La question du jour (et la réponse)
« Monsieur Colignon,
J’aurais besoin de vos lumières.
Dans un livre – traduit de l’anglais – sur les samouraïs, le traducteur parle d’un « empereur retiré » qui voulait que son fils devienne empereur…
Je suis un peu surpris que le mot retired ait été traduit par « retiré », alors que retirement veut dire « retraite ».
Mais pensez-vous que l’on puisse parler d’un empereur « retraité » ou « en retraite », alors qu’on se situe au XIe siècle ?
Finalement, « empereur retiré » est peut-être valable…
Qu’en pensez-vous ?
Par ailleurs, est-ce que samouraïs japonais ne serait pas un pléonasme ?»
Sans entrer dans tous les détails, s’agissant de la Chine, du Japon, de la Corée et du Vietnam, on peut dire que « empereur retiré » est un titre qui a été utilisé de temps en temps dans les régimes féodaux d’Extrême-Orient, généralement par d’anciens empereurs qui, au moins sur le papier, avaient abdiqué volontairement en faveur de leurs fils. (Je dis bien « généralement » !)
Au Japon, on a, ainsi, appelé insei (« loi du cloître ») un système de gouvernement, dit « de gouvernement retiré », d’anciens empereurs, qui, bien que s’étant officiellement mis à la retraite, en quelque sorte, et étant devenus moines bouddhistes – d’où l’autre nom d’ « empereurs cloîtrés » − continuaient dans les faits à exercer le pouvoir.
Sauf erreur, « samouraï(s) japonais » est bien un pléonasme, qu’il faut éviter puisque cela introduirait un faux sens laissant entendre qu’il y aurait eu des samouraïs dans d’autres pays…
On ne se laissera pas « enduire d’erreur » par les humoristes qui, pratiquant l’à-peu-près et jonglant avec la prononciation, évoquent un « samouraï de Chine » !!!