Archives de Catégorie: A lire au jour le jour

Le mot du 28 avril 2024 (1)

AGENDA

L’Association des écrivains combattants (AEC), 13, avenue de La Motte-Picquet, 75007 Paris, doit renoncer à organiser son 92e Après-Midi du livre – et la dictée afférente – en la caserne principale de la Garde républicaine. Cet Après-Midi du livre se tiendra alors, toujours le samedi 8 juin, en l’hôtel particulier des Gueules cassées, 20, rue d’Aguesseau, 75008 Paris, de 14 h 30 à 18 heures. Ces nouveaux lieux ne permettront pas l’organisation d’une dictée.

Le mot du 18 avril 2024 (2)

Bourdes de prononciation

            L’animateur-présentateur Julien Courbet, qui fait partie des stars de l’audiovisuel, est aujourd’hui surtout connu pour l’émission de défense des consommateurs « Ça peut vous arriver », simultanément sur RTL et sur M6.

            S’il met au service des citoyens la rigueur d’une équipe d’avocats et d’experts, sans négliger une présentation  parfois burlesque qui apporte le sourire dans un contexte d’arnaques plongeant bien des gens dans le désarroi, voire la misère, notre homme se montre moins rigoureux sur la prononciation de certains noms propres. Quelquefois, en écoutant les conseils d’auditeurs incompétents…

            Entre autres, et je m’en tiendrai ici à des lieux que je connais bien… :  «  Broglie » est le nom d’une petite commune de Normandie, située non loin de Bernay, dans le département de l’Eure. Le nom de ce village se prononce comme il s’écrit : « bro – gli » [bʁɔgli]. Le o est prononcé [ɔ] et le g est prononcé comme dans le mot gloire.

               Le site fut occupé par un château fort  érigé sur une terrasse séparée du plateau commandant la vallée de la Charentonne, et connu sous le nom de château de Chambrais, que Guillaume le Conquérant confia en 1071 à Henri de Ferrières.

             Simon Arnauld, marquis de Pomponne, ministre de Louis XIV, reconstruisit partiellement ce château, qui fut acquis, en 1716, par François-Marie de Broglie. En 1742, Louis XV érigea Chambrais en duché-pairie sous le nom de « Broglie », qui est resté à la commune… 

            La famille de Broglie est une famille noble issue du Piémont, et dont la prononciation s’écarte de l’orthographe. En piémontais,  « gli » correspond à un seul son, le l mouillé, noté [ʎ], dont la prononciation se rapproche de [j], comme à la fin du mot chenille. On devrait (mais les linguistes sont bien divisés !) donc prononcer [bʁɔj] « broille » si l’on reprend la prononciation qui est le plus souvent donnée dans les dictionnaires.

            Si la prononciation piémontaise a été abandonnée depuis un certain temps pour la commune et pour le château, elle a été conservée, en gros, pour le nom de famille, puisque l’on note des variantes : aujourd’hui, la prononciation « breuil » ou « breuille » est largement plus répandue face à « broïl’ » ou « broïlle ». Sauf erreur, c’est le cas  quand on parle de Louis de Broglie, qui a obtenu le prix Nobel de physique en 1929, ou de Gabriel de Broglie, chancelier de l’Académie de France.

               Par ailleurs, notre Aquitain s’obstine à prononcer « La Bole » le nom de la fameuse station balnéaire de Loire-Atlantique,  La Baule, dont le nom se prononce comme « la Gaule ».  Et où il présentera son seul-en-scène à « L’Atlantia »…  Ben non : la superbe salle de spectacles (et palais des congrès) s’appelle « Atlantia », sans article !

            Pour terminer sur une bévue sortie ce matin :  Julien Courbet a parlé  des « Charentes-Maritimes »…  Ah ben non, une fois encore : il y a le département de la Charente, celui de la Charente-Maritime, et l’on peut, à la rigueur,  évoquer ces deux entités en disant « les Charentes »…   Mais « les Charentes-Maritimes » est une grosse bourde.

            Pour son engagement en faveur des animaux malheureux et maltraités, pour sa détermination en faveur des personnes roulées, bernées, escroquées par des filous, par des aigrefins usant d’arnaques contre lesquelles les pouvoirs publics, l’Administration et les élus ne font rien, il sera beaucoup pardonné à Julien Courbet !

Le mot du 18 avril 2024 (1)

La remarque du jour

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            Vu ce titre, ce matin, dans une rubrique de village de L’Est républicain :

« Paul Verlaine ouvre ses portes… »

             Je croyais qu’il était mort.  (Il s’agit, bien entendu, du nom d’un collège.)

            Y’a des claques qui se perdent (et aussi des traits d’union) !

            Bien cordialement. »

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Cela fait partie des grandes ignorances de base en orthotypographie… du type : « J’ai vu Roland Garros samedi !   –   Ah bon !?  Comment va-t-il ?… » Non, bien sûr : l’interlocuteur a vu… les courts de tennis de Roland-Garros (avec un trait d’union), lieu ainsi désigné en hommage à l’aviateur français mort en combat aérien en 1918. Les poèmes de Victor  Hugo  =//=  la rue Victor-Hugo, la bibliothèque Victor-Hugo, le lycée Victor-Hugo, le cinéma Victor-Hugo

Le mot du 13 avril 2024 (2)

La question du jour (et la réponse)



            « Bonsoir, Monsieur Colignon,


            J’ai entendu ce soir à deux reprises, sur France Inter, une nouvelle pour le moins époustouflante :
            S’agissant d’O.J. Simpson, il fut dit :
[Il] est mort, après avoir succombé à un cancer.
            Donc, voici un monsieur qui est mort deux fois. Je ne peux pas comprendre cette phrase autrement, n’est-ce pas ?

            Cordialement. »

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Bonjour, Madame,

Oui, exprimé ainsi, cela signifie assurément que la personne est décédée deux fois !!! Il suffisait de dire :

[Il]  a succombé à un cancer.

Bien cordialement.

Le mot du 13 avril 2024 (1)

« Tic » récurrent et indigence du vocabulaire

Sur France Inter, ce matin, dans l’émission du samedi consacrée à l’économie, une invitée n’a pas été fic…ue de sortir une phrase sans recourir à « en fait »…, rejoignant ainsi nombre d’ados au lexique réduit.

Le mot du 12 avril 2024 (1)

Le mot d’esprit du jour

« Le bruit ne fait pas de bien; le bien ne fait pas de bruit. » (Gabriel Hanotaux.)

Le mot du 9 avril 2024 (2)

Communiqué de l’éditeur édiSens :

Où est la faute ? 2 – Testez et améliorez votre niveau de français

À paraître courant premier semestre 2024. Déjà disponible en pré-ventes !

Auteur : Jean-Pierre Colignon

 « Il est l’heure de manger les enfants ! »

 Ahhh ! Comme l’oubli d’une virgule peut être lourd de conséquences…! Repérez les fautes parmi les 750 nouvelles questions de ce 2e opus du désormais incontournable Où est la faute ? de Jean-Pierre Colignon.

Accents, ponctuation, accords des verbes, des adjectifs et des noms, majuscules et minuscules, orthographe, grammaire, syntaxe… Un livre-jeux qui fournit des réponses sérieuses et rigolotes pour améliorer son niveau de français en s’amusant, seul ou entre amis.

16,00 € TTC

Le mot du 9 avril 2024 (1)

La question du jour (et la réponse)

              « Bonsoir, monsieur Colignon,

               « Dans ce texte sur les Jeux olympiques, les graphies suivantes sont-elles acceptables ?

« ces premiers jeux de ma transhumance quadriennale »  (C’est la flamme qui parle)

« les jeux paralympiques »

« à Mexico, les athlètes noirs américains dénoncent le racisme »

« l’australienne Cathy Freeman »

« la Guerre froide »

            Comme ce sont tous des problèmes de majuscules (ou pas), je sollicite vos lumières… Je doute de l’exactitude de ces graphies. Mais peut-être ai-je tort…

            Merci. »

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1°  la guerre froide  (deux minuscules = pas chrononyme) ; répondu il y a quelques jours;

2°   les Jeux paralympiques;          (nom propre)

3°   l’Australienne Cathy Freeman;   (gentilé nom propre)

4°   les athlètes noirs américains;      (adjectifs)

5°  « ces premiers jeux de ma transhumance quadriennale » (C’est la flamme qui parle)  =   en 1896 ou 1900  ?… >  =  ces premiers Jeux (olympiques).

Bien cordialement. Bonne journée.

Le mot du 8 avril 2024 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

          Je lis, dans cet article (lien ci-dessous) du HuffPost :

          « Face à la presse, le maire Jean-Marie Vilain s’est lui exprimé avec émotion dans l’après-midi. » 

          Normalement, il faudrait mettre le nom du maire en incise, mais passons…

          Ce qui m’interroge, c’est ce « s’est lui exprimé ». Ça ne veut rien dire !

Il faut absolument mettre le mot lui entre guillemets, non ?

          Merci, et bon lundi ! »

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Bonjour,

  Oui  (« le maire, Jean-Marie Villain, s’est »), mais on peut hésiter sur le « persillage » ou, familièrement, « ponctuation d’asthmatique »:   « Face à la presse, le maire, Jean-Marie Vilain, s’est,  lui, exprimé avec émotion dans l’après-midi », car la mise en incise de « lui » est obligatoire. À l’oral, on marque deux pauses, en insistant très souvent, par la prononciation, sur « lui »…

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Réponse à la réponse :

Merci.

Je ne connaissais pas cette acception du mot persillage, mais je la trouve appropriée.

Et je comprends aussi l’hésitation…

Souvent, j’entends des gens de radio lire leur texte sans marquer ces pauses et sans insister sur le mot en incise. C’est alors incompréhensible.

Le mot du 6 avril 2024 (1)

Le petit point de grammaire du jour

accaparer v. tr.

            Deux c et un seul p – « S’accaparer de quelque chose » est un solécisme ; il faut dire et écrire : accaparer quelque chose,   car ce verbe n’est pas pronominal ! Ou bien : Ils se sont emparés de…

Extrait du Dictionnaire moderne et pratique des difficultés du français , Jean-Pierre Colignon, Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ).