Archives mensuelles : novembre 2017

Le mot du 27 novembre 2017 (2)

Le plaisir des mots du jour

 

 

C’est en maîtrisant au mieux la langue française que l’on peut comprendre et savourer les traits d’esprit et la finesse des écrivains, des humoristes, des jongleurs de mots.  C’est également à cette condition que l’on peut soi-même s’essayer  à l’humour, aux jeux de mots, aux calembours, aux riches subtilités de l’esprit…

Citons un petit chef-d’œuvre  du génial Alphonse Allais, qui a réussi le tour de force de composer deux vers dont les 22 dernières lettres sont semblables, mais… qui ne riment pas, déplorait-il, pince-sans-rire !!

Les gens de la maison Dubois, à Bône scient

Dans la bonne saison du bois à bon escient.

Le mot du 27 novembre 2017 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Bonjour,
J’espère que vous allez bien !
Puis-je me permettre de vous poser une question d’ordre orthotypographique : doit-on mettre une  ou  deux majuscules, ou aucune, au courant cinématographique de la nouvelle vague ?
Les avis semblent diverger.
Mille mercis par avance de votre éclairage, si vous le voulez bien.

       Au plaisir de vous lire. »

 

Dans les dénominations historiques, littéraires, géographiques, artistiques, etc., formées d’un adjectif et d’un substantif, il y a (sauf  rares exceptions) une capitale si le nom est devant  –  la Ville éternelle  –, et deux capitales si l’adjectif épithète précède le nom  :  le Moyen Âge. Ici, il faut donc choisir entre   « nouvelle vague » (bas de casse  entre guillemets) ou Nouvelle Vague  (deux capitales sans guillemets)…

Cette dénomination est maintenant vraiment entérinée comme nom d’un mouvement cinématographique, donc ce sont les deux majuscules qui  constituent la meilleure graphie :

« La Nouvelle Vague  a rassemblé des cinéastes qui ont commencé à tourner dans les années 1950. »

 

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Le mot du 26 novembre 2017 (5)

L’ « écriture inclusive »… (Ce qui suit n’est pas la « libre opinion » dont j’ai annoncé la publication et la diffusion… Ce n’est qu’un petit texte.)

Un tout récent communiqué de la France insoumise est un « parfait » exemple du caractère compliqué, inutilement compliqué et peu lisible (voir les condamnations formulées par les associations de malvoyants et de dyslexiques), du système dit de l’ « écriture inclusive »…  Je reproduis chou pour chou ci-dessous un extrait de ce communiqué :

« Quel succès ! Ce week-end à Clermont-Ferrand, 1 500 participant⋅e⋅s étaient réunis pour la séance de clôture de la Convention de la France insoumise. Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’y sont associées en ligne. Vous pouvez retrouver tout le récit et la vidéo de cet événement sur lafranceinsoumise.fr/direct-convention-2017.

Ce processus de convention a permis à la France insoumise de se fixer de nouveaux objectifs, d’améliorer ses outils et ses modalités d’actions, et de préciser ses principes d’organisation. Quatre ateliers ont eu lieu au cours de ce week-end, pour élaborer la manière dont nous allons mener les trois campagnes choisies par le vote des insoumis⋅es. »

Si l’on met « 1 500 participant-e-s », il faut aligner : « réuni-e-s ». Ou, alors, garder : « participants étaient réunis »…  Est-ce simplifier la tâche des enseignants et des apprenants, de tous ceux et de toutes celles qui travaillent dans l’écrit, l’information, la communication, que de remplacer « 1 500 participants », ou « 1 500 participants (tes) », « des insoumis(es) »… par un système qui hache les textes ?…  Sans tomber dans des excès grandiloquents du type « C’est la langue française qu’on assassine ! »,  il est assurément permis d’affirmer que le nouveau système ne contribue pas à la lisibilité des textes, donc à leur compréhension immédiate. Ce n’est pas faire oeuvre utile au service de la population et de tous les francophones.

 

 

Le mot du 26 novembre 2017 (4)

Attention aux a priori (pour l’instant (?), sans trait d’union dans le Petit Larousse et le Petit Robert) : on a le droit d’imaginer, dans un exemple, un dîner qui réunirait aujourd’hui MM. et Mmes Théodore et Céline Pompidou, Adrien et Séraphine Juppé,   et  Sigismond et Désirée MéLANchon !

« J’ai le plaisir de vous annoncer que le président d’honneur de notre festival du livre sera Pivot !    —    Ah !  Chouette !!       —  … Oui :  Séraphin Pivot, le poète ésotérique ! »  ( = Attention aux a priori, aux déductions aventureuses, faute d’attendre la confirmation précise d’une info !)

 

Le mot du 26 novembre 2017 (3)

La question du jour (et la réponse)

 

          « Cher Monsieur,

          Pourriez-vous me dire ce qu’il en est exactement du pluriel des noms de famille ? Les Plantagenêts ? Les Pompidou ? Merci et bien cordialement. »

 

En français, les patronymes sont invariables : « Samedi soir, nous aurons les Pompidou, les Mélanchon  et les Juppé à dîner »,  « Les Berthier habitent ici depuis 1998 »…  Dans un texte en français, on laisse également invariables les patronymes étrangers, anglo-saxons ou autres  :  « Comme chaque année, les Simpson et les Kennedy traversent l’Atlantique afin de passer le mois de mai à Nice ».

 N. B. : Souvent, on met au pluriel des patronymes utilisés pour désigner des personnes comparables à celles qu’on nomme =   « La France manque cruellement de Zolas, de Séverines, de Hugos  pour dénoncer vigoureusement toutes les injustices ! ».  C’est un usage, et non une règle,  et personne n’est obligé d’écrire : « Il nous faut de modernes Voltaires et Rousseaux »…

Cet accord au pluriel permet de souligner la différence avec le pluriel emphatique que l’on emploie dans des phrases comme  :   « Où sont les Voltaire, les Rousseau et les Diderot  du siècle des Lumières ?!… »  –   en maintenant l’invariabilité des patronymes puisque cela signifie, en fait : « Où est le fameux Voltaire, où est le fameux Rousseau… ?! ».

 

Cas particulier : les dynasties.  Au sens rigoureux, on appelle « dynastie » la succession de souverains d’une même famille.  La règle est de mettre une majuscule et d’accorder au pluriel les noms français ou considérés comme francisés : les Mérovingiens, les Capétiens, les Bourbons (mais : la famille DE Bourbon), les Plantagenêts, les Stuarts (venu de Steward)… et de laisser invariables les noms étrangers non francisés.  Victor Hugo appliquait donc la règle quand il écrivait, dans les Misérables : « Solidarité des Brunswick, des Nassau, des Romanoff, des Hohenzollern, des Habsbourg, avec les Bourbons. Waterloo porte en croupe le droit divin. »

Il y a des hésitations : un dictionnaire de référence, ainsi, se contredit au fil des pages, écrivant tantôt les Tudors, tantôt les Tudor

On ne marque pas le pluriel pour les familles nobles, même de haute lignée, qui n’ont pas formé de dynasties régnantes  :  les Condé, les Brissac, les Guise…  Idem pour les successions de personnes remarquables dans une même famille :   les Couperin, les Vernet, les Renoir…

Lorsque l’on désigne des œuvres par le nom de l’auteur (ou de l’éditeur, pour des livres), les patronymes restent invariables et en romain :  cette collection comprend deux Boudin et trois Corot ;  acheter deux Larousse et trois Grevisse…

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Le mot du 26 novembre 2017 (1)

Le point d’étymologie du jour

 

midinette   n. f.

 

Ce mot-valise a été plaisamment conçu (vers 1890, dit le Petit Robert) à partir du constat que les jeunes employées des grandes maisons de couture parisiennes partageaient, le midi, un léger repas, une « dînette »…

Par extension, le terme a été repris pour désigner des jeunes filles romanesques, à la naïve sentimentalité.

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Le mot du 25 novembre 2017 (5)

AGENDA (rappel) :

La dictée annuelle du Téléthon organisée par le Groupe inter-quartiers d’Avrillé (Maine-et-Loire) aura lieu le samedi 9 décembre à 14 h 30 à la salle du Chêne- Fournier, située avenue du Commandant- Mesnard, à l’extrémité du parc de la Haye.

Une préinscription est prévue à partir de 14 heures. La dictée est ouverte à tous, juniors et seniors, et se déroulera dans une ambiance ludique et joyeuse…

Bonne humeur et crayon rouge pour la correction seront bienvenus !

Participation financière au bénéfice du Téléthon à partir de 3 €.

Information à diffuser sans modération… Merci !

 

Le mot du 25 novembre 2017 (3)

Les maladresses d’écriture du jour

À plus forte raison si l’on est un professionnel de l’écrit et de la communication, il faut éviter de commettre de grosses maladresses, que l’on aurait bien du mal à faire passer pour des figures de style !  (Je mets à part, bien entendu, les maladresses volontaires d’humoristes et autres jongleurs professionnels du langage.)

Parmi ces bévues figurent les janotismes, ou jeannotismes, qui doivent leur nom au fait que par Jeannot (diminutif de Jean) on a désigné naguère un type de niais, de sot, de benêt…

Les janotismes, principalement entraînés par un mauvais ordonnancement des mots dans la phrase, donnent des formulations grotesques, farfelues, burlesques, ou des quiproquos et ambiguïtés plus ou moins graves.

Le janotisme sans doute le plus cité est un grand classique de la presse : « Le fuyard a été arrêté au volant d’une camionnette par les gendarmes en état d’ébriété »… On accuse ainsi indûment les membres de la maréchaussée d’avoir trop sacrifié à Bacchus !  La     formulation correcte, une fois les mots remis dans le bon ordre, est assurément : « Le fuyard a été arrêté en état d’ébriété, au volant d’une camionnette, par les gendarmes ».

Autres exemples… peu exemplaires de janotismes, que vous n’aurez pas de mal à corriger :

« J’ai rapporté des cadeaux pour les enfants qui sont dans le coffre de la voiture. »

« Je suis venu chercher du bouillon pour ma mère qui est malade dans un grand bol. »

« J’ai acheté ce livre chez un bouquiniste qui est tout roussi. »

« Loue studio à jeune fille de 3 mètres sur 4. »

 

Le mot du 25 novembre 2017 (2)

Le point d’orthographe du jour

 

réveille-matin  n. m. inv.

 

Partant du fait que l’on écrit : un réveil, des réveils, beaucoup de personnes écrivent : « un réveil-matin, des réveils-matin »…  Mauvaise déduction : le mot composé découle de « qui réveille le matin »,  et son premier élément n’est pas un substantif, mais une forme conjuguée   –  invariable   –  de réveiller.   Matin reste figé au singulier : on est réveillé AU matin, LE matin…

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Le mot du 25 novembre 2017 (1)

Vigoureusement sollicité par un certain nombre d’internautes, je ne vais pas différer encore très longtemps la publication de mon point de vue sur ce que l’on appelle l’ « orthographe inclusive » et la « grammaire inclusive »…  Je diffuserai au maximum ce point de vue, sous forme de « libre opinion », au-delà du site.  Non pas pour donner de l’importance à ma petite personne  –  d’autres en ont l’habitude et font ça très bien  -, mais parce que la voix de la raison, du bon sens, et la prise en compte de ce qui est essentiel, à savoir le « bien public »  –  c’est-à-dire l’intérêt de l’ensemble de la population, enseignants compris  –  n’apparaissent pas dans un débat dominé par des exigences outrancières et des propos où l’intelligence ne trouve pas son compte.

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Alors que 9 millions de Français vivent dans la gêne, la pénurie, même la pauvreté, tandis que l’ « ultraluxe » est de plus en plus arrogant et tout-puissant, et qu’il y a tant d’autres problèmes graves de par le monde, j’avoue avoir du mal à accorder de l’importance à des démarches qui, en se servant du combat tout à fait justifié en faveur des femmes, trop souvent mal traitées, voire maltraitées,  tente d’introduire, en compliquant sans aucun intérêt la vie de tout le monde (notamment des mal-voyants et des dyslexiques, dont les associations viennent de condamner l’écriture et la grammaire inclusives), de nouvelles normes…  très critiquables.