Archives mensuelles : août 2021

Le mot du 25 août 2021 (1)

INFORMATION

Le site sera fermé du jeudi 26 août au mercredi 1er septembre inclus.

Le mot du 23 août 2021 (3)

Le point d’orthotypographie du jour

cour (d’un roi, d’un prince…)   n. f.

Lorsque le mot cour désigne l’entourage, plus ou moins important en nombre, d’un souverain, d’un prince, d’un haut personnage, il s’écrit normalement avec une minuscule initiale :

À la cour de Louis XIV, les jalousies et les rancœurs étaient innombrables !

des gens de cour

Lully et Molière, et leurs comédies-ballets, divertissaient le Roi-Soleil* et sa cour.

On peut tolérer, chez un historien (éventuellement chez un écrivain, dans une œuvre à fond historique), la capitale à cour, mais cela n’autorise pas le recours, par ailleurs, à une « majusculite » incontrôlée.

N.B. : Quand le mot cour désigne strictement le pouvoir royal, c’est-à-dire un monarque et ses ministres, ses conseillers proches, et non la masse des courtisans, certains optent pour la majuscule. Intrinsèquement, ce choix n’est pas dépourvu de logique, mais le risque est grand d’introduire la confusion si, dans un texte, l’on emploie cour avec des acceptions différentes et des graphies distinctes !

(Extrait du Dictionnaire orthotypographique moderne, Jean-Pierre Colignon, Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), 35, rue du Louvre, 75002 Paris.)

Le mot du 23 août 2021 (2)

Le jeu de mots facile du jour*

« Pourquoi dit-on que le tambour est plus aimable que la guitare ?

– Parce que la guitare a toujours un air pincé… »

*Ce site est dédié à la langue française dans tous ses états, dans tous ses aspects, dans tous ses niveaux !!

Le mot du 23 août 2021 (1)

Le dicton du jour (fête : la Sainte-Rose-de-Lima)

A la Sainte-Rose,

Pour le travailleur, point de pause !

Le mot du 22 août 2021 (1)

La question du  jour (et la réponse)

            Bonjour, Monsieur  Colignon,

             Je voudrais avoir votre avis sur la phrase suivante, figurant dans une revue :

            « Pour faire le ménage chez nous ou jouer la petite main dans le bâtiment, on ne leur demande pourtant aucun papier. »

            Comme « papiers » est toujours au pluriel, voir CNRTL  Papiers (d’identité). Papiers qui établissent l’identité de quelqu’un. Se procurer de faux papiers; avoir ses papiers en règle; perdre [tousses papiers.

  • sans papiers d’identité
  • aucuns papiers d’identité

            Cf. Aucuns frais, aucunes funérailles, aucuns travauxdans la région

je me demande s’il n’y avait pas l’obligation d’écrire : « on ne leur demande pourtant aucuns papiers ».  Suis-je  trop rigoriste? Le singulier était-il bien  envisageable?

            Merci pour votre aide. »

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Il y a des… milliers de cas d’espèce suscitant interrogations et questions,  et sur lesquels il n’est pas sensé de se montrer péremptoire… Je constate qu’au sein des dictionnaires généraux, des grammaires contemporaines et des dictionnaires de difficultés les plus récents, etc., on accepte de plus en plus (je ne parle pas de « l’hypothétique nouvelle orthographe ») plusieurs raisonnements, et par conséquent plusieurs graphies. 

Je l’ai dit souvent : je ne suis pas infaillible, je ne suis pas omniscient.  J’essaie de trancher les questions par la logique, par le raisonnement, par le bon sens…  Éventuellement, en essayant de comprendre ce qui a pu conduire un auteur sérieux, cultivé, à s’écarter, volontairement semble-t-il, du « bon usage ».

En ce qui concerne votre question,  portant sur un cas d’espèce très intéressant, et difficile, je ne crois pas me tromper. En cet emploi précis, mon opinion est confortée par la graphie adoptée par des documents officiels français :

En ce cas précis, je suis pour le singulier.   La signification est en effet :  « sans la moindre pièce d’identité », « sans posséder le moindre papier d’identité », « êtes-vous titulaire d’un papier,  au moins ? »…

Nous ne sommes pas dans le cas du pluriel obligatoire de « sans-papiers (un) »…  = personne qui ne possède pas LES papiers ordinaires et nécessaires.  Là, le pluriel est obligatoire, le sens lexicalisé étant figé au pluriel.

Dans  « Pour faire le ménage chez nous ou jouer la petite main dans le bâtiment, on ne leur demande pourtant aucuns papiers », ce dernier mot ne figure pas dans un syntagme figé au pluriel. Non, le sens est : « on ne leur demande pourtant pas le moindre papier », « on ne leur demande pourtant aucune attestation ». 

La graphie correcte est le singulier : «  Pour faire le ménage chez nous ou jouer la petite main dans le bâtiment, on ne leur demande pourtant aucun papier. »

 Bien cordialement.

Le mot du 21 août 2021 (1)

Le calembour du jour

« Le temps passe et fait mes rides… » (éphéméride)

Le mot du 20 août 2021 (2)

Le point de linguistique du jour

L’ellipse, ou comment donner de la vivacité au texte en supprimant certains éléments…

L’ellipse, du grec ellipsès (de en-leipeïn), « qui laisse de côté », consiste à omettre un ou plusieurs mots d’une phrase sans que ces suppressions nuisent à la clarté du texte : la signification n’est ni modifiée ni altérée, amoindrie.  Le style dit « télégraphique » conserve tous les éléments essentiels, et « arriverons demain TGV à 13 heures » en dit tout autant que « nous arriverons demain à 13 heures par le TGV ».  Attention aux ellipses maladroites, mal formulées, du type « arriverons demain par TGV  11 heures », où l’on peut  comprendre soit « TGV arrivant à 11 heures », soit « TGV qui sera parti à 11 heures » !

Ce style « télégraphique » se retrouve couramment, aujourd’hui, dans les textos, dont l’intérêt principal est de pouvoir communiquer rapidement. Encore faut-il communiquer aussi avec exactitude, et les utilisateurs de textos, comme naguère ceux des télégrammes, doivent absolument veiller à la ponctuation : « Chien mange pas malade ! »  peut inquiéter   (= chien mange pas  :  malade ! ) ou rassurer (=  chien mange : pas malade ! ).

L’ellipse revient constamment dans les notes prises dans les calepins, dans les carnets intimes (« Coiffeur mercredi 10 heures.  Téléphoner Godelure et écrire Gauthier. Rechercher adresse d’un podologue. Réunion de l’assoc samedi 12… » ; « Coup de mou. Crevé. Revu par hasard Agnès, coup de vieux. »  Aussi, pour en réduire le coût en ramenant au minimum le nombre de signes, dans les petites annonces (P. A.) : « Vds maison de camp., rav., 5 p., terr. att. », en faisant très attention aux abréviations. Que signifie « rav. » ?…   « Ravissante » ou… « ravalée » ?!  (Il faut noter, par ailleurs, que la rédaction  des P. A. est source de janotismes burlesques, à éviter : « Vds vélo pour homme à huit vitesses ».)

 L’ellipse est forcément présente dans un grand nombre des titres d’articles de la presse, car il y a obligation de « faire court » pour que les titres, surtitres, sous-titres et intertitres tiennent, le plus souvent, sur une ligne, quelle que soit la justification (la largeur, ou longueur, comme on veut, du texte, sur une ou sur plusieurs colonnes).   D’où les : « Casse d’Amiens : l’énigme », « La Rochelle :  qui ? pourquoi ?… », « 3 millions de chômeurs moins 2 »…

Rédacteurs et secrétaires de rédaction doivent être vigilants. Un titre elliptique peut se révéler très fâcheusement ambigu  :  « Les Américains pressés d’intervenir » veut-il dire que les États-Unis ont hâte d’intervenir…  ou que de toutes parts on presse les Américains d’intervenir ?

L’ellipse, principalement, a pour objectif  d’éviter les répétitions  et de donner, par la concision, plus de dynamisme au texte. « Edmond Blanc est élu à Nantes, Hector Pédeau à Toulouse et Sylvain Chaud à Colmar » est bien préférable à « Edmond Blanc est élu à Nantes, Hector Pédeau est élu à Toulouse et Sylvain Chaud est élu à Colmar ». « J’avais vingt ans ; ma sœur cadette, seize »  (ou : « J’avais vingt ans, ma sœur cadette seize »)  est plus direct, plus simple, que la répétition du verbe avoir, et Simenon a opté à raison pour l’ellipse du verbe être dans : « Les couleurs sont plus crues, les lignes plus nettes, les angles plus vifs ».  

 

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(Extrait de Comment dire…? Sachez utiliser les figures de style en fonction de vos besoins, Jean-Pierre Colignon, éditions EdiSens.)   

Le mot du 20 août 2021 (1)

Les dictons du jour (fête : la Saint-Bernard)

Pluie de la Saint-Bernard

Fait déborder la mare.

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Quand arrive la Saint-Bernard,

Si tu n’es pas en retard,

Ton blé n’est plus sous le hangar

Et le moissonneur a sa part.

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La Saint-Bernard

Fait mûrir les grains en retard.

Le mot du 18 août 2021 (3)

L’épitaphe (humoristique) du jour

Si vous lisez dans l’épitaphe

De Fabrice qu’il fut toujours homme de bien,

C’est une faute d’orthographe.

Passants, lisez : homme de RIEN.

Si vous lisez qu’il aima la justice,

Qu’à tout le monde il la rendit,

C’est une faute encor(e).  Je connaissais Fabrice :

Passants, lisez qu’il la VENDIT.

Le mot du 18 août 2021 (2)

Le dicton du jour (fêtes : la Sainte-Hélène et la Saint-Agapit)

Vigneron qui prie à la Sainte-Hélène

Ne perd pas sa peine.