La question du jour (et la réponse)
« Cher Monsieur Colignon,
J’espère que vous allez bien en cette période de post-confinement.
J’ai un doute sur l’accord de « en plein » dans la phrase suivante, et je n’ai pas trouvé d’exemple équivalent dans les dictionnaires :
« Je suis restée coincée cinq jours sur une île, en pleins conflits tribaux, sans internet. »
« Pleins » au pluriel me choque, mais au féminin le mot s’accorde (en « pleine » campagne). Alors ?… »
Effectivement, les grammairiens et lexicographes ne donnent, semble-t-il, en cette construction, que des exemples au singulier, aux deux genres : En plein champ, en plein ciel, en plein désert, en plein milieu; en pleine campagne, en pleine forêt, en pleine mer, en pleine nature, en pleine rue, en pleine ville; en plein été, en plein hiver, en plein midi, en plein nord, en plein XXe siècle; en pleine nuit ; en plein soleil ; en pleine lumière; en plein cœur, en plein visage; en pleine figure, en pleine poitrine; en plein vol, en plein drame; en pleine activité, en pleine bataille, en pleine crise, en pleine retraite; en plein essor; en pleine forme, en pleine connaissance de cause…
Personne ne formule d’interdiction quant à un emploi au pluriel (… interdiction qui s’appuierait sur quoi ?). Dès lors qu’il y a accord en genre, l’accord au pluriel doit être accepté (obligatoire avec des substantifs figés au pluriel) : « en pleines funérailles ». « En pleins conflits tribaux » est correct !