Archives mensuelles : avril 2017

Le mot du 29 avril 2017

Le point d’orthographe du jour

 

être légion

Dans l’expression être légion, le substantif est figé au singulier, au sens de « en grand nombre »  :  « Dans ces milieux professionnels, les arrivistes sont légion ! » « Ils ne sont pas légion, les chroniqueurs objectifs, impartiaux… ».

 

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Le mot du 28 avril 2017 (2)

La citation du jour

          « Tout objectif flou se traduit par une ânerie précise. »

(Lao Tseu.)

 

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Le mot du 28 avril 2017 (1)

Le point d’orthographe du jour

 

1,999999999 tonne (ou : hectare, litre, kilomètre…)

 

Lorsqu’un nombre est inférieur à 2 (deux), le nom qui suit doit, et c’est logique bien sûr, être accordé au singulier : un chiot de 1, 600 kg ; 1, 5 litre d’eau pétillante ; Cette Miss Fraises sauvages mesure 1, 78 mètre ; Les statistiques, pour ce pays, donnent une moyenne de 1,7 enfant* par famille…

 

*Évidemment, ce type de nombre suscite les sarcasmes…

 

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Le mot du 27 avril 2017 (3)

AGENDA :  L’édition 2017 de « Honfleur fait sa dictée avec Jean-Pierre Colignon » a été fixée au samedi 11 novembre après-midi, comme d’habitude au Grenier à sel.  Bien entendu, cette date sera rappelée entre-temps !

 

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Le mot du 27 avril 2017 (2)

Le trait d’esprit du jour

 

 

L’écrivain Nicolas Chamfort ne roulait pas sur l’or. Aussi un homme fort riche lui proposa-t-il de l’aider…  Mais Chamfort déclina la proposition par une heureuse et élégante formule : « Je vous remercie, mais je n’ai pas besoin de ce qui me manque ».

 

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Le mot du 27 avril 2017 (1)

La question du jour (et la réponse)

 

           « Ne peut-on pas accorder inattendue, au féminin, dans la phrase suivante : « Cette visite n’a rien d’inattendu » ? »

Non, car c’est avec rien qu’il faut accorder l’adjectif, et, comme rien est neutre, c’est-à-dire masculin, il faut donc écrire :  «  […]  n’a rien d’inattenDU ».

 

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Le mot du 26 avril 2017 (2)

Le point d’orthographe du jour

 

inondation  n. f.

 

Ce mot, et les membres de la famille (inonder, inondé(e), inondable  et y compris le fort peu usité inondateur,  « celui qui inonde », créé par Flaubert  dans la Tentation de saint Antoine), ne comportent qu’un n devant le premier  o.  Cela est des plus logiques : le préfixe in- n’est pas agglutiné à un mot commençant par la lettre n,  ce qui aboutirait alors à une suite de deux n, comme dans innommable (in- + nommable).

Dans inonder, le préfixe précède le verbe onder, qui eut autrefois comme acception, entre autres,  « arroser, inonder ». Il n’y a donc aucune raison de mettre deux n dans ce verbe ni dans les autres mots de sa famille.

 

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Le mot du 26 avril 2017

L’expression du jour

 

            « Il s’est donné à plus de diables qu’il y a de pommes en Normandie »  =  il s’est livré à de longues imprécations.

Par « imprécations »,  on peut comprendre « jurons »…   Chaque juron offense Dieu, mais réjouit le Malin, Satan, Méphistophélès, et les diables secondaires. Celui qui se conduit ainsi devient un « client » potentiel pour Belzébuth, se livre au diable. Aux diables !

Il faut avoir un « sacré » répertoire  pour arriver à éructer plus d’imprécations qu’il n’y a de pommes en Normandie. Celui qui a créé l’expression devait être de…   Marseille !

 

(Extrait de « Tous les chemins mènent à Rome »… et 100 autres expressions pour faire le tour du monde, Jean-Pierre Colignon, éditions de l’Opportun.)

 

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Le mot du 25 avril 2017

Le « truc » d’orthographe du jour

 

            « Ils ne sont pas maRRants, avec tout leur tintamaRRe ! »

 

Un tintement, mot lui aussi issu du verbe tinter, est plutôt un mot agréable, en tout cas peu gênant : le tintement des grelots du troupeau de transhumance, le tintement de la clochette…

En revanche, un tintamarre peut devenir exaspérant par son vacarme discordant : « Pour parler franchement, crûment, il y en a maRRe de ce tintamaRRe ! ».

Pour mémoriser le fait que tintamarre comporte deux r, il faut associer ce mot à un terme plus connu ayant lui aussi deux : en l’occurrence, marrant !

 

(Extrait de l’Encyclopédie des petits trucs du professeur Colignon,  éditions de l’Opportun.)

 

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Le mot du 24 avril 2017 (2)

aussi

La chronique d’orthotypographie du jour

 

L’Académie mise à nu…

 

        Parmi les termes revenant fréquemment dans l’usage figure académie. En dehors de cas où la majuscule est une évidence, ou bien la minuscule une obligation, l’usager du français non rompu à l’orthotypographie raisonnée est assez souvent perplexe…

Dans ses emplois strictement de nom commun : « école où l’on pratique un art, un sport, un jeu », « représentation, peinte ou dessinée, d’un corps nu », « corps, anatomie », « circonscription universitaire française », la graphie à suivre pour académie n’est pas problématique, seule la minuscule initiale est licite. Par conséquent : Notre fille est inscrite à une académie de danse ; Norbert suit des cours à l’académie de dessin de Nestor Fusain ; Cette académie de billard existe depuis cent vingt ans ! ; « Si d’autres figures nues […] ne sont pas des académies d’après nature » (Prosper Mérimée, Études sur les arts au Moyen Âge) ; l’académie de Lyon, des inspecteurs d’académie.

Employé absolument, ou suivi d’un adjectif, ou bien encore déterminé par un nom, le mot prend une majuscule quand il s’agit d’une institution nationale unique. Certains « puristes » voulaient – veulent encore ?… –  réserver cette majuscule à l’Académie française (l’Académie), et aux quatre autres « grandes académies » (formule consacrée) qui  constituent l’Institut de France : l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’Académie des sciences, l’Académie des beaux-arts et l’Académie des sciences morales et politiques. Attention aux majuscules quand on utilise les abréviations, sans le mot Académie : les Inscriptions et Belles-Lettres et les Beaux-Arts.

Cette démarche de naguère n’est pas justifiée, et il faut adopter la majuscule pour les institutions nationales uniques, mettre une « majuscule d’unicité » : l’Académie de médecine, l’Académie de chirurgie, l’Académie de pharmacie, l’Académie d’architecture, l’Académie d’agriculture, l’Académie de marine…  

On met une majuscule aux académies nationales étrangères : l’Académie royale espagnole, l’Académie des sciences de l’ex-URSS, l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, l’Académie britannique, l’Académie romaine pontificale d’histoire et d’archéologie…

Les sociétés savantes – au sens large – déterminées par un adjectif ou par un nom commun : l’Académie florentine, l’Académie des sciences de Berlin, l’Académie néoplatonicienne de Florence, l’Académie littéraire et artistique de Paris – Île-de-France…

Naturellement, toute société qui se donne le nom d’ « académie » a droit à la capitale, puisqu’il s’agit de sa raison sociale, mais seulement quand cette raison sociale est mentionnée intégralement.

Les académies ayant joué un rôle historique n’ont droit, en principe, qu’à une majuscule : l’académie du Palais, l’académie des Arcades, mais certains dictionnaires accordent la majuscule aussi à Académie.

Les cercles, les sociétés savantes, les clubs déterminés par un nom propre ne sont pas considérés comme des institutions nationales uniques. C’est pourquoi la norme orthodoxe est d’écrire : l’académie Goncourt. La plupart des écrivains qui ont été membres de cet aréopage, ou qui en sont membres, écrivent, on le comprend : l’Académie Goncourt. Ce choix est partagé  –  on le comprend très bien aussi ☺!!   –  par un grand nombre de ceux et celles qui veulent la rejoindre ou obtenir son prix annuel.

         (Cette chronique fait partie des nombreux textes que j’ai publiés dans la revue Défense de la langue française.     –    J.-P. C.  )