Archives mensuelles : août 2018

Le mot du 30 août 2018 (2)

La 3e question du jour (et la réponse)

 

           « Bonjour,  Monsieur Colignon,

           Comment écrivez-vous le titre du film de René Clément  :  Plein Soleil ou  Plein soleil ?
La première graphie me semble correcte, car « plein »,  étant adjectif et placé avant le nom commun  » soleil »,  prend la cap de même que le nom qui suit. 
Mais je vois parfois écrit « soleil »,  avec un s minuscule. 

        Merci d’avance de vos explications. 

 

 

La règle orthodoxe, ou l’usage traditionnel, si vous préférez, est que l’on met une majuscule à TOUS les adjectifs (et aux adverbes, etc.) qui précèdent un substantif introduit par un article défini  :  la Jeune Parque, les Trois Mousquetaires, les Jeunes Filles…  Par souci d’équilibre, cela conduit donc à (j’invente l’exemple)  :  le  Vieux Notaire et  les  Trois Héritiers.

 

La règle traditionnelle prône la majuscule seulement pour le premier mot du titre (plus aux noms propres) quand il n’y a pas d’article défini  :  Des souris et des hommesDu côté de chez Swann…   La logique, même si le cas est rarement mentionné, doit donc conduire à écrire Tristes tropiques, Vénéneuses créatures, Sombre dimanche…  Donc : Plein soleil, de René Clément.  Mais, encore une fois, comme le cas, curieusement, n’est pas évoqué, semble-t-il, par les auteurs d’ouvrages portant sur ces questions,  les usagers hésitent…

 

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Le mot du 30 août 2018 (1)

La double question du jour (et les réponses)

 

          « Bonjour,  Monsieur Colignon,

           J’ai encore besoin de vos conseils avisés…

          Je m’y perds un peu dans l’italique et les guillemets quand on doit donner l’étymologie d’un mot : par exemple, doit-on faire comme suit ?

Le spinelle tire son nom du latin Spina qui signifie « épines ».

         Par ailleurs,  j’aurais besoin que vous  me fixiez également sur la majuscule à monsieur  dans « Bonjour, monsieur Colignon » ou « Bonjour, Monsieur Colignon ». Je pense qu’il faut adopter la seconde version, mais  j’ai des doutes.

        Merci beaucoup. »

   

1°  Oui, c’est bien, ainsi,  mais il n’y a pas de raison de mettre une majuscule à spina…  (Sauf s’il y a une « marche » particulière imposée dans le cadre d’un ouvrage spécialisé…)

N. B.  :  il faut mettre une virgule après spina.

 

2°  En principe, dans les lignes d’appel de la correspondance, on écrit : Chère MadameCher Monsieur, avec deux majuscules…   Beaucoup d’ouvrages condamnent l’emploi du patronyme derrière ces formules, au prétexte que ce serait « commerçant », « familier »…  J’ai toujours trouvé que cette condamnation était outrancière, abusive, manquant de finesse  :  on peut très bien ajouter le nom de famille, par amitié, par familiarité (le ou la destinataire est bien connu du scripteur), sans s’en tenir à un « Chère Madame » trop guindé, trop ampoulé,  et sans tomber non plus dans un « Chère Paulette » trop relâché…

La présence du patronyme ne doit pas modifier les deux majuscules de la formule de civilité : Bonjour, Cher Monsieur Martin.

 

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Le mot du 29 août 2018 (2)

La question du jour (et la réponse)

         

          « Cher Monsieur,

           Pouvez-vous me confirmer que les deux graphies suivantes sont correctes et interchangeables (ou y en a-t-il une plus « élégante » que l’autre) ?…

La sculpture est la seule discipline artistique que j’ai pratiquée.
La sculpture est la seule discipline artistique que j’aie pratiquée.

Merci par avance pour votre réponse ! »

 

Les deux constructions sont correctes.  Avec l’indicatif, on confirme, on assure, la réalité du fait.   Avec le subjonctif, il n’est pas exact de dire, comme le font certains auteurs, que l’on nuance alors  l’affirmation.  Cela n’est pas systématique…

Non, ici, le fait est avéré là encore. Mais cela est formulé d’une manière plus littéraire, en une langue dite plus soutenue.

 

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Le mot du 29 août 2018 (1)

La bourde du jour

 

« Mais savez-vous d’où viennent-elles ? », interroge une journaliste dans un reportage diffusé ce jour dans le cadre de l’émission « Météo à la carte »… Construction fautive : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, emberlificoté ?!!

En français correct, il suffit de dire : « Mais savez-vous d’où elles viennent ? », ou bien : « Mais d’où viennent-elles ?… ».

 

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Le mot du mardi 28 août 2018 (1)

Le jeu de mots du jour

 

Malentendant, ce praticien nommé Pierre Molière est fort réputé, car c’est un excellent médecin malgré l’ouïe !

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Le mot du 27 août 2018 (1)

Le « mot au purgatoire » du jour

 

Le mot ragotin étonnera sans doute bon nombre d’internautes, sauf, peut-être,  les chasseurs, à qui l’on n’apprendra pas que ce terme désigne un sanglier mâle de moins de trois ans et ne vivant plus en compagnie.  En revanche, ce substantif  n’est pas un synonyme de « bavardage léger », de « médisance sans grande importance », non plus que d’ « individu se plaisant à jaser sur autrui »…

Le vocable a une autre acception, tombée au purgatoire du vocabulaire  :  « homme petit et gros, contrefait, malbâti, etc. ». Le malheureux Scarron, atteint de rhumatisme ankylosant et déformant, s’est-il dépeint lorsqu’il employa le mot dans son Roman comique (publié à partir de 1651) ?…  Un mot qui était en l’occurrence un nom propre : «  […] le pauvre Ragotin, qui vit que tout le monde s’éclatait de rire à ses dépens, se jeta tout furieux sur le premier auteur de sa confusion et lui donna quelques coups de poing dans le ventre et dans les cuisses, ne pouvant aller plus haut. »

            Le succès des œuvres de Scarron (époux de la future Mme de Maintenon) explique probablement que, par antonomase, le nom propre se soit mué en nom commun dans le langage pour caractériser un homme court sur pattes et trapu, genre « pot à tabac ».

Scarron s’est sans doute inspiré de l’aspect du jeune sanglier et   −  ou   −   d’une autre acception du terme apparue sensiblement à la même époque : « cheval aux jambes courtes, à la taille renforcée, et qui est large du côté de la croupe ».

 

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Le mot du 26 août 2018 (2)

Le point d’orthographe du jour

 

costume   n. m.

Répéter en costume…

Si l’on parle d’un acteur ou d’une actrice,  le singulier doit s’appliquer normalement :  X…  répète en costume.  S’il s’agit de la pièce même, écrire : répéter une pièce en costume  est assurément correct, mais on ne saurait rejeter le pluriel : répéter en costumes.

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Le mot du 26 août 2018 (1)

Le jeu de mots du jour

 

Victor Hugo n’a pas gâté le pauvre Quasimodo, en l’accablant de travers et de manies en plus de le disgracier…   Portée sur les techniques nouvelles, il paraît qu’Esmeralda le surnommait  « l’informe à tics »…

 

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Le mot du 25 août 2018 (2)

La question du jour n° 2 (et la réponse)

 

          « Bonjour,

          Faut-il écrire  » déchèterie »  ou  « déchetterie » ? Sachant que les deux orthographes figurent sur les panneaux de signalisation !!…

          Merci. »

 

L’histoire est compliquée…  Tous les ouvrages considérés comme faisant référence indiquent qu’il s’agit d’un nom déposé, et par conséquent certains adoptent une majuscule initiale…  mais pas tous !  La plupart donnent les deux orthographes à égalité; certains ne donnent que « Déchetterie » en entrée, et « Déchèterie » dans le corps de leurs articulets . Le contraire est plus rare.  L’Académie donne « Déchetterie », mais accepte aussi « Déchèterie ».

 

Enfin,  cerise sur le gâteau (!!!), certain dictionnaire déclare que le nom déposé est exclusivement « Déchetterie »…  mais pas « déchèterie »   =   seule la première graphie mériterait une majuscule, de ce fait.

Résumons  :  1° les ouvrages qui font référence donnant les deux orthographes, on a le droit d’opter pour l’une ou l’autre.

2° Dans bien des cas, la notion de « nom déposé » n’entraîne plus  l’indication d’une majuscule, ce dont les créateurs ne se soucient guère, manifestement.

3° « Déchetterie » étant donné quasiment tout le temps en premier dans les entrées, sans respecter l’ordre alphabétique (soit « DECHETT » avant « DECHETE »), c’est une indication traditionnelle des préférences des lexicographes.  (Quand deux graphies sont estimées être égales, les dictionnaires les mentionnent dans les entrées en respectant l’ordre alphabétique…)

 

Compte tenu de tout cela, j’opte pour déchetterie, et  sans majuscule.

 

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Le mot du 25 août 2018 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

          « Bonjour,

          Comment écrivez-vous  :  « Ces robes aux couleurs orange vitaminée » ?  Je pense que le « e » de « vitaminée » est fautif.

Merci d’avance de votre réponse. »

 

 

J’ignore quelle nuance précise désigne « orange vitaminée »…   A priori, je suppose qu’il s’agit, dans le langage de Trissotin , de Vadius et  Marie-Chantal,  de « créatifs », de publicitaires,  d’un orange qui serait tout bonnement… orange.  Ni fadouille, ni pâlot, ni « sanguin ».  De plus,  il y aurait donc plusieurs oranges (« aux couleurs ») de la prétendue nuance dite « orange vitaminée » ?!…

Plutôt que de songer à « UN orange vitaminé »,  je pense qu’il faut comparer à « fraise écrasée »   (des robes fraise écrasée) cette orange vitaminée.  Donc, j’écrirais : « Ces robes à la couleur orange vitaminée », « des robes orange vitaminée ».

Si les créateurs voulaient parler d’UN orange qui serait « tapant », « flambant », « intense », « cru », « lumineux », etc.,  il leur aurait fallu adopter : « des robes à l’orange vitaminé »…

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