Archives mensuelles : septembre 2018

Le mot du 30 septembre 2018 (3)

Pan sur le bec !

Il me faut présenter mes excuses aux participants de la dictée d’Antony.  Une regrettable confusion  m’a fait écrire « gita » pour gîta.  La prétendue « nouvelle orthographe », heureusement, ne s’est pas imposée dans les dictionnaires de référence, et ce verbe a bien toujours son « chapeau ».  Les confrères du Canard enchaîné  coupables de bévues, et dénoncés dans les « Pan sur le bec ! » (ce qui est un cas unique, sauf erreur, au sein d’un journal),  sont en principe condamnés à payer une tournée générale à la rédaction.  Je ne puis en faire de même, mais je m’engage à faire un petit quelque chose pour les compétiteurs de samedi dès que je les reverrai lors de prochaines dictées (voire dans un an… à Antony).

Cette bourde, je viens de le vérifier sur les copies, ne modifie quasiment pas le classement, qui s’établit définitivement ainsi pour les tout premiers :  1ers ex aequo  Paul Levart et Cédric Jeancolas; 3e Clément Bohic; 4es ex aequo  Christian Maricourt et Eric Imbert.  Aucune modification pour toute la suite du classement.  Etant donné la valeur et la nature des prix attribués, personne n’a été lésé, fort heureusement.

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Le mot du 30 septembre 2018(2)

Le point de vocabulaire du jour

 

La dictée du Croisic (Loire-Atlantique), dans le cadre du Salon du livre « Plumes d’équinoxe », m’a permis d’apprendre à plusieurs personnes, même ligériennes, même habitant la presqu’île guérandaise, l’existence du mot gède

Une gède (déformation de jatte) est une grande jatte en bois qui servait aux paludières à transporter sur leur tête le sel récolté dans les marais salants.  Ces femmes, appelées  localement « porteresses », pouvaient porter, pieds nus,  jusqu’à 25-30 kilos de sel, dit-on. Ce transport pieds nus permettait de ne pas abîmer les levées de terre, les levées d’argile.

En incitant chacun(e) à visiter la presqu’île guérandaise, de Saint-Nazaire au Croisic et à Guérande, à visiter l’ensemble « pays blanc + pays noir » (= les marais salants et la Grande Brière), j’indique que devant le Musée des marais salants de Batz-sur-Mer se dresse la magnifique Porteresse du vieil ami Jean Fréour, très grand sculpteur classique* disparu en 2000.  Sa paludière porte fièrement sur la tête une gède débordant de sel.

 

*Voir aussi, notamment, l’Anne de Bretagne érigée face à l’entrée du château des Ducs, à Nantes ; les Laveuses d’huîtres de la fontaine située devant l’église Saint-Méen, à Cancale ; la statue de Pierre Bouguer, au Croisic (le Croisicais Pierre Bouguer, précoce scientifique, fut entre autres un des meilleurs hydrographes du XVIIIe siècle).

Le mot du 30 septembre 2018 (1)

Le jeu de mots du jour

 

Si l’on connaît LE fameux récit de Théramène (Racine, Phèdre, V, 6), on connaît aussi LA récit d’Yves !

Le mot du 29 septembre 2018 (3)

6e Journée « A la croisée des mots », à Antony (Hauts-de-Seine), ce samedi 29 septembre 2018.  La dictée a donné lieu à un classement très serré, et la double correction des copies des lauréats a été bienvenue pour garantir ledit classement…

1ers ex aequo : Paul Levart et Cédric Jeancolas; 3e : Christian Maricourt; 4e : Clément Bohic; 5e : Eric Imbert; 6es ex aequo  :  Pierre Dérat et Philippe Morel; 8e : Gérard Glotin; 9e : Isabelle Mazodier; 10e : Isabelle Steyer.

Ensuite, et toujours se tenant à un demi-point les uns des autres :  Marie-Hélène Fafet et Gaëtan Goron; Guillaume Jupile et Sylvie Gony; Corinne Bertrand; Emmanuel Deville et Alexandre Pessar; Daniel Cierniak et Lionel Maurouard; Pierre Gille, Michèle Callon et Patrick Gagnard.

Isabelle Lejault; Jacques Tanchowicz, Fabienne Lesaulnier, Marie-Paule Delvenne et Marie-Hélène Renson; Francis Adamczewski; Françoise Boudrot et Robert Lagrelette; Marie-Paule Cierniak et Damien Mettens…  Les écarts à un demi-point près continuaient, avec encore des ex aequo.

Le mot du 29 septembre 2018 (2)

Les questions du jour et les réponses

 

          « Bonjour,

          La dictée du Croisic m’ayant laissé de bons souvenirs, je reviens vers vous pour une explication plus approfondie sur le genre du mot « office ». Sa définition au PL de 1956 est la suivante : « N.f. Partie d’une maison où l’on dispose tout ce qui dépend du service de la table ». Savez-vous à partir de quand le mot « office », dans son acception ci-avant, a changé de genre ?

          Je me permets également de vous poser la question suivante. Lorsque vous inversez « Je me trompe », comment écrivez-vous et comment prononcez-vous ?

« Me trompé-je ? » ou « Me trompè-je ? ». Pourriez-vous me rappeler la règle à utiliser ?

         Merci pour vos précieuses réponses.

         Je vous souhaite un bon week-end et une belle dictée à Antony.

        Bien cordialement. »

 

 

 

1°  C’est flou, puisque l’on trouve un dico qui déclare que le mot, en cette acception, a été féminin…  jusqu’au XVIIe siècle… !!

Aujourd’hui, tous les dicos donnent le mot comme étant masculin, en indiquant que le féminin est « vieux », « désuet », « sorti de l’usage », etc.   Il faudrait regarder toutes les éditions du Petit Larousse et du Petit Robert  −  notamment, puisqu’ils servent de référence  −  depuis au moins vingt ans, je pense.  Ce que je n’ai pas le temps de faire.

           2°  Pour des raisons d’euphonie (on ne peut pas faire se succéder deux syllabes muettes  :  « trompe-je »), la règle est de mettre un accent AIGU (« me trompé-je »).  Mais il y a un problème  :  d’un côté, devant une syllabe muette, surtout finale, on a un accent GRAVE : « privilège », « collège », « arpège » (« quel art paie-je !!?? », « quelle harpe ai-je ??? »   :o))))   ),  et le son « é » semble artificiel, erroné…;  d’un autre côté, mettre un « è » introduit à l’oral une ambiguïté, qui peut conduire à des contresens si le contexte n’est pas clair : la personne parle-t-elle au présent… ou à l’imparfait ? (= Me trompais-je (à ce moment-là) ?…)  Il peut être raisonnable, alors,  d’éviter l’emploi de cette tournure !

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Le mot du 29 septembre 2018 (1)

Le jeu de mots du jour

 

Ce potiticard russe a souvent retourné sa verste.  Il connaît la moujik !…  Rarement isba sa coulpe.

 

 

Le mot du 28 septembre 2018 (1)

La question du jour (et la réponse)

« Bonsoir, Monsieur,

Excusez-moi de vous déranger.

Dans un texte, j’ai vu : les Îles Marshall.

J’ai pensé qu’il faudrait écrire îles avec une minuscule … D’ailleurs, dans le PLI, figure l’expression îles Marshall et non Îles Marshall.

Sur internet, on peut lire qu’il existe une différence entre îles et Îles Marshall : le nom « îles Marshall », avec une minuscule à « îles », est le nom de l’archipel (géographique) alors que le nom « Îles Marshall », avec une majuscule à « Îles », correspond au nom du pays (politique). Le nom « politique » complet du pays devrait donc être : République des Îles Marshall.

Dans ce cas, ne conviendrait-il pas de séparer Îles et Marshall par un trait d’union, comme pour l’état insulaire du Cap-Vert ?

Je me permets de vous demander ce que vous en pensez.

D’autre part, pour les races d’animaux, par exemple « des moutons de la race landes de Bretagne », « landes », avec majuscule ou minuscule ? Je pencherais ici pour la minuscule.

Si vous en avez le temps, je vous saurais gré de me répondre.

Bien cordialement. »

Tout d’abord, je vous rappelle qu’il faut se méfier de ce que vous trouvez sur internet. N’importe qui s’y exprime, du type : « Je n’y connais rien, mais je vous dirai tout »… Pour un site faisant référence, vous avez cent d’ineptes.

On doit écrire « les îles Marshall », comme « les îles Kerguelen » ou « les îles Anglo-Normandes », « les îles Lipari », « les îles Canaries », etc.

Si l’on parle de l’Êtat formé par ces îles, je comprends la tentation de mettre une majuscule, mais, dans un texte parlant sans cesse soit de la république des Marshall, soit des îles, on aboutit à une incohérence complète, avec par exemple 32 fois la majuscule et 47 fois la minuscule, au grand désarroi des lecteurs. Je pense qu’il est mieux de laisser partout la minuscule, ou, alors, ce qui rendrait plus compréhensible l’orthotypographie du texte, d’adopter « (république des) Îles-Marshall » quand il s’agit du pays. Cf. « la terre Adélie » (le territoire géographique) ==//== « la Terre-Adélie » quand il s’agit du district politico-administratif.

Je mettrais la minuscule : la race landes de Bretagne, un landes de Bretagne. Comme pour des noms de vins ou de fromages, on pourrait peut-être aller jusqu’à adopter les traits d’union et la minuscule = la race landes-de-bretagne, un bélier landes-de-bretagne, des landes-de-bretagne.

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Le mot du 27 septembre 2018 (1)

AGENDA :

Samedi 29 septembre, Journée « A la croisée des mots », à Antony (Hauts-de-Seine), de 9 h 30 à 18 heures, à l’Espace Vasarely, place des Anciens-Combattants- d’Afrique-du-Nord. Ateliers mots-croisés, Scrabble, quiz…

Dictée à 14 h 15 (préinscriptions souhaitées pour une bonne organisation, mais inscriptions de dernière minute acceptées sur place).

Le mot du 26 septembre 2018 (1)

La réplique humoristique du jour

 

Soit un échange entre les comiques Laurel et Hardy… Les deux compères sont censés partager  l’unique  verre  dont  ils  disposent  (peu  importe  qu’il  s’agisse  de  vin  ou  de bière !).

Hardy.  –   Mais… Tu as tout bu !

Laurel.  –  Je ne pouvais pas faire autrement :  ma part était au fond !!

 

 

 

Le mot du 25 septembre 2018 (4)

Le point de grammaire du jour

 

 Les pronoms explétifs

            Les pronoms explétifs sont employés spontanément, dans la langue orale familière, pour donner plus de vivacité à des propos, pour entraîner l’attention, voire l’adhésion, de celui ou de ceux auxquels ils sont adressés.  Le locuteur manifeste ainsi son implication directe dans une action qui le concerne, qui le touche : d’où la dénomination, aussi, de « pronoms d’intérêt ».

Ces pronoms, qui ne sont pas nécessaires intrinsèquement, relèvent des première et seconde personne  (« me », « moi », « te », « vous »). Un auteur peut les employer dans un roman, dans une pièce de théâtre, dans un sketch, afin de traduire l’enthousiasme, l’engagement, l’énergie, d’un personnage. Certains, sans connotation péjorative, y voient une façon de s’exprimer propre aux Méridionaux…

Cette énorme entrecôte, je me la suis mangée en cinq sec !

            Je te l’ai secoué comme un prunier, cet arrogant fonctionnaire !

            Vous allez voir : il va encore m’attraper un rhume !

            Je te les mettrais au placard, ces politiciens !

            Mettez-moi donc tous ces pique-assiettes à la porte !

            Va me ranger ta chambre, et en vitesse !

            Qu’on m’envoie ces planqués en première ligne !

           

Dans le contexte d’une langue soutenue, où l’expressivité populaire serait malvenue, on n’emploie pas les pronoms explétifs.

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