Le mot du 19 juin 2015

dinosaure

 

            Le film Jurassic World  semble avoir battu tous les records lors de sa toute récente sortie en salles : lors du premier week-end, ce nouveau « film de dinosaures » aurait engrangé… 511 millions de dollars de recettes (mondiales).

            Les spectateurs retrouvent donc avec une joie non dissimulée les animaux préhistoriques qui ont fait le succès de la série des Jurassic Park. Depuis maintenant de nombreuses années, des films et dessins animés de grande qualité pour le fond, et aux effets exceptionnels, ont popularisé non seulement auprès du jeune public, mais aussi du grand public en général, les brontosaures, diplodocus et iguanodons, entre autres.

            Ces animaux gigantesques, dotés alors pour la plupart d’une personnalité  sympathique, ne sont plus ressentis comme des monstres terrifiants. On trouve maintenant, parmi les peluches, aux côtés des traditionnels ours, oursons, chiens, chatons, lionceaux, tigrons, ânons, lapins…, pléthore de gentils et aimables diplodocus. Pour Noël, on peut acheter, en concurrence avec les fermettes et leurs lots d’animaux familiers, nombre de dinosauriens… multicolores, ou bien encore des maquettes en balsa d’un stégosaure.

            Dinosaure – du grec deimos (« qui terrifie, qui inspire la crainte ») et sauros (« saurien »)  –  est un terme générique qui, comme dinosauriens, désigne plusieurs familles de ces énormes reptiles à quatre pattes des temps préhistoriques : diplodocus, brontosaures. Une confusion s’est installée, semble-t-il, parce que c’est le diplodocus qui est choisi pour illustrer le type des dinosaures (… peut-être parce que son long cou et sa petite tête – c’est relatif ! –  le rendraient moins effrayant ?).

            Dinosaure est un mot récent (apparu vers 1850), adapté du terme scientifique Dinosaurius créé par le paléontologue britannique R. Owen. Diplodocus (du grec diplous, « double », et dokos, « poutre ») n’est apparu que vers 1890.

            Bien que ces animaux soient donc représentés sous un jour favorable dans les films à images de synthèse, dans les dessins animés, il y a beaucoup à faire pour que le mot dinosaure ne soit plus employé, ni même compris, au sens figuré,   et   particulièrement   en   politique,   sous   des   acceptions péjoratives : « personne âgée qui n’est plus dans le coup », « vieillard gâteux », « politicien dépassé qui se maintient abusivement sur le devant de la scène », « personnage archaïque, aux idées démodées ». Voire… « vieux fossile ».

 

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La question du jour :

            « Faut-il un trait d’union quand on écrit que quelqu’un est le « cent douzième et dernier de l’étape » ? »

L’adjectif numéral ordinal cent douzième (sans trait d’union) est, ici, substantivé, et désigne une personne par sa place, par son rang : ce coureur est le cent douzième (toujours sans trait d’union).  En revanche, on mettrait un trait d’union si l’adjectif numéral ordinal substantivé signifiait une fraction : Chacun des membres du club touchera un cent-douzième des bénéfices  ( =  1/112)…

 

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La citation du jour :

            « Si on avait assez d’argent pour acheter toutes les consciences ce qu’elles valent et les revendre ce qu’elles s’estiment, ça serait, ça, une belle affaire. » (Gavarni, 1804-1866.)

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