sauvagerie
Les familiers de ce site l’ont compris : la rubrique nommée « Le mot du jour » ne signifie pas qu’il s’agit d’une chronique quotidienne, rédigée 365 jours sur 365… Du moins, pour l’instant. Ainsi, l’enchaînement de l’organisation d’une première dictée à Leucate (Aude) mercredi 30 juillet, en hommage à l’écrivain et aventurier Henry de Monfreid, et de la présidence d’honneur du Salon du livre de Kercabellec (Mesquer), en Loire-Atlantique, dimanche 3 août, va « manger » du temps.
Mais certains « mots du jour » peuvent servir plusieurs fois ! Prenez machette, tout récemment traité : un nouveau fait-divers survenu à Roquemaure ce samedi 26 juillet, montre la banalisation de l’emploi de ce sympathique instrument, non pour couper la canne à sucre, mais pour blesser ou peut-être tuer autrui. Des « bandes » se sont affrontées dans cette commune du Gard où naquit… Placide (!) Cappeau, auteur du texte de Minuit, chrétiens, cantique mis en musique par Adolphe Adam. Disposant de tout un arsenal de haches, de battes de base-ball, de marteaux, de barres de fer, peut-être même d’armes à feu selon des témoignages, les frustes belligérants s’en sont pris aussi, comme toujours, aux voitures, aux poubelles…
La brutalité, la violence, la bestialité – employons les mots justes ! – déployées par ces individus sont à des années-lumière de la France des… Lumières et des idéaux démocratiques. Sauvagerie est également un terme approprié, non pas au sens de « comportement d’une personne qui fuit les contacts et recherche la solitude », mais avec l’acception de « caractère inhumain, barbare, d’une personne ». Victor Hugo semble avoir été le seul utilisateur-créateur (dans sa correspondance) du synonyme sauvagisme…
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Un de nos fidèles correspondants s’interroge sur le trait d’union dans fait-divers, mentionné dans un récent « Mot du jour ». Je maintiens cette graphie, parce que, selon moi, ce syntagme est devenu le plus souvent un nom composé spécialement employé au sens journalistique. Ce n’est plus un simple fait banal, varié, divers, mais un événement entrant dans la rubrique des faits-divers. De plus, le trait d’union à fait-divers permet d’unifier avec le nom composé à trait d’union obligatoire faits-diversier(s), terme de journalisme avéré. Faits-divers étant un mot au pluriel quand il s’agit de dénommer la rubrique spécialisée consacrée aux accidents, aux crimes, etc., le journaliste affecté à cette rubrique doit donc traiter LES faits–divers. Cela entraîne forcément et logiquement le maintien du pluriel à faits dans un faits-diversier, des faits-diversiers.