Archives mensuelles : juin 2016

Le mot du 30 juin 2016 (4)

La référence littéraire, historique, artistique, politique, etc., du jour

 

Cette nouvelle petite rubrique sera consacrée aux multiples expressions qui enrichissent la langue française, et dont on méconnaît parfois l’origine…

« Souffler le chaud et le froid. »

Même s’il s’est inspiré, ici comme souvent, des fables d’Ésope (en l’occurrence, la fable 60), c’est à La Fontaine qu’on attribue la paternité de cette expression décrivant le comportement de quelqu’un qui change d’attitude, d’opinion, qui prône des avis contraires… Cela pour duper, pour désorienter, pour rouler dans la farine des interlocuteurs, ou bien pour s’adapter rapidement, par calcul et intérêt, à l’option majoritaire.

C’est dans le Satyre et le Passant (livre V) que notre fabuliste a glissé la conclusion à l’origine de la locution. Entré, pour se protéger de la pluie, dans l’antre d’un Satyre au moment du brouet familial, un Passant va irriter le maître des lieux, qui l’avait invité à partager le repas. Cela, parce que l’invité va d’abord souffler sur ses doigts, puis sur la soupe, au grand ébahissement de son hôte, qui lui en demande la raison. Le Passant explique alors qu’il a d’abord soufflé sur ses doigts pour les réchauffer… puis sur la soupe, pour la refroidir.

« Vous pouvez, dit le Sauvage, reprendre votre chemin. […]  Arrière ceux dont la bouche souffle le chaud et le froid ! »

 

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Le mot du 30 juin 2016 (3)

La citation du jour

 

            « Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l’est pas. »

(Jules Renard.)

 

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Le mot du 30 juin 2016 (1)

La question-test du jour (+ réponse à la question précédente)

 

Faut-il écrire : « Vous séjournerez sans aucun frais huit jours aux Baléares » ou : « Vous séjournerez sans aucuns frais huit jours aux Baléares » ? (réponse demain).

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            Réponse à la question-test du 29 juin : décrépit.

Il ne serait pas bien raisonnable de penser qu’il s’agirait d’une personne âgée à qui on aurait ôté la couche de crépi qui l’aurait recouverte !…  (En revanche, un mur peut être décrépi…)

Un lien avec crêpe serait également étonnant.

Non, il s’agit d’un terme de la famille de décrépitude.  Des personnes décrépites sont, hélas, atteintes de décrépitude, d’un grand affaiblissement physique, de sénilité…

Une masure peut être à la fois décrépite et décrépie  =  à la fois tombant en ruine et ayant perdu son crépi.

 

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Le mot du 29 juin 2016 (3)

La question-test du jour

Une nouvelle petite rubrique : une question de français, avec réponse donnée le lendemain.

 

Quelle est la bonne orthographe ?…

  1. a) ce vieillard est décrépit
  2. b) ce vieillard est décrépi
  3. c) ce vieillard est décrêpi

 

(réponse demain)

 

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Le mot du 29 juin 2016 (2)

Le proverbe du jour

 

            « Une hirondelle ne fait pas le printemps. »

 

Autrement dit : on ne peut pas tirer de conclusions générales, de généralités, à partir d’une seule observation, à partir d’un cas particulier.

 

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Le mot du 29 juin 2016 (1)

La question du jour

Parmi les questions posées ces  tout derniers jours, retenons celle-ci, qui porte sur la ponctuation :

 

            « Faut-il mettre une virgule après le second tiret dans des phrases telles que : « Nous avons visité des îles françaises – Yeu, Ré, Ouessant, etc. – britanniques, néerlandaises et danoises » ?

 

Bien sûr : cette virgule est OBLIGATOIRE après le tiret « fermant ».  Remplacez les tirets par un équivalent  :  des parenthèses.  Vous voyez bien que l’on ne peut pas écrire : « Nous avons visité des îles françaises (Yeu, Ré, Ouessant) britanniques… ».

 

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Le mot du 27 juin 2016 (1)

Le proverbe du jour

 

« Qui cherche un ami sans défauts reste sans amis. »

 

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Le mot du 26 juin 2016 (4)

La faute de prononciation du jour

 

            Entendu maintes fois tant à la radio qu’à la télévision : « le vingteu-deux juin », « le vingteu-trois mai », etc., comme si le chiffre 20 s’écrivait, en lettres, « vingte ». On peut l’admettre à titre de licence poétique dans une chanson populaire comme celle de Georges Brassens : « le vingteu-deux septembre, à présent, je m’en fous… ». Mais, dans les prosaïques informations des journaux parlés et télévisés, cette syllabe inexistante, donc superfétatoire, devrait être épargnée aux auditeurs et aux téléspectateurs.

 

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Le mot du 26 juin 2016 (3)

Le proverbe du jour

 

« Celui qui veut moucher autrui doit avoir les doigts propres. »

 

Qui se mêle de vouloir donner des conseils doit auparavant donner lui-même le bon exemple.

 

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Le mot du 26 juin 2016 (2)

La bourde du jour

 

La bourde du jour appartient à la catégorie des janotismes (ou jeannotismes), c’est-à-dire des tournures maladroites, grotesques. Celles-ci doivent leur nom à Jeannot, diminutif de Jean, par lequel on désigna en France, notamment au XIXe siècle, un type de sot, de niais, de simplet…

C’est par un risible janotisme qu’il est question d’un « président américain de l’Ukraine » dans un article de la presse quotidienne : « Après s’être entretenu avec le président américain de l’Ukraine, le chef de l’État a déjeuné avec le secrétaire général de l’ONU ». Pour détruire la bévue, il suffit de remettre les mots dans l’ordre : « Après s’être entretenu de l’Ukraine avec le président américain… ».

 

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 N. B. : C’est, bien entendu, assimilée, au féminin, que tout le monde aurait dû lire dans le précédent mot du jour. Mais la bonne version n’a pas été envoyée à tous…