Le mot du 8 juillet 2015

emoji

      Pour ceux qui en seraient encore aux smileys et aux emoticons et émoticônes,  il serait bon de se mettre au goût du jour et d’ajouter à leur lexique réduit le substantif japonais transcrit emoji (pluriel souhaitable à la française : des emojis) ! Littéralement, ce terme (pour l’instant, sans accent aigu sur le e) signifie « lettre + image », « pictogramme », et correspond exactement à ce que nous  utilisons  sous  le  nom  de  smileys  ou  émoticônes.  Enfin,  pas  tout  à fait « exactement », parce que certains de ces symboles sont propres aux Japonais : on y trouve des caractères représentant un « travail scolaire brillant », un homme se prosternant pour présenter des excuses,  ou des sushis !

        Une entreprise britannique vient de mettre en avant ce terme, par sa proposition de substituer, dans des codes de sécurité, ces emojis aux groupes de chiffres. Selon les initiateurs de cette proposition, le recours aux quelques dizaines d’emojis sécuriserait beaucoup plus, par exemple, que les codes PIN (combinaisons de quatre chiffres, pris de 0 à 9), en offrant infiniment plus de combinaisons  possibles.  De plus, beaucoup trop de personnes adopteraient des combinaisons de chiffres liées à des données personnelles, et qui seraient assez facilement devinées : liens avec des dates de naissance ou de fêtes, avec des adresses, avec des numéros de téléphone…

            Mais… est-il bien certain que les combinaisons d’emojis ne seraient pas, elles aussi, assez aisément détectables par des esprits observateurs ?!  Les utilisateurs ne se laisseraient-ils pas guider par leurs centres d’intérêt, par leur état d’esprit, par leurs « dadas », par leurs tics et travers connus de tout le monde ?… D’où le choix d’emojis symbolisant la ville, la mer, le travail, la nation, les fleurs, le saké, la vieillesse, le mont Fuji, les courses hippiques, la sagesse, le golf, etc., choix qui pourraient se révéler évidents aux yeux de petits malins.

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 La bévue du jour :

            Le commentateur du Tour de France Thierry Adam n’a pas de chance… Auteur d’une grosse bourde de français du fait de l’emploi d’une hyperbole (voir notre tout récent « mot du jour ») qui laissait entendre que quatre coureurs avaient trouvé la mort (« quatre ne se sont pas relevés ») lors d’une chute collective avant-hier, il a voulu ce jour se mêler de littérature… Las, ce fut pour affirmer,  à  l’occasion  de  l’arrivée  du  Tour  à  Amiens,  que  Jules  Verne  était « originaire » de cette ville.  Eh bien, non, loupé !…  Si, pour faire plaisir à son épouse, née à Amiens, l’écrivain décida de s’installer, en 1872, dans le chef-lieu de la Somme (où il devait décéder), l’auteur des « Voyages extraordinaires » est un  pur  Nantais,  né,  le 28 février 1828, 4, rue Olivier-de-Clisson (aujourd’hui : « cours Olivier-de-Clisson »), dans la cité des Ducs.

            Personne n’est omniscient, assurément, et chacun peut commettre des lapsus, mais les journalistes sont censés informer et instruire avec fiabilité.  Si l’on se rend compte, à l’antenne, que l’on vient de commettre une bévue, il n’y a pas de honte à se reprendre pour rectifier…

          J’invite Mme Noëlle Ménard, qui vient de succéder à M. Jean-Yves Paumier comme chancelier de l’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire, à envoyer à Thierry Adam un exemplaire d’un numéro des Cahiers de l’Académie consacré à Jules Verne. Et le grand spécialiste vernien qu’est Jean-Yves Paumier pourrait envoyer, lui, les numéros de la belle revue nantaise Planète Jules Verne.

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