un « mot composé » qui serait « blanche-là »    (« cette ourse blanche-là »)… où « là » ne serait, visuellement,  associé qu’à « blanche ». Or « blanche-là » est fâcheux, et le manque d’unification,  lui,  est gênant.  Il faut donc faire preuve d’inventivité logique, en assurant l’uniformisation avec le trait d’union tout en rattachant le « là » aux deux mots…

La solution consiste alors à mettre le trait d’union entre deux espaces  :  « cette ourse blanche  –  là ». (« Ces pommes de terre  –  là »;  « Ces femmes d’État  –  là »…).

Bien cordialement.

Le mot du 11 août 2022 (2)

Les bourdes du jour

            « Bonjour, cher Monsieur,


            Voici un exemple tiré du
Figaro de ce jour 11/08/2022, page 2, sur le climat (5e colonne) :

« … la hausse de température globale observée depuis le début de l’air industriel. »

            Et un peu plus loin :

« Mais la probabilité de connaître des évènements caniculaires augmente fortement d’années en années. »

            Cordialement et merci pour votre travail ! »

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Bonjour, Monsieur,

Eh oui !…  Même, entre autres, des médias censés naguère respecter la langue française en sont là…  Manque de concentration, d’attention, des bipèdes en ces années 2020…  Reflet du niveau réel d’une bonne partie des 99,99999 % (quasiment !!) de titulaires annuels du bac…

Bien cordialement.

Le mot du 11 août 2022 (1)

L’agenda

La dictée Jules-Verne 2022 est fixée au mercredi 26 octobre après-midi, dans l’auditorium de l’hôtel du département de Loire-Atlantique, 3, quai Ceineray, à Nantes.

Toutes les précisions concernant la date, le lieu, les modalités d’inscription (= à partir du 30 septembre) seront données vers les 15-20 septembre.

Le mot du 10 août 2022 (1)

Le palmarès de la 8e « Dictée à la p(l)age » de Leucate (28 juillet 2022)

Récompensés par de très nombreux lots, voici quels ont été les lauréats de la dictée :

Cadets : 1. Nausicaa Albert-Reynaud; 2. Justine Panicot; 3. Lou Senes; 4. Jules Salas; 5. Arthur Donnen; 6. Yohann Sauboua.

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Juniors : 1. Jorge Gelade; 2. Maëlis Tourtebatte; 3. Paul Poirier; 4. Solène Sanz.

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Adultes : 1. Jacques Lagarrigue, 1,5. f.; 2. Daniel Tourtebatte, 2 f.; 3. Karen Tourtebatte, 3 f.; 4. Didier Muller; 5. Clotilde Heinrich; 6. Gilles Genicot.

Hors concours (= vainqueurs de l’an dernier) : 1. Françoise Panicot; 2. Line Chauvin; 3. Rémy Oolive de Laute.

Le mot du 8 août 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Monsieur Colignon, s’il vous plaît,

            Êtes-vous d’accord avec moi pour dire que la syntaxe de la phrase suivante n’est pas correcte ?

« Il y a, à la fois, des différences et des similitudes entre les blessures paternelles et maternelles. »   (Quelle différence y a-t-il entre une poule ?)

            J’écrirais plutôt (tant pis pour la répétition) :

« Il y a, à la fois, des différences et des similitudes entre les blessures paternelles et les blessures maternelles. »

            Merci beaucoup, et bonne journée ! »

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Bonjour,

La phrase est beaucoup plus compréhensible avec la répétition !

Cordialement.

Le mot du 7 août 2022 (2)

La question du jour (et la réponse)     

            « Cher Monsieur,

            Pourriez-vous m’expliquer la raison pour laquelle le terme « Arabie Saoudite » prend un S majuscule à l’adjectif ? C’est en tout cas ce que préconisent le Grand Larousse universel et le « Jouette », or cela va à l’encontre, me semble-t-il, des règles usuelles d’orthotypographie. Mais peut-être n’y a-t-il aucune raison logique ?


            Comme toujours, je vous remercie par avance pour votre réponse, et vous souhaite un bon été. »

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Bonjour,

Si vous consultez tous les dictionnaires et encyclopédies parus, vous trouverez assurément, çà ou là, quelques discordances qui ne doivent pas remettre en cause les graphies bien établies par la logique et  ─   ou    ─  par l’usage…  Quant à André Jouette, la très grande estime que je lui porte ne m’empêche pas de constater  ses  petites faiblesses en orthotypographie.

Bien cordialement.