Archives mensuelles : avril 2022

Le mot du 29 avril 2022 (1)

INFORMATION AGENDA

Le département du Loiret m’ayant demandé de créer la « Dictée géante du festival Ozonlir » qui se déroule sur une quinzaine de jours en mai, cette animation ludoculturelle sera organisée le

SAMEDI 14 MAI, à 14 h 30

en l’Hôtel du département du Loiret, à Orléans.

Le nombre des places disponibles est important, mais il est néanmoins nécessaire de s’inscrire.

Hôtel du département du Loiret : 02 38 25 45 45

Le mot du 28 avril 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Cher Monsieur,

            J’ai quelques questions à propos de l’usage des majuscules.

            Quel est-il dans les mots « direction » et « bureau » (dans une association, un organisme).
            On voit souvent ces mots écrits avec une majuscule ; je suppose que c’est parce qu’il s’agit d’un bureau ou d’une direction bien particuliers, incarnés par des êtres humains que l’on peut nommer. Et aussi pour qu’on ne confonde pas avec les autres sens de ces mots
(meuble et orientation) quoique le contexte écarte généralement l’ambiguïté.

            Je m’interroge aussi sur le mot « poste ». Je crois qu’il faut écrire La Poste, avec les deux majuscules, car c’est un nom propre.
            Mais je pense qu’on peut écrire « envoyer par la poste, faire une réclamation à la poste »…

Qu’en pensez-vous ?

D’avance, je vous remercie.

Bien sincèrement.

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Bonsoir, Monsieur,

Je vous prie de trouver ci-dessous un extrait de mon « Dictionnaire orthotypographique moderne » paru au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes de Paris (CFPJ).

bureau   n. m.

Désignant un organisme unique dont la compétence est nationale, voire internationale, bureau prend la majuscule, alors que les autres termes restent avec une minuscule (sauf les noms propres et assimilés) :

le Bureau central de renseignement et d’action (BCRA)

le Bureau international du travail (BIT)

le Bureau des longitudes

le Bureau international de l’heure (BIH)

Quand il s’agit d’un service, d’un département, d’un organisme appartenant à l’administration qui n’a pas un niveau national, bureau reste avec une minuscule initiale, et l’on met une majuscule au(x) substantif(s) déterminatif(s) :

le bureau des Taxes indirectes

le bureau du Commerce extérieur

le bureau régional des Bois et des Forêts

Ce qui précède expose la règle généralement suivie, qui s’appuie sur la notion de la majuscule d’unicité, logique assurément. Mais la logique, ici, est limitée par la très gênante non-uniformisation des termes qui déterminent : le Bureau national des naturalisations ≠ le bureau départemental des Naturalisations [exemple inventé pour le besoin de la démonstration]. Deux logiques s’ouvrent donc à celles et ceux qui veulent obtenir des textes composés avec le plus de bon sens possible : 1° Ou bien unifier sur Bureau le Bureau national des hypothèques / le Bureau régional des hypothèques / le Bureau communal des hypothèques, ce qui semble abusif, excessif, pour les administrations à caractère local ; 2° ou bien unifier sur le « tout minuscule » dès lors que le service administratif n’est pas de compétence nationale : travailler au Bureau national de la protection de l’enfance / travailler au bureau régional de la protection de l’enfance / être employé au bureau municipal de la protection de l’enfance… La minuscule à bureau apparaît comme insuffisante quand l’organisme est de niveau provincial, régional, départemental. Surtout aux yeux de l’Administration… et de ceux qui y travaillent, en particulier les cadres, les chefs de bureau…

Tout ce qui vient d’être dit s’applique à service, direction, office, centre, commission, délégation, caisse, conseil

  • D’après la terminologie adoptée par l’armée française, l’État-Major général* comporta quatre bureaux (que l’on retrouvait aux niveaux subalternes) : le premier bureau, chargé des effectifs, devait être en mesure de donner très exactement la situation des unités, avec les variations subies par les effectifs et les dotations en matériel ; il traitait également les questions d’organisation, de service courant et de relations administratives avec les autorités civiles ; le deuxième bureau était chargé du renseignement et des plans d’attaque ou de défense ; le troisième bureau était chargé des opérations et de la traduction de la tactique de guerre en ordres précis pour les unités intéressées ; enfin, le quatrième bureau était chargé des transports et du ravitaillement, et devait s’occuper des questions pratiques liées aux ordres du commandement (plans de circulation, infrastructures, casernements, questions cartographiques…).

            Dans des textes spécialisés ou traitant d’histoire, on trouve aussi bien  deuxième bureau que 2e bureau, ou 2e Bureau, et les dictionnaires de référence sont divisés (la forme en toutes lettres, sans majuscule, semble majoritaire dans la littérature générale…). Le tout est d’unifier. La répartition des tâches amena la création du cinquième bureau (contre-espionnage) alors que le deuxième bureau était concentré sur l’espionnage…

Voir : ADMINISTRATION ; DIVISIONS ADMINISTRATIVES.

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Oui, La Poste (avec deux majuscules depuis que c’est devenu plus une société commerciale qu’un service public)   (auparavant = la Poste)…

Sinon, déposer un paquet à la poste, aller à la poste, envoyer par la poste, etc.

Bien cordialement.

Le mot du 21 avril 2022 (2)

La bourde du jour


            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            Je lis dans le Journal du dimanche en ligne : 

            « Une vingtaine de députés LR pourrait être tentés par un accord avec LREM. » 

            Soit on accorde avec « vingtaine » et on écrit « tentée », soit on accorde avec « députés » (ma préférence) et on écrit « pourraient ».

            Mais le bric et le broc ne font pas bon ménage… ; la chèvre et le chou, non plus… Il faut trancher (pas la chèvre, mais plutôt le chou !). 

            Bien cordialement.

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Bonsoir,

J’espère que tout va bien.

Oui, bien sûr, « pâte à choux » et « pattes de chèvres » ne vont pas ensemble !!   :o)))

En effet, de nos jours on accorde généralement sur le pluriel, sur le terme concret (députés).

Bien cordialement.

Le mot du 21 avril 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour,

            Lorsqu’on écrit
« le Magen David » (bouclier de David, en hébreu) en tant qu’ « arme », doit-on mettre une majuscule à magen ? Personnellement, je ne la mettrais pas, cependant, c’est ce que l’on trouve la plupart du temps.

            Cordialement. »

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Bonjour,

Comme cela est l’équivalent d’ « étoile (en principe écrit avec une minuscule) de David », j’alignerai « bouclier » sur « étoile », avec une minuscule : « le bouclier de David ».

Mais, comme on peut y voir un symbole important, dans des écrits notamment  dus à des auteurs juifs on doit certainement trouver une majuscule à « Bouclier »… Ce qui amène à mettre logiquement une majuscule au mot hébreu, d’autant plus, justement, qu’il s’agit d’un mot étranger. Pour cette dernière raison, « bouclier de David » et « Magen David (ou Dawid) », voire, en italique, « Magen David« , ne sont pas incompatibles dans un même texte

Quant à « maghen », « Magen », « moguen », etc., je ne sais pas quelle orthographe on doit, le plus rigoureusement (??) possible, adopter.

Cordialement.

Le mot du 17 avril 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            Un ami journaliste dans la presse quotidienne régionale m’affirme que dans la « charte » de son journal on a introduit une subtilité quant à l’emploi des traits d’union dans les noms de voies publiques. Pour respecter les usages français (= avec des traits d’union), il  faut que le nom fasse référence à « un personnage, à un bâtiment, à un événement, à un lieu, etc. » 

            Sinon, pas de traits d’union  :   ils donnent l’exemple de « la rue des Petites neiges ».

            Vous êtes d’accord avec ça ?


            Merci, et bon week-end pascal !

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Je ne peux pas être d’accord avec cette « charte » abracadabrantesque qui établit une distinction stupide, et surtout  illégale…   Il n’y a pas, au sein de la République française,, plusieurs catégories de voies publiques, officielles ! Des rues « de qualité »  (« le cours Victor-Hugo », « la rue du 14-Juillet-1789 »)  et des artères « de second niveau » à négliger (« l’avenue des Cerisiers en fleur », « le boulevard des Petits flocons »…).  « Subtilité » ?!… Où ça, une subtilité (= raffinement de la pensée, finesse) !!???

Bien cordialement.

Le mot du 16 avril 2022 (1)

La première question du jour (et la réponse)

            « Bonsoir, Monsieur Colignon,

            Imaginons une conversation téléphonique entre deux amies. La conversation est interrompue, car il n’y a plus d’électricité, par exemple. Et l’une d’entre elles s’écrie :  » On a été coupées ! ».

            Étant donné qu’on ne les a pas coupées en petits morceaux, faut-il écrire « coupé » (sous-entendu « ça a coupé ») ou  » coupées » ?

            Merci bien d’avance de votre réponse.

            Bien cordialement. »

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Bonsoir,

On fait l’accord normal avec l’auxiliaire être :   « On a été coupées », « on a été interrompues », « on a été refaites »…

Bien cordialement.

Le mot du 15 avril 2022 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon.

            J’ai un problème d’accord à vous soumettre. Dans la phrase suivante (un peu bancale…) :

« Un peu de la neige dont les flocons étaient tombés pendant la nuit était restée sur les toits »

j’aurais écrit
« resté » (accord avec « un peu »). Qu’en pensez-vous ?



            Je vous remercie par avance pour votre réponse, votre aide est précieuse.



            Bien cordialement. »

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Bonsoir,

En principe, dans le cas des locutions adverbiales peu deun peu deun peu plus de, un peu moins de, le verbe, l’adjectif et le participe passé s’accordent avec le complément qui suit ces locutions, car on estime que c’est lui qui exprime l’idée dominante :

Un peu de neige fondue est tombée, vers minuit.

Bien cordialement.

Le mot du 15 avril 2022 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, monsieur Colignon,

            Dans la phrase
« la femme que je suis sûr d’avoir croisé », accorderiez-vous « croisé » avec « la femme » ? Je n’accorderais pas, mais je ne trouve pas de règle justifiant ou non cet accord.

            Je vous remercie par avance pour votre réponse.

            Bien cordialement. »

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Bonjour, Madame,

Je suis sûr d’avoir déjà croisé QUI ?  cette femme,  COD.  =   Je suis sûr de l’avoir croisée la semaine dernière.

Bien cordialement.

Le mot du 9 avril 2022 (3)

La devinette du jour

(ceci n’est pas un concours)

« Quelle est la figure géométrique qui correspond le plus à la jeune Solange ? »

(réponse le 12 avril 2022)

Le mot du 9 avril 2022 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)

            « Cher maître,


            Encore une question !

            Avant une énumération, comment faire avec une phrase qui se termine par un point d’exclamation ? Peut-on mettre les deux points (:) ou non ? Ou, encore, faut-il choisir entre l’exclamation (!)  ou les deux points ? Ou, encore, est-ce que l’un des deux doit éliminer l’autre ?

            Merci, Monsieur.

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Bonjour,

 Il faut éviter d’enchaîner un point d’exclamation et le deux-points     (Et que dire des « anciens » des années 1950-1960 !  :   Bobet, Ockers, Kubler, Coppi, Geminiani…)

Dans l’ « exemple » ci-dessus, il faut mettre le deux-points, et rejeter le point d’exclamation après l’énumération  =

Et que dire des « anciens » des années 1950-1960 :   Bobet, Ockers, Kubler, Geminiani !

Bien cordialement.