Le mot du 8 avril 2016

« ni à droite ni à gauche »

 

M. Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique du gouvernement de M. Manuel Valls, a lancé son propre mouvement politique : En marche. Il semble difficile de ne pas voir là une démarche traduisant les ambitions politiques de l’énarque ex-banquier. On remarquera  –  simple coïncidence ?…  –  que les initiales des deux mots reprennent les initiales de M. Macron. Libération, par un calembour sur un jeu mondialement connu, annonce en « une » que le ministre « lance sa boîte de l’ego »…

En présentant ce nouveau parti, le ministre d’un gouvernement censé être socialiste, d’un gouvernement s’étant affiché comme devant être de gauche, a immédiatement indiqué qu’il voulait n’inscrire ce mouvement « ni à droite ni à gauche »… De multiples questions surgissent alors : que fait encore M. Macron au sein d’un gouvernement dit de gauche ?  Est-il téléguidé, « en mission », afin d’attirer, à la future présidentielle, un électorat du centre, de centre droit, vers un candidat « social-libéral » issu de la mouvance « molle, centriste » du PS ?… Joue-t-il dès maintenant une carte personnelle ou bien, dans l’immédiat, est-il un « mistigri » jeté dans les jambes de tel ou tel avant l’organisation éventuelle d’une primaire à gauche ?…

La seule certitude, cautionnée par des décennies de vie politique française, c’est que, dans le passé, tous ceux qui ont affirmé n’être ni de droite ni de gauche ont toujours mené une politique de droite, ou de centre-droite (avec un trait d’union, et droite au féminin, ce qui ne signifie pas la même chose que centre droit).

Le philosophe Alain, dans les années 1930, en commentant la question de savoir si opposer encore droite et gauche avait un sens, affirmait : « La première idée qui me vient est que l’homme qui pose cette question n’est certainement pas un homme de gauche ! ».

 

 

 

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