Archives mensuelles : avril 2023

Le mot du 20 avril 2023 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            J’ai une question à vous poser, cela me permet de prendre de vos nouvelles et de vous saluer en même temps. J’espère que vous allez bien.

            J’ai remarqué qu’en matière d’orthotypographie les deux dictionnaires de référence ont des habitudes différentes (j’avoue avoir personnellement beaucoup de progrès à faire…).

            Voici un exemple : je prends le mot maison. Dans le PLi, « maison n.f. « . Dans le PR, « maison n. f. « .

            Dans le PLi, pas d’espace après le point qui suit le “n”, alors que cette espace est présente dans le PR.

            Qu’en pensez-vous ? Est-ce ad libitum dans ce cas ?

            Merci beaucoup.

            Bien cordialement. »

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Bonjour,

Ma première réponse, ce serait « bof ! »…  Ensuite, ce serait de dire que « n. » et « f. » ne doivent pas être collés; il ne s’agit pas d’un sigle…    Le PR a raison… intrinsèquement.

Ma réponse définitive est d’accepter la dérogation que s’accorde le PLI, lequel refuse  −  à raison, je trouve  −  d’égaliser les espaces entre « maison », « n. » et « f. » !  Il faut marquer une différence… 

Ce pourrait être un(e) double espace après « maison »   =   « maison     n. f. », mais ça prend de… l’espace, ou, comme adopté,   « maison n.f. »

Bien cordialement. 

Le mot du 17 avril 2023 (1)

Le janotisme du jour

            Christian Maricourt a déniché dans le Figaro un incroyable janotisme qui fait de Mme Marlène Schiappa la… meurtrière du professeur Samuel Paty !  Car voici ce que ce média a publié : « Lancé après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty par Marlène Schiappa, ce fonds est accusé d’avoir été l’objet d’une gestion opaque… »

            C. Maricourt commente ainsi cette énorme bourde (euphémisme !) : « On en apprend de belles ! Non seulement elle ose donner une interview à Playboy (pas inintéressante par ailleurs, même si elle commet une grosse faute de français [« … on est transcendés par ce dont on croit. » !], parmi deux ou trois couacs), on sait maintenant que c’est elle qui a assassiné ce pauvre professeur ! On aura tout lu ! »

            Il suffisait d’adopter un ordre des mots plus intelligent : « Lancé par Marlène Schiappa après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, ce fonds est accusé d’avoir été l’objet d’une gestion opaque… » 

            Cette incroyable bévue me fait penser notamment à des collègues enseignants du C.F.P.J., réputés eux aussi pour la rigueur de leurs cours et leur intransigeance (justifiée) à l’égard des négligences d’écriture d’étudiants désinvoltes. Ils se seraient étranglés de fureur !  

Le mot du 14 avril 2023 (1)

L’anagramme du jour

L’actualité, en France, mettant notamment sur le devant de la scène le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, c’est le moment ou jamais de mentionner que ses nom et prénom ont pour anagramme (N.B. : nom féminin) : « Naturel abusif »…

Le mot du 13 avril 2023 (1)

La citation du jour

Extraits du texte figurant dans le site du Conseil constitutionnel :

Constitution du 24 juin 1793

Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen

[…]

Article 4. – La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté générale ; elle est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ; elle ne peut ordonner que ce qui est juste et utile à la société ; elle ne peut défendre que ce qui lui est nuisible.

[…]

Article 35. – Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

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Extraordinaire contresens possible dans l’article 4 : comment la loi pourrait-elle « défendre » ce qui est nuisible pour le peuple !!?  Bien entendu, l’acception du verbe défendre est, ici, « interdire » !  (Cf. : « Je te défends de sortir ! »)

Quant à l’article 35, il semble que, prudemment, on l’ait rapidement fait disparaître !

Le mot du 12 avril 2023 (3)

La réponse à la devinette du 8 avril

Rappel :

« Quel est le point commun de : bijoux – billot – accent – effort et dehors ? »

= Les lettres composant ces mots se présentent dans l’ordre alphabétique !

Le mot du 12 avril 2023 (2)

La deuxième question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon.

            Lu sur un site France Bleu : « les décombres continuent à être fouillés à la main ».
Les décombres ont-ils une âme ? Ne faudrait-il pas plutôt écrire et dire : les sauveteurs continuent à fouiller les décombres à la main ?

            Bien cordialement. »

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Bonsoir, Madame,

Si l’on considère ce que l’on appelle le « langage soutenu », le « bon usage », vous avez raison.

Faut-il condamner sans appel toutes les constructions usuelles de forme passive du type « Les livres se sont bien vendus »   ?…, puisque les livres ne se vendent pas eux-mêmes ??…  Sans doute pas.

Mais il me semble que la tournure que vous signalez est beaucoup plus critiquable, et il vaut mieux lui substituer une rédaction  plus correcte, telle celle que vous suggérez.

Bien cordialement.

Le mot du 12 avril 2023 (1)

La question du jour (et la réponse)

            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            Vous mettriez un R majuscule dans l’expression « guerres de Religion » ?

            Merci beaucoup ! »

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Bonjour,

Oui, et guerres reste avec une minuscule.

Bien cordialement.

Le mot du 10 avril 2023 (1)

La question du jour (et la réponse)


            « Bonjour, Monsieur Colignon,

            J’espère que vous vous portez bien.

            Je rencontre une étonnante construction à la lecture d’un roman :

Au bout d’un temps, elle a dit, « j’ai eu des nouvelles de l’inspecteur ».
Et j’attendais qu’elle réponde, « Il n’y a rien qui ne va pas chez mon enfant ».

            Ces virgules avant les guillemets ouvrants sont-elles fautives ? C’est la première fois que je rencontre cela, et j’aurais tendance à vouloir remplacer ces virgules par des deux-points, mais je dois avouer que cela ne me dérange pas plus que ça à la lecture. D’autant plus que cette construction se rencontre dans tout l’ouvrage. Un effet de style ?

            Ce qui n’est pas unifié en revanche, c’est la place de la ponctuation finale, tantôt à l’intérieur tantôt à l’extérieur des guillemets. Selon moi, même si la phrase entre guillemets commence par une majuscule, la virgule avant les guillemets ouvrants commande la ponctuation après le guillemet fermant pour clore la phrase… Ou devrions-nous suivre la règle classique à appliquer quand une citation est introduite par un deux-points ?

            Merci pour vos conseils, et très bonne journée ! »

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Bonjour, Madame.

Ces virgules sont absolument fautives. Je n’ai jamais vu cela.  J’ai la nette… impression que ce roman n’a pas été composé, imprimé, en France, voire qu’auteur et éditeur ne sont pas français. Il n’y a pas d’ « effet de style », en l’occurrence !!

Bien entendu, ces virgules abracadabrantesques ne sauraient influer sur la ponctuation…

Bien cordialement.

Le mot du 8 avril 2023 (1)

La devinette du jour

« Quel est le point commun de : bijoux – billot – accent – effort et dehors ? »

Le mot du 7 avril 2023 (1)

La question du jour (et la réponse)

« Bonjour, Monsieur Colignon,

Dans un texte, je trouve cette phrase :

« Il est de notoriété que les Romains faisaient paître des moutons durant une année avant de construire sur les terrains choisis. »

Est-il correct d’oublier l’adjectif « publique » derrière le mot « notoriété » ? Même si l’expression complète peut avoir quelque chose de pléonastique…

Merci beaucoup, et bon week-end pascal ! »

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Bonjour,

Je n’ai jamais vu, ni entendu, « de notoriété » tout court.  Cette forme semble inusitée, donc illicite…

L’usage, la norme, est de dire  :  « Il est notoire »,  « il est de notoriété publique », etc.

Merci !  Très bon week-end aussi !

Bien  cordialement.