Archives mensuelles : septembre 2017

Le mot du 30 septembre 2017 (1)

La dictée à l’UCO d’Angers, pour la délégation Grand Ouest de la Société française des traducteurs, à l’occasion de la Journée mondiale de la traduction, s’est déroulée dans une ambiance très conviviale.  Peu de traducteurs sont familiers de ce type d’animation ludo-culturelle, cela a donc été une découverte pour bon nombre d’entre eux…

Lauréat de cette dictée : M. Jean-Paul Gautier, qui n’est pas traducteur (la dictée était ouverte à tous), mais un familier des dictées dans l’Ouest !

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Le mot du 29 septembre 2017 (2)

La bévue du jour

 

            Oh ! Elle n’est pas « du jour », cette bourde !  Mais le tout récent Salon du livre du Croisic « Plumes d’équinoxe », ce dernier week-end, rendait hommage à Jules Verne. Aussi ma dictée comportait-elle, entre autres,  des jeux de mots/pièges de sens fondés sur des titres des « Voyages extraordinaires »…  Il fallait donc bien orthographier « Lilas et lis », « Lille mystérieuse » et « rayon verres », et non l’Île à hélice, l’Île mystérieuse et le Rayon vert.

Les correcteurs professionnels aguerris par des années de pratique le répètent sans cesse : « Plus c’est gros, plus ça passe ! ».  Alors qu’un texte sera vierge de « coquilles », on reste parfois pantois, sidéré, devant les « hénaurmités » subsistant dans les intertitres, les sous-titres, voire les surtitres et les titres… auxquels on aura pourtant  porté, avec rigueur,  la plus grande attention !

La maison Larousse, modèle de sérieux,  dut ainsi reprendre le tirage d’un ouvrage de linguistique consacré aux « connecteurs du langage », qui était sorti avec pour titre de couverture « les correcteurs du langage ».

Consultant différents ouvrages avant le Salon du Croisic,  je suis tombé sur une bévue dans le titre d’un roman de Verne publié chez Folio. On lit, sur la couverture : « le Secret de Wilhem Storitz »…  Or,  si l’équivalent de Guillaume est, en néerlandais, Willem,  et, en allemand, Wilhelm,  « Wilhem » serait une singularité… que Jules Verne n’a pas adoptée.  C’est le prénom allemand   –   Wilhelm  –  qu’il a choisi pour cette intrigue se déroulant en Hongrie méridionale.  (N. B. : en quatrième de couverture de l’ouvrage paru chez Folio,  le prénom est bien orthographié.)

Heureusement : cette « coquille titrière » n’est sans doute pas tombée sous les yeux de Jean-Yves Paumier, chancelier d’honneur de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, directeur artistique du Salon du Croisic, et très grand spécialiste de Jules Verne : il en eût fait un infarctus ! 

 

Retenez bien ce conseil, correcteurs,  journalistes et éditeurs : relisez les titres vingt fois plutôt qu’une !

 

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Le mot du 29 septembre 2017 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

          « Bonsoir, Monsieur,

           Je viens de lire un article extrait de l’Humanité, sur la jeunesse tragique de Raphaël Esrail, rescapé d’Auschwitz, et je tombe sur la phrase suivante : “ La première leçon de l’Holocauste, c’est qu’en toutes circonstances un homme doit être considéré comme un homme, et respecté.”   Et je me pose la question suivante : “Doit-on écrire en toute circonstance ou en toutes circonstances ?”

 

            Merci pour le temps que vous voudrez bien consacrer à y répondre. »

 

             L’emploi très fréquent d’expressions et locutions comportant  circonstances au pluriel inciterait à adopter ledit  pluriel…   Pourtant,  je crois que le singulier est plus juste, au sens de « en n’importe quelle circonstance », « quelle que soit la circonstance », alors que pour exprimer le pluriel il faut dire : « dans toutes les circonstances » :

 

« En toute circonstance, il restait impassible »

« Dans toutes les circonstances, il restait impassible ».

 

J’en profite pour revenir sur la question des expressions et locutions avec sans, car on m’a posé plusieurs fois des questions  sur ce point au Salon du livre du Croisic, le week-end dernier.

Le bon sens, la logique, le raisonnement conduisent en certains cas à opter sans barguigner soit pour le pluriel, soit pour le singulier, mais dans la plupart des cas il faut admettre le « ad libitum », car deux raisonnements sont licites.   On peut préférer « un ciel sans nuage » (= on n’y distingue pas le moindre nuage), ou opter pour « un ciel sans nuages » (= on n’y voit pas de nuages).  Il est inutile, dans ce dernier cas,  de perdre son temps sur ce faux problème.

 

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Le mot du 28 septembre 2017 (3)

AGENDA (rappel)

Dans le cadre de la Journée mondiale de la traduction, et de la réunion de la Société française des traducteurs (délégation Grand Ouest), une dictée est organisée samedi 30 septembre, à l’Université catholique de l’Ouest, à Angers.

Dictée ouverte à tous, participation gratuite, pas de préinscription obligatoire. Contrôle, enregistrement des dernières inscriptions, distribution des copies à partir de 14 heures, dans le hall du bâtiment E (René-Bazin) pour commencer la dictée à 14 h 30 (amphithéâtre Diès).

Entrée et parking : 3, rue Rabelais.

Au plaisir de vous y voir !

 

Programme prévisionnel de la journée :

9 h 30 Café d’accueil

10 h Traduel anglais > français, menée par la délégation SFT Grand Ouest

11 h Pause-café

11 h 30 Etat des lieux et avenir des solutions d’aide à la traduction, par Emmanuel Planas

12 h 30 Déjeuner

14 h Reprise et installation pour la dictée

14 h 30 Dictée par Jean-Pierre Colignon

15 h 30 Pause-café

16 h Correction croisée par les participants sous la direction de Jean-Pierre Colignon

16 h 30 Remise des prix

17 h Annonce des futurs événements SFT et questions/réponses sur la traduction

17 h 30 Fin de la Journée mondiale de la traduction.

 

 

 

Le mot du 28 septembre 2017 (2)

Le janotisme du jour

 

Alors que j’ai parlé récemment des janotismes (ou jeannotismes), le Canard enchaîné de cette semaine cite dans sa rubrique « Rue des Petites Perles » (je respecte l’orthotypographie du Palmipède) un savoureux exemple de cette maladresse grammaticale qui aboutit à des contresens le plus souvent désopilants :

« Les gendarmeries* [ …] n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette affaire […] impliquant un décès sans accord préalable du procureur de la République. »  La signification de la phrase relevée par le Canard dans Nice-Matin est claire : quelqu’un est décédé sans avoir demandé la permission du proc’ !

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*Il y a bien gendarmeries, et non gendarmes : ce n’est pas forcément une « coquille ».

 

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            Un fidèle du site, M. Walter Sistelli, signale avoir entendu sur Europe 1 un mot-valise  / lapsus qui pourrait resservir en politique, volontairement cette fois :  « les perturbateurs  endoctriniens » !  :o))

Le mot du 28 septembre 2017 (1)

Le barbarisme du jour

,

 

            Un des auditeurs  –  un enseignant  –  intervenant dans l’émission de France Inter ce jeudi matin, dont l’invité était M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale,  a employé, pour désigner Mme Najat Vallaud-Belkacem, l’expression  « votre  prédéceptrice »…

Certes, Mme Vallaud-Belkacem a bien précédé M. Blanquer au même ministère, mais « prédéceptrice » ne peut pas être un néologisme admissible en tant que féminin de prédécesseur…  Il y a là un « mot-valise » fautif  dû à un mélange avec préceptrice, féminin de précepteur (et non de « percepteur »)…

Quel serait le « bon » féminin, ou… le moins mauvais ? « Prédécesseuse », « prédécesseure », « prédécéceresse », « prédécessrice » (eh oui, on trouve, mais très rarement, cette version même dans des textes officiels !!) ou « prédécétrice » ?   « Prédécesseuse » a été, est toujours, assez souvent employé, bien que la construction de ce  terme soit critiqué pour la raison qu’il n’y a pas de verbe « prédécesser »… (Pour des puristes, le suffixe –euse ne peut être conçu que lorsque le radical du mot masculin a donné un verbe usité [qui serait donc, ici, « prédécesser »].) L’usage, qui finit toujours par être le plus grand des grammairiens, tranchera sans doute entre prédécesseuse et prédécesseure

 

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Le mot du 26 septembre 2017 (2)

La question d’orthotypographie du jour

 

          « Dans un « Mot du jour »  tout récent consacré à une faute d’orthotypographie commise à propos du nom propre de période historique la Grande Dépression, vous écrivez que l’escroc (= le héros du film  la Barbe à papa, de Peter Bogdanovich) « vend des bibles à des prix éhontés » (c’est le texte de l’article de Télérama)Ne faudrait-il pas une majuscule à Bible ? »

 

Un rappel, tout d’abord : contrairement aux titres d’œuvres (entre autres, les œuvres littéraires et journalistiques : romans, essais, Mémoires, revues, bulletins, fables, poésies, journaux…), les noms des livres sacrés s’écrivent en caractère romain (et non en italique), sans guillemets,  dans un texte en romain, et prennent une majuscule :

La Bible englobe l’Ancien Testament et le Nouveau Testament

(et en italique dans un texte en italique : La Bible englobe l’Ancien Testament et le Nouveau Testament)

Le Coran se divise en versets et sourates.

 

La majuscule à Bible reste obligatoire quand l’acception est  « texte sacré » :

 

Le chef de l’État lit tous les soirs à sa femme un passage de la Bible…

Tous les membres du Conseil constitutionnel ont juré sur la Bible fidélité au roi.

 

Mais le mot devient un nom commun, sans majuscule, quand il désigne l’objet = un livre :

 

Cette encyclopédie est une bible, pour moi !

Il possède plusieurs bibles imprimées sur du papier pelure.

 

 

Le mot du 26 septembre 2017 (1)

Création d’une dictée… à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime) !

Une première dictée sera organisée le samedi 14 octobre, à 15 heures,  à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime. Gratuite, ouverte à tous, dotée de lots, elle se tiendra en la médiathèque-bibliothèque…

Pour une bonne organisation, les inscriptions préalables sont souhaitées, mais non obligatoires : dans la mesure des places disponibles, les inscriptions seront admises jusqu’au dernier moment, y compris sur place. Contrôle,  enregistrement des inscriptions, distribution des copies et installation à partir de 14 h 30.

Médiathèque-bibliothèque : 05 46 32 61 00.

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Le mot du 25 septembre 2017 (4)

La question du jour (et la réponse)

 

           « Bonjour,
Quel nom porte l’erreur de syntaxe très souvent, trop souvent, rencontrée au cours de mes lectures, erreur dont je vous rapporte ci-dessous le dernier exemple relevé.
Il s’agit d’un récit dont les personnages sont une femme et un homme déjeunant au restaurant ; voici la phrase fautive écrite à leur propos : « Arrivé au dessert, la tension était devenue insupportable ».
Merci de bien vouloir me rappeler le terme exact relatif  à cette forme fautive de rédaction.
Bien cordialement. »

 

Ce type de phrase maladroite, grotesque (« J’ai apporté des cadeaux pour les enfants qui sont dans la valise » ;  « Le fuyard a été arrêté au volant d’une camionnette par les gendarmes en état d’ébriété » ; « Mais c’est le chat de notre voisine qui tous les jours grimpe aux rideaux ! » ; « Vends vélo pour homme à huit vitesses » ; « Je viens chercher du bouillon pour ma grand-mère qui est malade dans un petit bol »…) s’appelle un « janotisme », ou « jeannotisme » : d’après Jeannot, diminutif du prénom Jean, qui, notamment au XIXe siècle, a désigné un benêt, un sot, un niais. On a dit : « C’est un Jean-Jean »  pour parler d’un gars un peu simplet…

Dans l’exemple que vous donnez, le janotisme est un peu atténué par le fait que l’on a « arrivé », au masculin singulier, qui ne peut être lié au féminin tension.  Normalement (si je peux dire !!), on devrait avoir « arrivés »… pour « alors qu’ils en étaient arrivés au dessert »…

 

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Le mot du 25 septembre 2017 (3)

Palmarès (= les douze premiers) de la dictée du Salon du livre du Croisic (samedi 23 septembre) : 1re Mme Danièle Collombon, 6,5 f.; 2e Mme Marie-Jeanne Raynard; 3e Mme Monique-Marie Champy; 4e Mme Jeanne Moreau; 5e Mme Anne-Marie Thuriet; 6e Mme Joëlle Meunier; 7e Mme Stéphanie Thoby; 8e Mme Brigitte Hachin; 9e Mme Françoise Vallée; 10e Mme Catherine May; 11e M. Xavier Boutin; 12e Mme Daphné Victor.

 

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