Archives mensuelles : juin 2020

Le mot du 30 juin 2020 (2)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Bonjour,

            Zones d’ombre ou ombres ? (Possible de mettre un s à « ombre » ?)

             Merci. »

 

C’est figé au singulier : des zones d’ombre.  Des zones où l’ombre règne…

Il faudrait qu’il y ait un sens particulier (roman, fantastique, science-fiction…), un cas d’espèce avéré, pour justifier le pluriel.

 

 

 

 

 

Le mot du 30 juin 2020 (1)

Les dictons du jour (fête : la Saint-Martial)

 

Pour la Saint-Martial

La faux est au travail.

 

A la Saint-Martial, vent du soir,

Pour le blé, bon espoir.

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D’ores et déjà : bon mois de juillet, à tous points de vue, à tous et à toutes !

Le mot du 29 juin 2020 (2)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Bonjour,

            Je suis un peu « gênée » de poser cette question…

            Comment faut-il écrire : des personnes sans gêne ou sans-gêne, voire sans gênes ou sans-gênes  ?

            Nom ou adjectif ? Je trouve tous les cas de figure selon les ouvrages de référence. Pouvez-vous m’aider à y voir plus clair ?

            Merci infiniment.

            Bien à vous. »

 

 

Bon nombre des questions que l’on me pose découlent des discordances entre les ouvrages considérés comme étant « de référence »…

Pour moi, « sans-gêne » est  un nom composé ou un adjectif composé, avec trait d’union.  Le  « sans-gêne »  est  la  façon  d’agir  d’une  personne  qui…  ne  se  gêne  pas,   qui     est « culottée » ; c’est un synonyme de désinvolture, de grossièreté, d’impolitesse.  On  désigne  donc  ainsi,  en gardant l’orthographe (trait d’union et gêne figé au singulier), les personnes qui agissent ainsi  :  C’est un gros sans-gêne !  / Quels sans-gêne !   Itou en l’emploi adjectif,  pour marquer l’acception particulière :  des familles sans-gêne. « Madame Sans-Gêne » (= la maréchale Lefebvre).     « Elle constate de près, myope et sans-gêne, la couleur de mes prunelles, assortie à celle de mes cheveux courts » (Colette, Claudine en ménage).

 

 

 

 

 

Le mot du 29 juin 2020 (1)

Les dictons du jour (fêtes :  Saints-Pierre-et-Paul, Saint-Pierre, Saint-Paul)

 

A la Saint-Pierre,

Les fraises à terre.

 

A la Saint-Pierre, coq chantant

Est présage de mauvais temps.

 

Le mot du 28 juin 2020 (1)

Les dictons du jour (fête : la Saint-Irénée)

 

Pluie de la Saint-Irénée

Réduit la vigne de moitié.

 

Le jour de la Saint-Irénée

Est l’un des plus beaux jours de l’année.

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Le calembour capillotracté bien connu :  « Irénée, le divin enfant ! »

Le mot du 27 juin 2020 (2)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Cher Monsieur,

Dans un album pour la jeunesse, un personnage, en bord de mer, s’écrie : « L’eau est hypersalée ! »
Je sais que le préfixe « hyper » se soude au mot qui suit, mais dans le cas présent, étant donné qu’il s’agit d’une formulation un peu familière ou enfantine, n’aurait-il pas été plus pertinent d’écrire « hyper salée »  (comme on pourrait dire : « tu es super fort, toi ! ») ?
Je vous remercie par avance pour votre réponse. »

 

Voilà une remarque digne d’un correcteur(-trice) professionnel(le) !  Non, ce n’est pas une « chinoiserie » oiseuse, mais une vraie réflexion sur la logique et l’expressivité d’un texte…

La tendance est à l’agglutination, en effet, et cette uniformisation est commode et souhaitable. (Mais, après tout, lorsqu’il n’y a pas lexicalisation d’un mot au sein des dictionnaires courants, on peut faire ce que l’on veut…   :o))   )

 

Cette forme non soudée est plutôt à mettre, en effet, dans la bouche d’un gamin, d’un ado, ou d’un personnage adulescent, ou bon enfant, « popu »…    La nuance conférée n’est pas imaginaire, je pense, et est alors bien adaptée à de telles personnes. Ce souci de « coller » aux personnages doit l’emporter, je crois, sur l’application stricte de l’usage orthographique.

 

 

 

 

 

Le mot du 27 juin 2020 (1)

Le dicton du jour (fête : la Saint-Fernand)

 

Temps de la Saint-Fernand,

Chaleur et soleil riant.

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En 1951, le chanteur-comédien Andrex, fort populaire, fut l’interprète principal d’une chanson comique due à Mick Micheyl : Prête-moi ton tonneau. Le personnage principal de cette longue chanson est un dénommé… Fernand.  La chanson et le prénom furent une véritable « scie », comme, bien plus tard, Gaston et son « téléfon qui son », de Nino Ferrer…

 

S’il m’avait dit gentiment
S’il m’avait dit poliment
« Fernand, prête-moi ton tonneau »
Hé ben je m’s’rais pas fait prier
Puisque des tonneaux j’en ai
J’allais lui en faire cadeau
J’en ai bien plus qu’il ne m’en faut
J’sais pas qu’en faire
J’les remplis d’eau
J’les coupe en deux, j’fais des baquets
J’les coupe en vingt, j’fais des cerceaux
S’il m’avait dit gentiment
S’il m’avait dit poliment
« Fernand, prête-moi ton tonneau »
Mais il m’a pas dit ça
C’est la manière qu’il n’a pas

Et ça… ça n’se pardonne pas.

Etc.

 

Le mot du 26 juin 2020 (3)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Bonjour,  Monsieur.

            Pouvez-vous me dire si en cas de contraction de l’article dans un nom de commune comme l’Isle-d’Abeau,  on met un L majuscule.  Autant La Rochelle me paraît évident…              Merci. »

 

L’article élidé est le premier élément du nom propre, et par conséquent la majuscule est obligatoire !

=  L’Aigle,  L’Île-Rousse,  L’Isle-d’Abeau…

 

 

Le mot du 26 juin 2020 (2)

Le charabia et l’inculture du jour

 

Bravo aux communicants (??) de la RATP et  –  ou  – du STIF qui ont dû mettre des heures, à plusieurs, voire une armée mexicaine, pour concevoir l’énormité ci-dessous…

Périclès vécut donc « à l’Antiquité », et ce n’était qu’un « grec », sans majuscule… pour les titulaires du bac -15 qui ont rédigé le texte.  

Une fois encore, il faut rappeler qu’il existe de vrais professionnels dont le métier est de vérifier, pour le fond et pour la forme, les textes destinés à publication et à affichage.  Ce sont les correcteurs-réviseurs, qui, eux, respectent le public, les lecteurs, les usagers…

 

(En remerciant l’internaute qui m’a transmis le « monstre ».) 

 

Le mot du 26 juin 2020 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

            « Cher Monsieur Colignon,

            J’espère que vous allez bien en cette période de post-confinement.

            J’ai un doute sur l’accord de « en plein » dans la phrase suivante, et je n’ai pas trouvé d’exemple équivalent dans les dictionnaires :

« Je suis restée coincée cinq jours sur une île, en pleins conflits tribaux, sans internet. »

« Pleins » au pluriel me choque, mais au féminin le mot s’accorde (en « pleine » campagne). Alors ?… »

 

Effectivement, les grammairiens et lexicographes ne donnent, semble-t-il, en cette construction, que des exemples au singulier, aux deux genres :  En plein champ, en plein ciel, en plein désert, en plein milieu; en pleine campagne, en pleine forêt, en pleine mer, en pleine nature, en pleine rue, en pleine ville; en plein été, en plein hiver, en plein midi, en plein nord, en plein XXe siècle; en pleine nuit ; en plein soleil ;  en pleine lumière; en plein cœur, en plein visage; en pleine figure, en pleine poitrine; en plein vol, en plein drame; en pleine activité, en pleine bataille, en pleine crise, en pleine retraite; en plein essor; en pleine forme, en pleine connaissance de cause…

 Personne  ne  formule  d’interdiction  quant  à  un emploi au pluriel (… interdiction qui s’appuierait sur  quoi ?).  Dès lors qu’il y a accord en genre, l’accord au pluriel doit être accepté (obligatoire avec des substantifs figés au pluriel) : « en pleines funérailles ». « En pleins conflits tribaux » est correct !